Nous n'échangeons pas un mot alors que nous arrivons au troisième étage. L'image du baiser que nous venons d'échanger tourne en boucle dans mon esprit sans que je parvienne à l'en chasser. C'était une grosse erreur de l'embrasser... Pourtant, je ne parviens pas à oublier la lueur de déception que j'ai vu briller au fond de ses yeux.
Je chasse cette pensée tandis que nous avançons dans les couloirs à pas de loup. Mes yeux sont rivés sur le dos de Peter. Je me demande bien à quoi il pense. Est-ce que lui aussi revoit la scène de notre baiser ? J'espère qu'il n'est pas en train de lire mes pensées ! Je m'oblige à respirer calmement. Ce n'est vraiment pas le moment.
Nous croisons quelques gardes sur notre chemin mais nous nous en débarrassons facilement. Finalement, nous arrivons devant une large porte en bois.
« C'est ici. Me chuchote Peter »
Je contemple le battant en réprimant un frisson, derrière s'étant la tanière d'un monstre : la chambre de Barbe Bleue. Le premier garçon perdu tourne lentement la poignée, mais comme nous nous y attendions, elle est fermée à clef. Mais ce n'est pas un problème pour lui. Peter sort plusieurs crochets d'une bourse sous sa tunique et commence à faire jouer la serrure. Après quelques secondes seulement, la porte s'ouvre dans un cliquetis familier.
J'ai la tentation d'échanger un regard avec lui, mais après ce qui vient de se passer, ça me parait étrange, alors je me contente de fixer le battant de la porte. Mon cœur commence à battre plus vite alors qu'il tourne de nouveau la poignée. Il jette un regard prudent à l'intérieur et je me dis qu'agenouillés dans cette position, on ressemble vraiment à des voleurs.
« Barbe Bleue est à l'intérieur. Il dort sur son lit. Murmure-t-il »
En effet, à présent que la porte est entrouverte j'entends le bruit des ronflements qui remplit la pièce. Je me redresse un peu et me penche au-dessus du maître du Pays Imaginaire pour regarder à mon tour à l'intérieur. J'aperçois une grande pièce aux murs bleus. Contre le mur en face de la porte se trouve un grand lit à baldaquin d'où s'élèvent les ronflements sonores. Sur la droite, je discerne un petit salon, mais ce qui me surprend le plus, ce sont les milliers de fils tendus de partout dans la chambre. Et accrochées à ces fils, je discerne des clochettes.
« Il faut qu'on vole la clef du cabinet. Il ne s'en sépare jamais. Il va falloir qu'on la récupère sans le réveiller. M'explique-t-il à voix basse »
Je hoche la tête pour lui signifier que j'ai compris. Doucement, nous nous glissons dans la chambre et Peter referme précautionneusement la porte. Je contemple les milliers de fils tendus. Ça ne va pas être facile de traverser, si nous touchons le moindre fil, les clochettes sonneront et réveilleront Barbe Bleue. Nous n'avons pas le droit à l'erreur. Et Peter ne peut même pas voler au-dessus puisqu'il y en a jusqu'au plafond. C'est une épreuve d'agilité qui doit se faire en silence.
Je dépose mon arc et mon carquois près de la porte, sachant qu'ils me gêneront plus qu'autre chose, gardant seulement ma dague à la ceinture. Après un regard en direction du joueur de flûte, je m'engage dans la chambre et Peter fait de même. L'oreille tendue, je guette la moindre variation dans la respiration de Barbe Bleue qui m'indiquerait qu'il se réveille. Se frayer un passage à travers cet endroit est un vrai calvaire, je dois prendre garde au moindre de mes mouvements, évoluer avec agilité et rester aussi silencieuse que possible.
Je me baisse pour éviter un fil à hauteur de ma tête, en enjambe un au niveau de mes jambes, glisse un bras dans une interstice et me contorsionne pour passer dans un trou. Chaque centimètre est péniblement gagné. Je calque ma respiration sur un rythme lent et doit faire appel à tout mon équilibre. Je suis obligé de surveiller chaque pas, chaque geste, chaque tressaillement. Le moindre mouvement de travers et c'est la fin de tout. Et je sais que je serais la première à mourir puisque je suis une femme.
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Sous les apparences (Peter Pan x reader)
أدب الهواةLorsque Peter Pan revient dans sa vie et lui demande de payer la dette qu'elle a envers lui, T/p sait que ce n'est que le début des problèmes... --------------- Il s'agit d'une fanfiction Once Upon a Time, l'oeuvre de Edward Kitsis et Adam Horowitz...