8. Hector.

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- Tu vas bien??

Le garçon du parc était accroupi près de mon lit.
À présent, je pouvais apercevoir ses jolis cheveux couleur sable sous la capuche de son sweat noir.
Ses beaux yeux verts ressortaient bien plus qu'hier avec les lumières au plafond.
Ils détenaient des éclats dorés et marrons à couper le souffle malgré l'oeil au beurre noir bien voyant qu'il avait sur son œil gauche.
Un pansement avait été posé sur la commissure droite de ses lèvres.
Il devait souffrir...

J'avais envie de rester là à le contempler sans bouger mais il passa sa main devant mes yeux:

- Est-ce que tout va bien?

- Euh oui, pardon... Dis je en reprenant mes esprits.
Ma tête tournait encore.
Je fermais les yeux, posant les mains sur mon front brûlant.

Le gars soupira.

- Tu veux un verre d'eau?

Après avoir fait oui de la tête il se leva pour prendre un verre en plastique près de l'évier.

- Pourquoi l'as-tu bousculé? Tu aurais pu être gravement blessée!! M'interrogea t-il brusquement.

- Je voulais t'aider! Il te frappais violemment!!
Je ne pouvais pas rester là sans rien faire!

- Tu n'aurais pas dû!
Je me suis inquiété pour toi Léonie!
Tu t'es évanouie!
Heureusement tu n'as aucune commotion cérébrale.
Ne refais plus jamais ça ou je vais défaillir!

Il me regardait sérieusement, l'air grave.

Émue par ce qu'il venait de dire, les larmes me montèrent aux yeux et je n'ai rien trouver de mieux à dire que:

- Tu te souviens de mon prénom?

Il se radoucit.

Après s'être à nouveau posé au bord du lit de l'infirmerie il me tendit l'eau et dit:

- Eh! Je ne suis pas un poisson rouge! Bien sûr que je me souviens de ton prénom princesse!

Je lui ai donné un petit coup de coude.
Nous avons ri quelques secondes puis il m'a fait promettre plusieurs fois de ne plus me mettre en danger comme ça.

Après ça,
il m'a raconté l'heure qu'il avait passé dans le bureau du proviseur où ils étaient tous les deux installés sur des chaises pourries, le gars de terminale et lui.
Le proviseur n'était vraiment pas content,
après leur avoir fait un long serment il a expulsé une semaine le gars de terminale qui nous avait frappé de l'établissement.
S'il recommençait, il écoperait d'un conseil de discipline.
Une peine bien méritée.
Le garçon du parc aurait quant à lui une heure de colle tous les soirs pendant une semaine.

- Et moi? Murmurais je, anxieuse.

- Je me suis débrouillé pour que tu n'en ai pas.
J'ai dis au proviseur que tu étais venue me secourir et que le gars t'avait frappé sans aucune raison.
Celui-ci a bien sûr démenti alors le directeur a interrogé les élèves qui ont jugé bon de ne pas te dénoncer.

- Merci... Tu n'as pas mal?

- Avec plaisir, ça aurait été bête que tu sois punie.
Et non! Ça va! Je suis un dur à cuire!!
Il fit mine de montrer ses muscles ce qui nous fit rire de plus belle.

- D'ailleurs, euh...

- Oui?

- Comme je n'ai pas fait bonne impression pour ma première journée dans ce lycée, le directeur veut que je fasse un travail de groupe avec la personne de mon choix pour "sociabiliser"...

- Et...
Tu veux le faire avec moi?

- Oui j'aimerais bien...

Il me suppliait de ses beaux yeux.
Il était plutôt craquant comme ça. De plus, on rigolait bien ensemble.

- J'accepte!

- Super! S'exclama t-il enthousiaste.

Je lui fis un petit sourire.

Il se leva avec regret pour se rendre à son prochain cours.

Alors qu'il allait ouvrir la porte, il se retourna pour me regarder.
Il se tut quelques secondes puis dit avec un petit sourire en coin:

- Au fait Léonie...
Je m'appelle Hector!

Sur ces mots, il tourna la poignée de la porte puis disparu dans le couloir.

Hector... pensais je.

Ce prénom lui sied à ravir!

......................

Quand l'infirmière est venue me chercher, je n'étais toujours pas en mesure de me lever.
Mais elle m'a gentiment rassurée.
J'avais reçu un gros coup dans les côtes mais ce n'était rien de grave.
Quelques jours de repos ainsi qu'une bonne dose de crème pour les bleus me remettraient sur pieds.

Ma mère est venue me chercher tout de suite après l'appel de l'infirmière.
Affolée, elle voulu me serrer dans ses bras (j'en ai déduis qu'elle n'était plus fâchée).
L'infirmière l'en a empêchée.

- Vous allez lui faire mal. Expliqua t-elle.

....................

Pendant que j'expliquais à ma mère ce qu'il s'était passé, elle dû m'aider à marcher jusqu'à la voiture.
Elle était furax contre le gars au point de vouloir porter plainte pour coups et blessures.
Après de nombreuses supplications de ma part elle laissa tomber.
Je ne voulais pas m'attirer d'autres ennuis.

Mes côtes me faisaient tellement mal que je dû m'adosser à elle pour monter dans la Peugeot rouge.
Elle a éloigné le siège du tableau de bord le plus possible afin que je puisse m'installer confortablement.

On a roulé plus de 10 minutes en silence avant que j'aille le courage de lui parler sérieusement.

- Maman, je voudrais m'excuser pour hier soir.
J'ai été bête de te crier dessus, rien n'était de ta faute.
J'ai dû vous faire une grosse frayeur à papa et toi quand je suis sortie dehors à une heure tardive.
Je suis désolée...

Ma mère, conciliante me fit un sourire compatissant.

- Léonie, je n'ai pas apprécié ton comportement mais j'ai moi aussi des choses à me reprocher.
Sous le coup de la colère je t'ai dis des choses que je ne pensais pas et pour cela je m'en excuse.
Je crois avoir été un peu trop brutale envers toi, ce n'était pas mérité.
Mais ne t'attends pas à ce que je comprenne tes choix capillaires douteux!

Alors que je soupirais, elle posa tendrement sa main sur ma cuisse puis repris:

- Ce soir, quand nous serons à table nous réfléchirons tout de même à une punition.
Tu dois comprendre que tu n'as pas agi de manière responsable.
À présent tu as 16 ans, tu dois répondre de tes actes et les assumer.

- Je comprends. Dis je faiblement.

....................

Quand nous fûmes arrivées à la maison, ma mère m'aida à monter jusque dans ma chambre.
Elle m'installa dans le lit et me borda avec des couvertures d'hiver afin que j'aille bien chaud ensuite elle descendit me chercher un petit verre de menthe qu'elle posa sur ma table de chevet.

Un bisous sur le front, puis elle chuchota:

- Je vais à la pharmacie acheter de quoi te rétablir, s'il y a quoi que ce soit, appelle moi.
Je t'aime dit-elle tendrement.

Après son départ j'ai envoyé un petit message à Anita pour la rassurer puis j'ai pensé à Hector...

Cet imbécile!!

Comment voulais t-il qu'on se voit pour le projet alors qu'il ne m'avait pas donné son numéro de téléphone!



.Léon|ie|.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant