Je fixais les nuages passant devant mon hublot, assis sur le petit lit d'appoint qui avait été étendu pour moi dans une des chambres de l'appareil. Derek était debout près de la porte verrouillée, attendant que l'un de nos Généraux ne daigne m'apporter, comme j'en avais fais la demande, une caisse à outils décente. Je ne me méprenais cependant pas sur la nature de ma présence ici, je restais toujours leur prisonnier. J'aurais pu compter sur Derek pour briser la porte, mais pour aller où ensuite? Nous étions piégés en pleins ciel de toutes manières, et ma jambe refusait toujours de répondre, ce qui n'était pas du tout favorable pour un plan d'évasion. Nous étions bloqués ici.
Nous avions pris la route vers l'un de nos postes de contrôle où d'autres de nos troupes avaient établis campement. Fort heureusement, ou non, nous ne nous étions pas contenté d'investir un seul territoire et il nous restait quelques endroits conquis où poser le pied. Apparemment, d'après ce que j'avais sur-entendu dans les couloirs, j'allais avoir le droit à une chambre à la surface cette fois-ci, ce qui allait me changer de ma cave sans lumière où j'avais élu domicile ces quatre dernières années. Mais au niveau du matériel, j'allais être temporairement très limité le temps que l'on soit en mesure de me fournir un poste de travail décent. Mais ce qui m'inquiétait le plus pour le moment était l'autonomie de Derek. Il avait une durée de vie très étendue, mais il finirait un jour où l'autre par s'éteindre si je ne lui offrais pas vite ne nouvelle source d'alimentation. Au moins cela me laissait plus de temps pour lui apporter de nouvelles connaissances car il était hors de question de l'envoyer au front avec les batteries à plat. Si j'avais même pu empêcher qu'on l'envoie au casse-pipe, je l'aurais fais. Sacrifier une telle prouesse de technologie à des fins militaires m'était toujours insupportable.La porte s'ouvrit, laissant entrer le Général Hale habituellement accompagné du Capitaine Boyd. Le second déposa une caisse de métal rouge auprès de moi, puis se recula aux côtés de son supérieur. Je le remerciai grossièrement d'un geste de la tête, ouvrant la boîte sans plus attendre pour me servir des quelques outils de piètre qualité la composant. M'observant faire, le Général prit la parole.
- Le projet Alpha 01 est compromis pour le moment. Je vous avais dis que nous étions pressé par le temps Stilinski mais comme d'habitude vous n'en avez fait qu'à votre tête. Et voila où nous en sommes.
- Et moi je vous ai dis que j'avais besoin de temps. Vous croyez que je peux défier l'impossible Général? Les choses ne se font pas comme ça.
- Vous savez que cette chose est sensé être un prototype tout de même. Comment sommes-nous sensé en faire une série d'Alphas si vous prenez des mois à ajuster un seul de nos soldats?
- Vous demandez l'impossible Général Hale. Je suis ingénieur en robotique, pas magicien.
- Vous feriez mieux d'apprendre à faire des tours si vous ne voulez pas passer par dessus bord Stilinski. Vous vous remettrez au travail dès l'avion posé à notre destination. Vous portez déjà la mort de tout nos sacrifiés sur vos épaules, tâchez de ne pas en provoquer davantage.
- Oui..
- Comment?
- Oui Général Hale.
- Très bien. Partons Capitaine Boyd.Les deux hommes quittèrent la pièce, nous abandonnant à nouveau mon androïde et moi-même. Derek s'approcha de moi, regardant l'outillage dont je venais de me doter. Il s'assit à mes côtés, semblant se questionner sur l'utilisation que je comptais en faire. Il se saisit d'une clé, essayant de regarder sur lequel de ses boulons elle pourrait s'insérer, puis la reposa bien vite en constatant qu'elle ne s'intégrait sur aucun d'entre eux. C'était un outillage vieux et obsolète pour son corps avancé.
- Stiles, vous comptez m'ajuster avec ça?
- Non, ce n'est pas pour toi que j'ai demandé des outils Derek.
- Mais c'est moi le robot ici. Vous êtes un robot aussi Stiles?
- Non, je ne suis pas un robot Derek. Mais j'ai quand même besoin de ces outils.
- Je ne comprends pas Stiles.
- Attends tu vas voir.
Je remontai la jambe de mon pantalon, dévoilant une armature métallique un peu rustique se greffant au dessus de mon genou, témoignant d'une certaine ancienneté. La cicatrisation était moche, toute décharnée et en dents de scie. Derek cligna plusieurs fois des yeux, analysant la situation.
- Vous êtes un robot Stiles?
- Je t'ai déjà dis non Derek. Je ne suis pas un robot.
- Mais vous avez une jambe robotique.
- Ça s'appelle une prothèse mécanique. C'est ce qu'on met à ceux qui perdent un membre pour qu'ils puissent continuer de vivre à peu près normalement.
Je me mis à trafiquer la jambe de métal, essayant de la faire fonctionner à nouveau. Dans l'explosion du fort, certains de mes ajustements avaient dû sauter et les informations ne passaient plus dans la structure, rendant impossible la simple action de marcher.
- Vous avez perdu votre jambe Stiles?
- Mes jambes en fait. J'ai la même à la gauche.
Je saisis mon second ourlet, relevant le vêtement pour dévoiler une armature métallique similaire de l'autre côté. L'attache était plus haute encore, s'implantant à mi-cuisse. Celle-ci en revanche fonctionnait encore parfaitement, son mouvement imitant parfaitement celui d'une véritable jambe. Derek vint toucher le métal, longeant sa structure avec intérêt. Je souris, ravi de constater une certaine curiosité se développer chez mon androïde.
- Tu les aimes Derek? Mes jambes?
- Elles ne sont pas aussi bien faites que moi.
- J'avais 11 ans quand je les ai faites, c'est pour ça qu'elles sont maladroitement agencées. Elles sont beaucoup moins sophistiquées étant donné que j'en sais beaucoup plus sur la robotique aujourd'hui qu'à l'époque.
- Où sont passées vos jambes Stiles? Pourquoi vous ne les avez plus.
- Ah bah ça..
Je baissai mon vêtement pour recouvrir la jambe en état, reprenant ma mécanique sur la seconde.
- Je jouais avec mon chien à quelques kilomètres de chez moi, on vivait dans une zone pleine de champs et on avait de vastes étendues pour nous dégourdir les jambes. C'était une habitude pour nous de disparaître des heures pour visiter les alentours. Et puis un jour Derek s'est infiltré dans une zone privée dont nous n'avions pas encore pris connaissance fermée par des grillages.
- Je n'ai jamais fais ça Stiles.
- Pas toi idiot, mon chien.
Cette remarqué me tira un rire, lui faisant hausser un sourcil avec incompréhension. Ouais, l'humour était passé une fois, mais ce n'était toujours pas intégré apparemment. Nous allions devoir travailler là dessus à l'avenir. Je me raclai la gorge, poursuivant mon histoire.
- Donc il est entré dans cette zone fermée par une brèche dans le grillage, et j'ai dû le poursuivre pour aller le chercher, je me doutais que c'était une zone où nous n'avions pas le droit de rentrer. Et tout d'un coup, une explosion a retentit et j'ai vu mon ami à quatre pattes partir en morceaux. C'était absolument abominable à voir. En fait il était entré sur un terrain d'essai de mines et je m'étais mis dans le même pétrin que lui en le suivant à l'intérieur.
- Il est mort?
- Oui. Il a sauté avec la bombe.
- Et vous Stiles?
- J'ai essayé de rejoindre le grillage en passant par le même chemin qu'à l'allée, mais pris par la panique j'ai trébuché et.. Une autre mine a emporté mes jambes.
- C'est affreux Stiles.
- J'aurais pu mourir, je me sens chanceux que seules mes jambes aient été arrachées. J'ai rampé jusqu'au trou par lequel j'étais entré et j'ai appelé à l'aide jusqu'à ce que je tombe dans les pommes à cause de la perte de sang. On a fini par me retrouver lors d'une battue, me récupérant juste à temps. Et après ça, j'ai été convalescent pendant des mois. Le temps de cicatriser et de refaire mon sang, j'ai dû essayer de passer le temps comme possible et je me suis mis à bidouiller ce qui passait à ma portée. Je suis devenu bon à ça à force des mois, et c'est comme ça que j'ai eu l'idée de me faire une nouvelle paire de jambes.
- Vous êtes quelqu'un de courageux Stiles. Avoir surmonté une telle épreuve est remarquable pour un humain.
- Merci Derek.
Un son claqua dans la pièce, me provoquant un gémissement de douleur incontrôlé. Derek se redressa, inquiet du son que je venais de produire. Mais un sourire fendit mes lèvres, le rassurant immédiatement.
- C'est réparé~
J'agitai ma jambe, lui signifiant qu'elle marchait à nouveau. Derek hocha la tête, se remettant à mes côtés bien sagement.
- Vous savez Stiles, je suis content.
- Tu es content Derek?
- Oui je suis content.
- Pourquoi ça?
- Parce que si vous avez une partie de robot en vous, ça veut dire que je peux avoir une partie humaine en moi. Et je veux savoir ce qu c'est d'être humain.
Ma bouche se décrocha, me laissant sur une expression de surprise très prononcée. Je trouvais ça stupéfiant qu'une remarque de ce genre puisse venir d'un être d'acier comme lui. Je hochai la tête, posant ma main sur la sienne.
- Je vais essayer Derek. Je vais essayer.
VOUS LISEZ
Coeur d'Argent ( Sterek SF Fanfiction ) [ FR ]
Fanfiction"Après des années de recherches et de ratages, j'ai enfin réussi. J'ai créé un robot humanoïde que je vais appeler.. Alpha 01. Dommage que ce prototype ne soit destiné à des fins sombres auxquelles mes idéaux n'adhèrent pas. Je voulais seulement ajo...