Kilidohanas Tome 2 : Les Papillons [FIN]

Chapitre 43 : l'eau de jouvence

Quand Lidonna s'était levée, Larisa et Rordian dormait toujours. Elle avait légèrement tenté de le réveiller, pour lui dire au revoir, mais il était tellement exténuée qu'elle n'avait pas osé insister. Après tout, il était extrêmement tôt. Et elle savait qu'il dormait déjà mal.

Elle avait rejoint Sulvan dans le bureau de Careil où l'homme leur avait montré une photo de la fontaine d'eau de jouvence où ils devaient se rendre. Toujours vexé de la veille, Careil leur avait souhaité bonne chance du bout des lèvres. Dans la salle de téléportation, la rouquine prit une grande inspiration.

« Prêt ? » demanda-t-elle à Sulvan.

Son compagnon hocha la tête. Ils enfilèrent tous les deux leurs capes d'invisibilité. Sulvan glissa sa main dans celle de la rouquine, puis, avec courage, elle les téléporta. Une sensation particulière les envahit, quelque chose que ni l'un ni l'autre n'avait jamais ressenti. Ils eurent comme l'impression de se heurter à une barrière invisible puis ils apparurent dans une clairière, en tombant sur les fesses. Dans le mouvement de leur téléportation, leurs capes tombèrent au sol. Lidonna était un peu sonnée, c'était comme s'ils venaient de se prendre un mur de plein fouet. Alors quand dans un mouvement vif, Sulvan se rapprocha d'elle, elle eut un réflexe instinctif de recul. Mais le garçon passa ses bras autour d'elle pour la maintenir contre lui.

« Qu'est-ce que... »

Il plaça immédiatement une main sur sa bouche puis indiqua quelque chose sur leur droite. En voyant le Gobelin qui dormait contre un arbre, Lidonna comprit immédiatement qu'ils avaient sur eux une cape d'invisibilité. La créature qui semblait dormir paisiblement ressemblait parfaitement à ce que Careil leur avait projeté la veille. Le Gobelin avait la peau verte, un vert très pâle. Ses oreilles pointues tremblaient à chaque fois qu'il ronflait. Ses longs doigts croisés sur son ventre se soulevait au rythme de son abdomen. La tête baissée, son nez allongeait s'appuyait contre son torse. Il semblait si paisible... Mais la grande lance acérée qui gisait à ses côtés empêchait la jeune femme de se laisser attendrir.

Sulvan et elle avaient le souffle court. Ils se regardaient, terrifiés. Ils ne devaient pas faire de bruit, récupérer la deuxième cape, d'invisibilité, s'enfuir et trouver la fontaine qu'ils étaient censés atteindre en se téléportant... Pourquoi n'avaient-ils pas atterri devant leur objectif ? Qu'était-il arrivé ? Et où étaient-ils ? Leurs cœurs battaient si fort. Pourquoi tout devait être aussi compliqué ? Ils ne pouvaient pas repartir bredouille... Ils avaient besoin de cette eau. Mais dans un premier temps, ils devaient récupérer la deuxième cape pour qu'ils puissent être libres de leurs mouvements.

Très méticuleusement pour ne faire aucun bruit, d'un même pas, ils commencèrent à se décaler vers l'objet de leur désir. Heureusement, la cape ne se trouvait qu'à quelques mètres. Ils s'y dirigèrent, doucement, mais sûrement. Ils atteignirent le vêtement sans réveiller leur ennemi et alors Lidonna put le revêtir avec soulagement.

« Il faut qu'on s'éloigne. » murmura le plus doucement Sulvan.

Il attrapa la main de la rouquine pour ne pas la perdre et continua leur avancée loin du Gobelin endormi.

Ils s'éloignèrent jusqu'à ce que leur ennemi ne soit plus dans leur champ de vision et qu'ils soient sûrs d'être assez loin pour parler. Quand Sulvan estima qu'ils étaient à une distance suffisante, il s'arrêta pour observer le décor dans lequel ils étaient. Ils avaient quitté la petite clairière où ils étaient arrivés pour s'enfoncer dans la forêt dense de pins. La lumière du soleil peinait à faire sa place si bien, qu'ils se déplaçaient dans une pénombre profonde. Ils étaient au milieu de nul part, dans un lieu où tout se ressemblait.

Après avoir vérifié qu'il n'y avait personne autour d'eux, et que le silence se faisait roi, Sulvan décida d'ôter sa cape. Lidonna, un peu plus hésitante, finit par l'imiter.