- Allez encore une fois Derek. Qu'est-ce qui est blanc dans un coin?
- Je ne sais pas.
- Un vilain frigo.
- Je ne comprends pas Stiles.
- Bon essayons autre chose. Alors hem.. C'est un mec qui rentre dans un café, et plouf.
- Non, toujours pareil.
- Rha ! Bon bah alors qu'est-ce qui est rouge et qui fait mal aux dents?
- Je ne sais pas Stiles.
- Une brique.
Définitivement pas de réaction de la part de Derek. Je me frottai la nuque avec embarras, me rendant compte que lui apprendre l'humour n'allait pas être tâche facile. Je m'étais lancé un très gros défi ce coup-ci.
- Bon ça ne fait rien, on laisse tomber pour aujourd'hui. Je dois encore mettre à jour quelques petites choses si on veut y arriver mais pour le moment c'est même pas la peine.
- Est-ce que je vous déçois Stiles?
- Non, c'est bon ça ne me surprend pas plus que ça. Tu es un robot, tu ne peux pas vraiment comprendre l'humour.
- J'aimerais bien comprendre l'humour. Rire a l'air amusant.
- Je suppose oui. Je n'ai pas tapé de bon fou rire depuis bien longtemps maintenant.Je vins brancher plusieurs câbles au dos de Derek, m'apprêtant à modifier certaines lignes de code pour voir si ça allait améliorer sa compréhension des éléments comiques. Mais avant que je ne puisse m'asseoir, toutes les lumières se mirent à grésiller. Je me figeai, regardant partout autour de moi avec inquiétude. Les murs avaient tremblé, et un bruit sourd venait de longer les murs de pierre. Quelque chose se passait à l'étage. Certainement quelque chose de grave pour que la puissance me parvienne jusqu'ici. Je me précipitai sur Derek, débranchant ses câbles dans la prévention d'un court circuit.
- Que se passe-t-il Stiles? Vous semblez inquiété.
- Je n'en sais rien mais c'est pas bon signe.. Il faut te remettre dans ta capsule au cas où.
- Je ne souhaite pas y retourner, je préfère rester avec vous.
- C'est bien mignon Derek mais je ne t'ai pas demandé ton avis. Depuis quand tu t'opposes à mes ordres? Tu n'as pas de libre arbitre je te rappelle.Mais avant que je n'arrive à le pousser jusqu'à son coffre de protection, une grosse explosion se fît entendre à l'étage du dessus, coupant toute l'électricité dans mon laboratoire. Sans prévenir, je fus plongé dans les ténèbres le plus total. Pas une seule source de lumière ne pouvait nous parvenir ici.
Incapable de voir la moindre chose, je me mis à tâtonner autour de moi avec panique. Mon corps s'était mit à trembler et ma respiration ne faisait que s'accélérer.- Stiles, votre rythme cardiaque s'est accéléré et je sens votre tension augmenter.
- De la lumière.. Vite il me faut de la lumière !
- Stiles, vous ne semblez pas aller bien.
- De la lumière !!Pris d'une violente crise de panique, je me laissai retomber au sol en agrippant mes cheveux, me recroquevillant autant que possible sur moi-même. Je ne contrôlais plus ma respiration et la seule chose qui me venait maintenant en tête était la peur. Il fallait vite que quelque chose m'éclaire, je ne pouvais pas rester dans le noir. C'était impossible pour moi. J'avais l'impression d'étouffer, d'être prisonnier, de ne plus pouvoir bouger. Je me sentais à la merci du moindre danger, inoffensif et impuissant.
Je sentis alors deux bras glacés s'entourer autour de moi, s'illuminant légèrement de petits néons blancs dont je les avais doté. Il ne m'éclairait presque pas, mais cette unique source de lumière était assez rassurante pour me faire stopper la panique. Je sentais les larmes encore fraîches sur mes joues piquer la surface de ma peau alors que Derek me berçait paisiblement contre lui.- Eh.. Je ne me rappelle pas t'avoir enseigné ça Derek..
- Vous m'avez doté d'un système de compassion. Je ne comprends pas ce que vous ressentez, mais je sais que lorsque quelqu'un se sent paniqué comme vous venez l'être, il faut prioriser le contact physique et un échange rassurant. Là. Là. Je suis là.
Je ris parmi les larmes, amusé de son ton neutre alors qu'il essayait d'adopter une attitude douce, presque comme une mère. Il caressait mes cheveux mécaniquement sans vraiment savoir pourquoi.Je me laissai tout de même faire, me calmant peu à peu à son contact. Je ne quittai pas les loupiotes des yeux, longeant tout leur sillon du bout du doigt.
- J'ai été intelligent sur ce coup là..
- Vous êtes très intelligent pour m'avoir créé Stiles.
- Si j'avais été intelligent, j'aurais su comment t'apprendre l'humour..
- Ne perdez pas espoir Stiles. Vous y arriverez avec un peu de persévérance. Vous m'avez appris la compassion.
- J'aimerais pouvoir te faire rire.. Ce serait ma plus belle réussite.. Je préfère t'apprendre à rire que t'apprendre à tuer..
- Je veux apprendre à rire. Je veux rire avec vous.
- Derek.
- Oui?
- Non.. J'appelle juste ton nom pour me rassurer..
- Vous ne m'avez jamais expliqué d'où vient ce prénom, Stiles.C'est alors que les générateurs se relancèrent, rallumant toutes les lampes une à une. Enfin, enfin ce cauchemar était fini. Il ne s'était agit que de quelques minutes, mais j'avais été tellement terrorisé que pour moi elles avaient paru des heures. Je me remis debout, aidé par le geste sympathique de Derek qui m'aida à rester sur mes pieds. Je le remerciai d'un signe de tête, signe qu'il me rendit par mimétisme.
- Vous vous sentez mieux?
- Oui, merci Derek.
J'essuyai mes joues d'un revers de la main, voulant effacer ces larmes qui portaient ma honte. Un adulte ayant peur du noir, ça ce n'était pas très glorieux.
- Pourquoi est-ce que vous avez réagi comme ça Stiles?
- Oh, un vieux souvenir qui m'a tétanisé à vie d'être enfermé dans le noir.
- Vous voulez me raconter?
Je haussai un sourcil, intrigué. Et bah, j'avais poussé loin le programme de compassion pour qu'il en arrive à me proposer ça.
- Parce que tu veux que je te raconte Derek?
- Mon programme dit que parler est un bon moyen d'extérioriser.
- Bon hem. Très bien.
Chacun de nous s'installa sur une pile de livre, prenant place pour ce court mais intense récit qui s'apprêtait à se tenir.
- Alors voila hem. Il y a quatre ans, j'ai été arraché à mon père par les forces armées. Ils avaient entendu parler de mes exploits de mécanique et s'étaient mis en tête de me récupérer pour travailler sur leur programme de robotique, celui pour créer une machine de guerre parfaite.
- Celui dans lequel vous êtes actuellement.
- C'est ça.
- Donc vous n'avez jamais souhaité participer à tout ça. Vous y avez été forcé, vous êtes donc retenu contre volonté.
- C'est un.. Bon esprit de déduction..
- Et le rapport avec votre peur du noir Stiles?
- Pour m'emmener jusqu'ici sans que l'on ne repère mon enlèvement, on m'a enfermé dans une caisse au fond d'une camionnette de transport pendant plusieurs heures. J'étais affamé, terrorisé, et j'ai même fini par manquer d'air et tomber dans les pommes après m'être étouffé de panique. Et quand je me suis réveillé, j'étais dans ce camp.
- Je comprends mieux maintenant. C'est une phobie traumatique. Vous avez vécu un événement traumatisant et quand vous vivez une situation similaire vous êtes pris de crise de panique.
- Exactement..
- Je comprends. Je comprends.
Il y eu un long moment sans qu'aucun de nous ne parle, ne sachant pas comment continuer ou terminer cette conversation. Ce fut étonnamment Derek qui reprit.
- Vous ne m'avez toujours pas dit d'où venait mon prénom.
- Oh, c'est tout simple en fait. Il m'est apparu comme une évidence. J'avais un bouvier bernois quand j'étais petit, un petit chien adorable et très fidèle. Il me suivait partout où j'allais. Il s'appelait Derek. J'ai pensé que ça t'irait bien.
Je fus surpris de n'entendre aucune réponse de sa part, relevant les yeux vers lui pour voir ce qui n'allait pas. Mon cœur bondit en voyant un sourire crispé au coin des lèvres de mon androïde. Il avait l'air.. Amusé? Oui, il souriait? Le même effet apparut sur mon visage en beaucoup plus prononcé.
- Oui c'est amusant Derek, hein? C'est drôle non?
Il hocha la tête, m'indiquant que j'avais vu juste. Il était amusé. Je sautai sur moi-même, fêtant cette victoire. J'avais réussi !
C'est alors que la porte de mon laboratoire s'ouvrit et que le Capitaine Boyd entra en furie, semblant très pressé.- Stilinski vous montez ! Sur le champ ! Nous avons besoin de votre création immédiatement ! Le camp vient d'être bombardé et nous subissons une attaque !
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Coeur d'Argent ( Sterek SF Fanfiction ) [ FR ]
Fanfiction"Après des années de recherches et de ratages, j'ai enfin réussi. J'ai créé un robot humanoïde que je vais appeler.. Alpha 01. Dommage que ce prototype ne soit destiné à des fins sombres auxquelles mes idéaux n'adhèrent pas. Je voulais seulement ajo...