Comment apprivoiser Bucky Barnes ?

1. Une histoire de fourchette.

Au début, Bucky n'y avait pas cru. Il était resté pantelant, à fixer l'écran de télévision, le regard vide. Son cerveau refusait catégoriquement d'intégrer l'information qui venait d'être donnée, pourtant clairement. Ce n'était quand même pas possible, si ?

Ce fut seulement quand Sam racla sèchement sa chaise sur le carrelage en se levant pour débarrasser la table que cela fit tilt dans le cerveau de Bucky. Ils étaient confinés. Il était confiné avec Sam. Avec l'autre Piaf bavard qui était désormais dans la cuisine en train de foutre son assiette dans le lave vaisselle comme si de rien n'était. Non mais c'était pas possible, c'était un cauchemar ?

— Hum, euh à moins que tu comptes manger l'assiette, ce qui serait tout à ton honneur et si tu veux je peux t'apporter du ketchup pour que ce soit moins sec, tu peux l'a mettre au lave vaisselle ? Faut le faire tourner, là.

Sam s'appuya contre le plan de travail et regarda en direction de Bucky. Ce dernier était raide sur sa chaise et avait le regard rivé sur la télé. Dans sa main de métal, il tenait une fourchette. Enfin, ce qui fut autrefois une fourchette, car elle était désormais tordue dans un angle un peu bizarre.
— Barnes ? L'appela Sam, mais il n'obtenu aucune réponse. Oh merde il a encore bugué.

Il revint vers la table à manger afin de prendre lui même l'assiette de son nouveau colocataire ainsi que ses couverts, laissant cependant la fourchette là où elle était. Sam grogna quelque peu en voyant dans quel état il avait mis cette pauvre innocente.
— Je te jure Barnes, tu me repaieras cette fourchette.

//

— Non mais Steve, chuchota Sam, le téléphone calé entre son épaule et son oreille, tout en passant le balais. Tu peux vraiment pas le prendre chez toi ?

Il soupira face à la réponse du blond. Bien sûr qu'il se doutait que ce n'allait pas être possible, sinon Steve aurait accueillis Bucky depuis le début, mais Sam avait quand même eut une once d'espoir.
— Mais j'ai peur pour ma vie moi ! Geignit Falcon. A tout moment il me tort le cou comme il a tordu cette fourchette. Ah non non Steve, me dit pas que j'exagère, tu l'as pas vu cette fourchette ! Tu l'as pas vu ! Je vais t'envoyer une photo, attend !

Il cala le balais contre le mur et attrapa la fourchette qui était sur la table basse puis ouvrit l'appareil photo de son téléphone afin de prendre un cliché du couvert et de l'envoyer à Steve. La réponse de son ami ne tarda pas à lui parvenir, car en effet le rire de Captain America se fit clairement entendre.
— Effectivement, il y est pas allé mollo !

— Ma nuque, Steve, ma nuqueeee, se plaignit Sam en reprenant son balais.

— Mais allé Sam, ne soit pas si pessimiste ! Je suis sûr que vous allez finir par bien vous entendre et que...Ah attend, double appel... Ah bah tiens, c'est Bucky ! Je te laisse.

Dès que Steve eut raccroché, la curiosité naturelle de Sam prit le dessus et il ne put s'empêcher de partir le plus vite possible vers la chambre de Bucky, en glissant sur le carrelage avec ses chaussettes. Il colla son oreille contre la porte close, dans l'espoir d'entendre des bribes de conversation.

— Steve je t'en prie viens me chercher, sinon je pense que je vais le buter avant la fin du confinement et c'est pas que je m'inquiète pour sa vie mais j'ai pas envie d'aller en taule moi.