6. Un repas assez tendu...

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- Léonie? Appelèrent mes parents en choeur.

Ils m'attendaient dans le salon,
mon père inquiet s'avança vers moi afin de me prendre dans ses bras.
C'est est un homme doux et très gentil.
Son petit côté enfantin me rassure quand je suis triste
Et puis, il est toujours là pour moi, il peut m'écouter râler pendant des heures durant sans s'énerver.
Je ne sais pas comment il fait, je n'ai pas sa patience.

Ma mère en revanche avait toujours son air furieux.
Je redoutais de devoir me confronter à nouveau à elle.
Elle serrait les poings pour contenir sa colère.
Si mon père n'avait pas été là, elle m'aurait certainement giflée.

- Léonie... soupira mon père en respirant, la joue contre ma tête.

- Je suis désolée...

Il desserra son étreinte afin de me regarder.

Sur un ton légèrement plus sérieux, il me fit signe de rejoindre la cuisine.

La table en bois était dressée, les assiettes contenaient des petits pois et de la purée faite avec des pommes de terre déshydratées.
La carafe remplie à ras-bord menaçait de se renverser.
Le tout était posé sur une nappe transparente,
il ne manquait que les essuis-tout que je déposais avant de m'asseoir avec mes parents.

Ma mère toujours piquée à vif dit:

- J'espère que ce repas plaira à mademoiselle.

- Mais bien sûr! M'exclamais je.

L'ambiance était glaciale alors mon père nous fit taire d'un signe de main.

- Ça suffit maintenant! J'aimerais manger tranquillement.
Pouvons nous discuter sans cris?

Ma mère surprise par la rare prise de parole de mon père durant les discutions sérieuses
baissa les yeux sur son assiette.
Elle avait l'habitude de mener la danse dans cette maison pour cela, je la surnomme "la tyran" depuis mes 10 ans.

- Pouvez vous m'expliquer ce qu'il s'est passé? Demanda mon père.

Il prenait les choses en main, cela éviterait les répliques incessantes de ma mère.

- Ta fille, a séché les cours, elle s'est coupée les cheveux elle-même, et elle m'a envoyée bouler alors que je lui parlais de son comportement!
Madame était vexée alors elle est partie seule dehors en claquant la porte!
Répondit sèchement ma mère, des éclairs dans les yeux.

Je retins un rire.
Me parler?
Elle était plutôt en train de me rabaisser.
Je ne dis rien de peur d'aggraver la situation.

- Est-ce vrai? Dit mon père.

Il me regardait et je ne pouvais nier que je m'étais un peu trop emportée mais j'avais de bonnes raisons.

- En partie oui.

Mon père me questionna du regard. Je lui dis simplement que j'avais agi ainsi parce que les mots que ma mère avait prononcés à mon égard m'avaient blessée.

- Bien, il y a encore un point à éclaircir.
Pourquoi n'es-tu pas allée en cours Léonie??

- Je me sentais mal, ma tête tournait.
J'ai donc demandé à Anita de prévenir le prof et je suis rentrée à la maison.

Quelques secondes de silence suffirent pour que je rajoute à l'attention de mon père:

- Anita est passée à la maison pour m'apporter les devoirs, ne t'en fais pas j'ai tout rattrapé.

Il a acquiescé, s'est servi de l'eau et nous a regardées:

- Je ne peux prendre le Parti d'aucunes de vous deux,
je n'étais pas là.
Néanmoins Léonie, tu seras punie.
Tu n'as pas agis de manière responsable et tu nous a inquiétés ta mère et moi.

J'allais répliqué mais le regard bouillonnant de ma mère m'en a dissuadée.
Elle agissait vraiment comme une gamine faisant un caprice,
je ne m'attendais pas à ça venant d'elle.

- Malgré tout Francine (c'est le nom de ma mère, la seule chose affreuse chez elle.)
tu as blessée ta fille, je ne sais pas ce que tu as pu lui dire mais c'était trop brutal,
elle ne réagit pas comme cela d'habitude.

- C'est peut-être par...

- Je souhaite simplement que vous parliez calmement la prochaine fois dit-il en lui coupant la parole.

La discution close,
le repas se termina dans le silence le plus complet, l'atmosphère était tendue.

Quand j'eus terminé de manger, je mis mon assiette ainsi que mes couverts dans le lave-vaisselle afin de monter dans ma chambre.

Mon escapade au parc nous avait fait manger plus tard que d'habitude.
À présent il était 21 heures et je devais finir mon devoir d'espagnol pour le lendemain.
Un bref texto à Anita m'a suffit pour avoir la photo de ce qu'elle avait fait.
C'était assez long, j'ai donc pris une bonne trentaine de minutes avant de terminer de copier ce DM sur les aztèques.

J'ai remercié Anita puis je lui ai souhaité une bonne nuit.
Ensuite j'ai mis mes affaires d'espagnol et d'histoire ainsi que ceux de français et de spé Svt dans mon sac de cours afin d'aller me coucher.
Demain était une journée assez longue,
je finissais à 17 heures et l'histoire n'était pas ma matière préférée...

Par conséquent, je me suis brossée les dents,
j'ai passé une dernière fois la main dans mes cheveux (j'adorais les avoir courts, ils me faisait penser aux pics d'un petit hérisson) et j'ai sauté dans mon lit avec mon petit pyjama douillet.
Juste avant de m'endormir, mon père entra dans ma chambre pour me faire un bisous,
il m'a bordée puis juste avant de sortir il m'a susurré:

- Ta coupe te va à ravir.

Son petit clin d'oeil me fit sourire
mais je me recouchais aussitôt.

.....................

Quelques heures plus tard,
La fatigue n'arrivait toujours pas à prendre le dessus...
Je me retournais maintes et maintes fois dans le lit. Sans succès.

J'avais trop chaud et je n'arrêtais pas de penser à ce  garçon rencontré dans le parc.

Pourquoi m'avait t-il parlé?
Était-il réellement bien intentionné?
Tous plein de questions se bousculaient dans ma tête mais celle qui revenait le plus c'était:

Est-ce qu'un jour j'allais le revoir?

...

.Léon|ie|.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant