Kilidohanas Tome 2 : Les Papillons [FIN]

Chapitre 12 : Pénultième

            Quinze jours d'entraînements intensifs. Quinze jours de stress viscérales. A cinq, le groupe de sauvetage avait appris à se connaître, se reconnaître, s'appréhender et se faire confiance. Cyn qui était nouvelle dans ce petit groupe s'était vite intégrée. La jeune femme de dix-neuf ans pétillait de vie et était particulièrement volontaire. Elle voulait se battre contre les Ombres, elle voulait être active. Pendant ces deux semaines elle avait donc appris à rendre parfaitement invisible ses compagnons.

Être invisible était une sensation très particulière. Lidonna avait eu l'impression d'être plus légère, de pouvoir voler ou passer à travers les murs. Alors que bien évidemment ce n'était pas le cas. Ne pas voir son corps perturbait toutes les autres sensations et donnait un peu la nausée. Il avait donc fallu que les garçons s'habituent à la sensation.

Petit à petit, le groupe, en s'entraînant tous les jours ensemble pendant presque la journée entière, s'était soudé. Ils avaient tous les cinq cette volonté de sauver les Luminaires prisonniers mais ils savaient que ça ne serait pas simple. Ils partageaient la même pression.

Ils avaient beau avoir un plan, ils étaient conscient qu'ils allaient se heurter à un millier d'inconnu qui mettrait leur préparation en l'air. Ils ne connaissaient pas la salle. Ils ne connaissaient pas les Ombres avec qui ils allaient se heurter. Ils ne connaissaient pas la possibilité de téléportation. Ils ne connaissaient pas l'état des prisonniers. Le plan était plus là pour les rassurer que pour les préparer à cent pourcent. Il y avait trop d'inconnues pour ça. Ils n'étaient pas maîtres de la situation, ce qui le rendait encore plus angoissante.

Dans ces semaines de stress, Lidonna avait au moins eu le droit à trois semaines de bon sommeil. Harrgos avait décidé de laisser la jeune femme tranquille. A moins qu'il ait lui-même été trop occupé à préparer leur propre plan ou à perfectionner son pouvoir. Peu importait la raison, avoir des vraies nuits de sommeil avaient vraiment été bénéfiques pour son mental.

« J'ai tellement peur, souffla Lidonna au groupe.

— Nous aussi, la rassura Rordian. Mais on ne peut pas se permettre d'avoir peur. D'autant plus que j'imagine que ta famille à encore plus peur que nous. Nous devons nous contrôler pour que leurs sentiments n'influencent pas nos actions.

— C'est également pour ça qu'on s'est entraîné, confirma Sam. On y arrivera. »

Le petit groupe se rapprocha pour s'enlacer. Étaient-ils prêts ? Aucun d'eux n'en étaient certains, mais ils n'avaient plus le choix. Ils devaient au moins faire semblant puisque l'échéance qu'avait donné Dæxor à Lidonna arrivait le lendemain.

« J'ai besoin d'aller me balader, seule. »

Leur dernière session d'entraînement venant à l'instant de se terminer, personne ne la retint alors Lidonna décida d'aller dans le jardins central du Cocon, le jardin des Dennes. C'était là que Némie l'avait emmené pour discuter, depuis elle n'avait eu de cesse d'y revenir. Le jardin l'apaisait et le denne arc-en-ciel revenait à chaque fois la voir.

Le petit animal accourut à l'instant où Lidonna posa un pied à l'extérieur. Avec son entrain habituel, le denne grimpa le long de son corps pour se blottir contre son cou. La créature dégageait une chaleur qui réconforta la jeune femme. Avec son compagnon animal, Lidonna se sentait toujours instantanément mieux.

« Comment ça va aujourd'hui mon petit pote ? » murmura Lidonna en caressant la tête du denne.

Ce dernier lui répondit avec un petit cri qu'elle ne comprit pas. La jeune femme pouvait être certaine qu'elle n'était pas une Naturaliste. Lidonna commença alors sa balade habituelle. Elle aimait passer entre les arbres et fleurs du jardin, zigzaguer faire demi tour, profiter. Les différentes variétés de la flore offraient un spectacle olfactif que la rouquine adorait. Les agréables odeurs se mêlaient à la beauté visuelle des plantations. La construction du jardin avait été faite de manière millimétré. Rien n'avait été au hasard, le but étant probablement qu'il plaise à absolument tout le monde.