3. Un bref soulagement.

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Je regardais les cheveux éparpillés sur le sol et dans le lavabo, j'avais coupé une bonne masse mais je n'étais pas paniquée, je ressentais plutôt un poids en moins.
Mes cheveux avaient été coupés à la garçonne, ils étaient courts et ébouriffés et bizarrement je me reconnaissait un peu plus avec cette nouvelle coupe, qui me donnait un air fougueux, elle m'allait à merveille.
Ma mâchoire paraissait plus saillante, mon visage, plus abrupt. L'attention portée sur la bosse de mon nez était détournée vers le haut de ma tête. Ce qui n'était pas pour me déplaire.

Après avoir aspiré mes cheveux, j'ai passé un coup d'éponge dans le lavabo et je suis allée m'allonger sur mon lit pour regarder un film.
Le téléphone m'indiquait 13 heures, j'avais mis 2 bonnes heures pour couper mes cheveux et je commençait à avoir faim.
Comme je n'étais pas censée revenir si tôt, il n'y avait rien à manger à part des œufs et des légumes,
pas terrible quoi...
Je me suis hâtée pour enfiler mon manteau de laine et mon bonnet et je suis sortie acheter à manger au supermarché du coin.

Au rayon pizzas, j'hésitais entre celle au fromage et celle aux pepperonis. Étant dans l'indécision, j'ai pris les deux puis j'ai attrapé au vol une bouteille de coca ainsi que deux bouteilles de lait, j'en avais besoin pour mes céréales.
J'ai filé à la caisse où une caissière aux cheveux verts m'attendait l'air blasé.

- Bonjour!

- Grml... ( quelle amabilité! )

Bip bip.

- Cela vous fera 12 euros 50.

- Bonne journée, Merci!

- Ouais, c'est ça. Marmonna t-elle.

En sortant du magasin, l'air frais de l'hiver me fouettait le visage, je marchais en vitesse jusque chez moi pour ne pas prendre froid.
Je m'affalais sur le canapé du salon après m'être débarrassée de mon manteau.
Comme il n'y avait rien de spécial à la télé, j'ai zappé pendant plusieurs minutes.
J'ai regarder la chaîne pour enfants et un début de reportage sur l'Égypte antique puis je me suis décidée à éteindre la télé pour aller faire réchauffer la pizza aux pepperonis pendant que je mettais le reste de mes courses dans le frigo quasiment vide.

J'ai mangé en vitesse en manquant de m'étouffer avec le coca.

- J'ai un sérieux problème...

Quand mon assiette fût lavée et rangée, je laissais mon verre et mes couverts sur la table afin d'aller dormir.
Je n'avais plus de force, la journée d'hier avait été insoutenable et j'ai ressenti une certaine pression en essayant mes cadeaux devant ma famille, malheureusement cette matinée n'avait clairement pas été mieux.
Je me sentais fatiguée et déprimée, le sentiment de soulagement présent après m'être coupée les cheveux avait maintenant disparu.

Ding dong!

- Mhhh...

Ding dong!! Retentit à nouveau la sonnette.

- Qui ça peut bien être?

Je suis descendue après m'être difficilement extirpée de mon lit, pour aller voir qui se tenait derrière la porte. À ma grande surprise je vis Anita bouche bée, un cadeau dans les mains.

- Pourquoi fais tu cette tête?

- T... tes.. tes cheveux!!!!

- Ah ça, ...

- Mais qu'est-ce qui t'as    pris!!? Ça te va super bien!!

- Tu trouves?

- Mais bien sûr dit-elle, ta coupe courte sublime la forme de ton visage!!

Pendant que je la remerciais, elle ôta ses chaussures et monta dans ma chambre.

- Tu vas mieux?

- Oui ne t'en fais pas. C'était bien la piscine?

- Ça aurait pu être pire, Jules a encore mater les fesses de Jenna et le prof nous a fait la morale parce qu'on courait sur le sol mouillé mais il m'a félicitée pour les nombreux efforts que j'avais fournis! Tiens, d'ailleurs j'ai ton cadeau d'anniversaire!
Ouvre le vite! Je n'ai pas pu te le donner ce midi comme tu es partie à 10 heures.

J'ai déballé le présent impatiente de savoir ce qu'il y renfermait.
À l'intérieur du paquet, un carnet de croquis et un livre sur la confiance en soi étaient empilés.
Anita était la seule à savoir que je n'aimais les habits ou les bijoux, je lui avais dis que je n'en mettait jamais. À chacun de mes anniversaires,Elle m'achetait les parfaits cadeaux.

- Merci beaucoup, soufflais je les larmes aux yeux.

- Oh ma puce!!

Elle me prit dans ses bras, cela me fit un bien fou. Avec elle je me sentais toujours en sécurité, elle savait comment me réconforter.

- Tu veux en parler?

- De quoi?

- De pourquoi tu n'as pas voulu participer au cours de natation, de ta coupe faite sur un coup de tête et de la morosité qui te hante depuis hier soir?

- Non je ne préfères pas, je ne sais pas ce que j'ai en ce moment... je ne me sens pas bien.

- Oh chérie... Qu'est-ce qu'il se passe?

-...

-...

- M... mon corps...

- Tu ne l'aimes pas, demanda t-elle tandis que je sanglotais.

- Pourtant tu es une fille magnifique, dotée de belles formes!

Je ne sais pas pourquoi, mais ce quelle venait de dire me toucha de plein fouet et me fit mal.
Ce n'était pas la phrase à laquelle je m'attendais,
elle ne me correspondait pas...

.Léon|ie|.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant