Chapitre 35 - Adoption provisoire

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PDV Erwin

La petite s'est réveillée il y a quelques heures, elle joue à présent avec Michael le temps de reprendre un peu de force. Je crois bien que je lui ai fait peur, je me souviens encore de son expression terrifiée quand elle m'a vu, elle s'est tellement reculée qu'elle en est tombée. J'avais gardé une distance rassurante entre elle et moi avant de m'agenouiller pour me mettre à sa hauteur. Ma grande taille n'a jamais vraiment aidé pour la confiance que les plus jeunes me portent, et ils m'associent en général à un géant. En plus cette enfant est vraiment toute petite... Et très maigre aussi. Sa façon de se recroqueviller ainsi que ses bleus multiples m'ont montré que les gens n'ont pas été tendres avec elle, mais à présent les vêtements d'hiver de Michael que Moblit a ramené les recouvrent, et doivent au passage lui tenir bien plus chaud, bien qu'ils soient un peu petits pour elle. D'ailleurs, Hansi, qui est une femme, détail qui semblait anormalement la rassurer, et mère de famille lui paraissait moins intimidante. Livai aussi l'a rassuré, certainement grâce à sa petite taille, ce qui lui a montré qu'il n'y avait pas de quoi en faire tout un complexe. Pour l'instant la petite a gardé le silence, et on attend qu'elle se détende pour qu'elle nous fournisse des informations sur son identité. La partie de jeu avec Michael, qui doit avoir le même âge qu'elle, semble porter ses fruits car la voilà qui sort de la salle qu'Hansi a installé depuis que son fils est né, pour pouvoir le garder quand Moblit et elle travaillent. Pendant ce temps, j'ai appelé Naile, qui m'a fait part de son mécontentement car je viens lui parler de travail alors qu'il vient de quitter le bureau. Ceci dit il a accepté de faire des recherches, mais pour le moment il est trop tôt et il y a trop peu d'informations pour que cela ait des résultats.

Alors que nous parlons avec Livai, qui a une triste mine, nous entendons une porte d'ouvrir, ce qui coupe notre conversation. La petite tête de la fillette passe dans entrebâillement de la porte, nous fixant timidement. Remarquant que nous la regardons en retour, elle prend son courage à deux mains et se rapproche, tremblante. Sa démarche est mal assurée, et il me semble qu'elle puisse tomber à tout moment. Elle s'arrête enfin devant nous et s'incline légèrement.

- Merci...

- De rien c'est normal... Dis moi, où sont tes parents ? Tu as de la famille ?

- Mon grand-frère... Il est dans la ruelle...

Ce garçon sera certainement plus adepte à nous fournir des réponses, cette enfant à l'air trop jeune. Déjà qu'elle ne semble pas apte à nous fournir son nom et son prénom, ceci dit vu comme on l'a retrouvé dans la rue elle n'en a peut-être pas. Mais ne baissons pas les bras si vite. On va retrouver son grand-frère et il nous fournira les informations pour eux deux.

- Tu veux qu'on aille chercher ton grand-frère ?

- Oui !

Une étincelle jaillit dans ses yeux. De l'espoir... Je souris en voyant cela, et je constate que Livai aussi. Avec ce qu'il m'avait raconté sur sa première enfance, cette enfant lui ressemble beaucoup. Je ne sais pas ce que l'un et l'autre ont enduré, ayant pour ma part toujours eu un cadre de vie idéal, mais je me doute bien que ça n'a pas été facile tous les jours. Les enfants ne devraient pas subir ça, mais c'est vrai que quelque soit le domaine en général, ils en sont les premières victimes. Que ce soit dans ce monde ou dans l'ancien, où les cercles de haine, les vengeances et les inégalités résident depuis la nuit des temps. Je jette un œil dehors et remarque qu'il a cessé de neiger.

- Le temps s'est calmé, on y va maintenant.


PDV Livai

Je regarde Erwin puis la petite, comprenant qu'elle n'est pas en état de marcher dans la neige.

- Elle semble quand même trop faible pour marcher toute seule...

Après la mort {EruRi}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant