Coeur d'Argent ( Sterek SF Fanfiction ) [ FR ]

Visite surprise

     Étalé au milieu de mes bookins, le dos fracassé contre les couvertures de cuir et une note manuscrite collée sur la joue à cause d'un filet de salive, je me réveillai avec difficulté, poussé par l'heure qui d'après mon horloge était beaucoup trop avancée dans la journée. Prenant mon courage à deux mains, je quittai mon nid de livres pour faire craquer l'intégralité de mon petit corps fracassé, me remettant des courbatures que m'avait provoqué mon lit d'appoint improvisé. Je balayai le laboratoire du regard, soupirant en n'y constatant comme chaque jour aucun rayon de soleil. La pièce était souterraine et la seule lumière dont je disposais était composée des néons longeant les poutres métalliques retenant le toit ainsi que la structure de la pièce. Je me demandais depuis combien de temps je n'avais plus quitté cet endroit, ne me rappelant même pas de quelle sensation pouvait apporter sur la peau la douceur de notre astre de feu. Je jetai un œil vers mon bras tendu devant moi, constatant qu'effectivement elle était plus blanche que jamais. Ma mélanine n'ayant pas été stimulée depuis bien longtemps, j'en étais même venu à penser qu'elle s'était totalement évaporée de mon corps.

     Entendant du bruit de l'autre côté de la porte, je me précipitai à mon plan de travail, enfilant mes lunettes de soudure, reprenant un travail quelconque sur divers circuits dont je n'aurais pas su quoi faire de toutes façons. Un cliquetis raisonna dans la grande pièce sombre et la porte s'ouvrit sur des escaliers composés de la même pierre que celle des murs. Deux hommes habillés de tenues militaires somptueuses entrèrent dans la pièce, tenant tout deux les bras dans le dos dans une posture dominante. Feintant de ne pas les avoir entendu, je poursuivis mes soudures sans porter mon attention vers eux. Je savais qui étaient ces hommes, et surtout pourquoi ils étaient là. Rien que de me le rappeler me faisait serrer les dents.
     Perdant patience, le plus haut gradé éclaircit sa gorge, ne me donnant d'autre choix que de détourner mon attention de mon travail pour les gratifier de ce sourire particulièrement hypocrite qu'ils aimaient tant recevoir.

     - Général Peter Hale. Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas vu dans mon laboratoire. Que me vaut l'honneur de cette visite?
     - Trêve de flatteries Stilinski. Je suis venu voir comment avance le projet Alpha 01.
     - Oui, bien sûr. Evidemment.

     Contenant mon envie de lui fracasser le crâne à coup de tuyau métallique, je me levai de mon établis pour rejoindre la capsule fermée au fond de la pièce. Grimpant sur mon escabeau pour pouvoir activer l'ouverture de la porte, le Général fût prit de surprise et recula en voyant une grande quantité de fumée blanche s'en échapper, ne laissant voir qu'une silhouette masculine au travers de l'épais brouillard. Le tout disparut assez rapidement dans les ventilations, permettant ainsi d'observer le trésor se trouvant dans le cocon. Alpha 01 se tenait debout, rattaché par des câbles sur tout l'arrière de son corps, dormant encore profondément. Je redescendis au niveau des deux autres, reluquant les intrus de mon laboratoire d'un air de travers. Le second, le Capitaine Boyd, me fît comprendre d'un regard qu'il serait judicieux d'arrêter de les dévisager ainsi, ce que je fis pas acquis de conscience. Le Général reprit alors la parole.

     - Vous avez réussi à le faire fonctionner Stilinski?
     - Il s'allume et répond aux stimulus auxquels je l'ai confronté. Réflexes dans les jambes et les bras, eye tracking, quelques questions réponses pour évaluer les capacités à communiquer..
     - Allumez-le, je voudrais le voir en marche.
     - Il n'est pas encore au point Général Hale, et je n'ai pas encore travaillé sur les connaissan-
     - Stilinski fermez-la et faites ce que je vous ordonne.

     Me mordant la lèvre, je réprimai un grognement avant d'exécuter l'ordre qui m'avait été donné. Activant la pompe du cœur, le reste de la machinerie se mit en marche pour au final faire ouvrir ses yeux à l'androïde. Je reculai de mon emplacement, lui faisant un signe pour que son attention se porte sur moi. Je ne voulais pas que les premiers visages auxquels il soit confronté aujourd'hui soient les leurs. Il hocha la tête comme pour me saluer, prenant à son tour la parole.