.Léon|ie|.

11. tendresse dans l'air.

- "Qui es-tu Léonie?"

C'était la question qu'Hector m'avait posée et à laquelle je n'avais su répondre que par un simple:

- "Je... Je suis une personne normale, je galère en cours, je n'ai pas confiance en moi et j'essaye de ne pas me faire remarquer.
Comme la plupart des élèves de ce lycée."

Pourtant, ce n'était pas la vérité, je mentais.
La réalité était bien plus complexe.
Bien plus cruelle et dure...

Hector n'était pas satisfait de ma réponse, cela se voyait à son visage déçu.
Pourtant il n'a pas insisté, il s'est seulement contenté de se lever pour m'attraper doucement le poignet:

- Viens, suis moi.

Nous avons marché jusqu'au bâtiment B, dans lequel on est entrés afin de se rendre devant une petite porte à côté de l'infirmerie:
le local.

Il a ouvert la porte qui à ma grande surprise, n'était pas fermée à clé, puis il m'a fait signe d'entrer.

La pièce était petite et éclairée par la faible lumière d'un néon.
Des coussins colorés avaient été posés sur le sol grisâtre,
cachant la poussière.
Les étagères remplies de papiers toilettes et de sprays nettoyants avaient été poussées au fond du local. Des petits posters de films avaient été collés partout sur le mur afin de créer une atmosphère détendue.

- Ouah! C'est toi qui a installé tout ça? Le questionnais je émerveillée.

- Ouaip, ça te plaît? J'ai mis un temps fou à récupérer les coussins et les posters de chez-moi, en plus j'en ai bavé pour pousser les étagères au fond, elles étaient vraiment lourdes.

- C'est super cool!!

Mes yeux pétillaient mais je me demandais comment Hector avait pu installer tout ça sans se faire prendre.

- Personne n'utilise ce local. J'ai demandé aux femme de ménage si je pouvais l'utiliser.
Au début elles étaient réticentes mais après une bonne semaine, elles ont succombé à mes charmes envoûtants.
Elles m'ont donné leur accord et chaque fois que j'ai envie de m'y réfugier, elles m'ouvrent la porte.

- Tu as surtout dû les saouler à force d'insister!
C'est pour ça qu'elles ont cédé.

Il m'a regardé avec un regard accusateur que j'ai soutenu avec un air de défi et un sourire en coin pendant plusieurs secondes.

- T'es craquante avec ton petit sourire.

Quoi?
Il venait de dire quoi là??

Alors que je restais muette à ce qu'il venait de prononcer Hector regarda ma main et la caressa du bout des doigts.

- Hector... Qu'est-ce que tu fait??

Son regard croisa à nouveau le mien ce qui me causa un disjonctement au cerveau.
Mon cœur s'est emballé, je ressentais des frissons dans tout mon corps.
Je n'arrivais alors plus à respirer quand je fus prise de bouffées de chaleur.

Il se rapprochait de moi comme tout à l'heure dans la cour.
Sa main gauche vint effleurer mes cheveux avant de descendre tendrement sur ma joue, ce qui me fit frémir.
Je fermais les yeux pour reprendre le contrôle de mes émotions.

- Hector, non... Arrête ça!

- Désolé, je ne voulais pas te troubler...

- Je ferais mieux d'y aller, on se voit à la fin des cours?

Je quittais le local encore tremblante et désemparée par ce qu'il venait de se passer.

......................

Je n'avais pas raconté à ma meilleure amie ce qu'il s'était passé dans le local ce matin,
Je ne savais absolument pas ce qu'elle pourrait me dire ni comment elle allait réagir.
Ainsi, j'ai esquivé le sujet "Hector" ce midi à la cantine malgré son désarroi.

À la fin de cette journée de cours, j'attendais Hector assise sur un banc depuis le départ d'Anita, afin qu'on puisse allez chez lui.

Il pleuvait légèrement quand il arriva enfin,
c'était bien malin.

- Allez faut se dépêcher, je n'ai pas mon parapluie.

Comme je ne tenais pas à être trempée, je l'ai suivi en courant sous la pluie.

Après dix minutes, la pluie tombait si fort qu'on était totalement rincés.

- Allez! dépêche toi! Criait Hector.

Il me devançait de quelques mètres,
je me suis mise à courir bien plus vite afin de le rattraper.

Le sol était glissant et javais dû mal à voir où je mettais les pieds, j'ai appelé Hector pour qu'il ralentisse un peu.
Il me prit de nouveau le poignet afin que je ne tombe pas.

Après une interminable et épuisante course dans les flaques d'eau nous arrivâmes devant chez lui.
Il prit ses clés et m'invita à entrer après avoir ouvert la porte.

J'ai ôté mes chaussures pour ne pas salir le sol.
Le hall était assez petit, des plantes avaient été posées près du mur et un petit placard blanc était placé près des escaliers.

- Enlève ta veste et monte Léonie, je vais te donner des habits de rechange pour ne pas que tu attrapes froid.

Je m'exécutais ainsi.
Après être montée je suis arrivée dans un très chaleureux salon.

Hector monta me chercher des habits à l'étage du dessus tandis que j'observais la pièce.
Les canapés en tissu vert, les murs fait de bois, les nombreuses plantes et les petits poufs en fourrure,
La cuisine ouverte, le bar décoré de nombreuses petite leds roses et jaunes.
Tous ces petits détails donnaient un certain charme à la pièce.

Hector redescendit, il s'était changé et tenait dans ses mains un jogging gris et un pull bleu marine.
Il me tendit les habits afin que je me change dans la salle de bain.

Habillée chaudement, les cheveux encore légèrement mouillés, je m'installais confortablement sur le canapé dans les vêtements d'Hector trop amples pour moi.

- C'est très beau chez toi.

- Merci, c'est ma mère qui a fait toute la décoration.

- Et bien elle est vraiment très douée. Dis je sincèrement.

Mon ventre commençait à gargouiller, Hector sourit puis me proposa à goûter.
Sa mère avait acheté de très bons croissants accompagnés d'un chocolat chaud avec des Chamallows.

- Euh...
À propos de ce matin... dans le lo...

Braoum!!

Un bruit sourd nous a interrompu, on a entendu une sourde cavalcade depuis la cuisine.

- C'était quoi ça? Dis je abasourdie.

Hector se précipita vers les escaliers.
Une jeune fille aux longs cheveux blonds venaient de tomber des escaliers, son genoux droit saignait et ses mains étaient toutes éraflées.

- Aïe, j'ai fait une belle chute... geignit-elle.