Kilidohanas Tome 2 : Les Papillons [FIN]

Chapitre 1 : le réveil

Lidonna regardait son bras pour la énième fois depuis son retour. Elle passait son doigt sur les lignes noires se demandant comment elle avait bien pu se faire avoir.

Elle avait tant espéré qu'en se levant un matin elle se rende compte que sa vie n'était qu'un horrible cauchemar, qu'elle était sur Hyacinthe prête à affronter ses parents adoptifs et ses camarades de classe. Mais ce tatouage la ramenait à la dure réalité : Dæxor était désormais invincible. Mais surtout Éthène était bel et bien morte.

Tout comme le lui avait annoncé l'Ombrage elle s'était pendue au château, ne laissant rien derrière elle pouvant expliquer son geste. Même si tout le monde savait.

Quand Rordian lui avait confirmé ces dires, Lidonna s'était effondrée en sanglots. Cela faisait un mois qu'elle était de retour et Lidonna continuait de pleurer la mort de sa meilleure amie. Elle continuait également à faire ses cauchemars causés par les yazis du père de Dæxor. Les yazis... L'Ancienne magie de Kayolina qui n'était utilisé par quasiment personne. Lidonna n'arrivait jamais à savoir ce que l'homme lui voulait ; elle ne s'en souvenait pas.

Rordian voulait lui créer une barrière, mais les Papillons qui refusaient cette option. Alors elle se la dessinait elle-même, mais sa Magie était très peu efficace.

Mais elle pouvait désormais mettre un nom sur un visage : Harrgos. Grand homme, aux cheveux noirs de jais. Yeux charmeurs et violets. Épaules larges, tenue fière. C'était tout ce dont Lidonna était capable de se rappeler.

La rouquine se leva et ouvrit les volets dans la petite chambre qu'on lui avait attribuée au Cocon. Les bâtiments de cette organisation secrète dont ses tuteurs faisaient parti : les Papillons.

Lidonna n'avait toujours pas digéré le fait que autant de ses connaissances fassent partis de cette rébellion sans même lui en avoir touché un mot. Firân, Xander, Rordian, Maïwenn, Willôde, Keitel étaient tous liés et Lidonna ne l'avait pas compris. Pourtant plusieurs indices auraient du lui mettre la puce à l'oreille.

Willôde et Keitel... La rouquine avait tellement peur pour ses tuteurs. Elle espérait que Dæxor ne leur ferait rien. Mais elle ne savait même pas si c'était lui qui les retenait ou son père. Parce que si elle n'avait pas grand chose à craindre du fils, elle ne pouvait pas dire la même chose d'Harrgos.

Rivel leur avait bien expliqué que son père n'avait aucune compassion ou empathie et qu'il parvenait toujours à ses fins, prêt à utiliser tous les moyens possibles et imaginables existants. Tuer, torturer ne le dégoûtait pas, loin de là. Il pensait que c'était un mal nécessaire. Rivel les avait mis en garde, si Dæxor, même invincible, serait facile à vaincre, Harrgos ne serait pas du même acabit. Ils se dirigeaient vers une guerre sans nom.

Lidonna soupira face à cette sombre pensée. Elle ne voulait absolument pas se battre. Elle détestait la violence. Mais surtout, si elle avait bien compris, elle devrait jouer un rôle majeur dans cette guerre. Un rôle dont on refusait de lui dire quoique ce soit...

Quand elle ouvrit les volets en bois, la douce lumière du soleil vint inonder la petite pièce. Et les rayons caressèrent sa peau comme pour lui souhaiter le bonjour. Depuis son retour de la grotte de Dæxor, le quotidien de Lidonna se résumait à s'entraîner et être criblée de questions par les dirigeants.

Elle voyait tellement peu Sam ou Rordian... Elle passait le plus clair de son temps seule ou avec Sulvan qui ne faisait que la draguer. Ce qui avait le dont d'énerver Rordian. Mais le garçon n'arrivait pas à se libérer de ses obligations, tout comme Sam. Depuis que les Gardieurs n'existaient plus, ses parents l'avaient assommé de devoirs.

Lidonna s'habilla rapidement puis elle sortit de sa chambre. Elle suivit les murs blancs du Cocon. Cette vision lui rappelait Hyacinthe, toujours avec un frisson. Elle se dirigeait vers la salle d'entraînement où elle retrouverait Sulvan. Même si son attitude l'insupportait souvent, il l'aidait vraiment bien à garder la forme. Sauf que Lidonna aurait préféré que Firân continue son entraînement de lancer de couteaux.