L'Évidence de T'Aimer - Tome 2 [Is It Love ? Ryan]

XXVII - Un cauchemar réel

Ryan

J'ignore depuis combien de temps je marche le long de ce couloir sinistre où les murs sont bordés de traces de rouille effrayantes. Soudain, je me stoppe en entendant des cries de détresse mutés d'une peur extrême. Tout mon corps tremble, ma vision se brouille, ces cries prennent possession de mon esprit. Je n'entends plus qu'eux. Je me couvre les oreilles en criant pour que ce cauchemar s'arrête. Des hurlements grave mais féminins.

-RYAN !!

Quoi ?! Je crois reconnaître Bonnie qui m'appelle. Elle est en danger ! Je me tourne, me retourne, tente d'avancer mais il n'y que deux murs autour de moi qui semble infinie que ce soit en largeur ou en longueur. Prêts à m'enfermer à tout jamais.

-Je t'en supplie !! RYAN !

La voix est tellement intense qu'elle résonne férocement. Un coup de feu résonne et mon sang explose dans mes veines. Mon cœur semble avoir du mal à se reconnecter et je suis comme paralysé. Je sors de ma peur et pense à Bonnie.

-BONNIE !

Je me mets à courir droit devant moi en regardant de partout. En l'air, à droite, à gauche, derrière moi ou devant. Mais je ne vois rien à part cette noirceur abominable. Je n'entends rien non plus. Un grand silence. Peut-être m'appelle-t-elle de derrière ses murs ? Qu'est-ce que je dois faire ?!

A bout de force, je me laisse tomber au sol, le corps bouillant et glacial à la fois. Je ne peux plus bouger, l'angoisse a pris possession de tout mon être. J'éclate en pleurs.

Tout à coup un gros bruit de verre qui s'éclate bruyamment explose mes tympans. Et alors que je me reprends, je respire enfin. Mais il n'y a plus de mur, la ville de New York m'apparaît et puis ma chambre. C'était un cauchemar.

En passant ma main dans mes cheveux, je constate qu'ils sont humides. Puis en me grattant la nuque, je découvre mon dos transpirant. Je suis trempé de sueur. J'ai des bouffées de chaleur. Encore ce cauchemar de Bonnie m'appelant à l'aide qui revient presque tous les soirs. Chaque fois un scénario différent, mais chaque fois je suis impuissant et je ne parviens jamais à temps pour la sauver. Un coup de feu et le silence. Mais c'est la première fois que j'entends ce bruit horrible de verre se cassant.

Je calme les battements de mon cœur, enfile mon short et me prends la curiosité et une inquiétude d'aller voir dans la chambre d'amies, là où Bonnie dort cette nuit dans mon appartement.

Devant la pièce, je suis surpris. La porte est entrouverte. Dans mes souvenirs quand je suis allé l'accompagner devant pour la taquiner car elle ne s'arrêtait pas de pleurer après la fin du film, elle l'a soigneusement fermée. Elle m'a même interdit en plaisantant de tenter une approche sexuelle pendant la nuit.

Inquiet, je me rapproche et pousse légèrement la porte sans faire de bruits mais mon corps se glace. Elle n'est pas dans le lit ! La couverture est d'ailleurs étrangement faite, comme si elle n'avait pas dormi dedans. Elle est partie et elle n'a pas dormi dedans ? Pourtant quand je me suis couché, je n'ai entendu aucun bruit.

Je marche d'une démarche vive vers le salon. Plongé dans le noir mais éclairé par la ville jamais endormie de New-York, j'aperçois une ombre vers la table basse. Mon sang pulse dans mes veines et j'avance avec prudence sans vraiment de raisons. C'est alors que se dessine des éclats de verre et à quelques mètres un corps recroquevillé sur le sol, couché anormalement. Je ne mets pas longtemps à comprendre que c'est Bonnie tant je suis paniqué et que je me jette sur elle à la vitesse de l'éclair

-Bonnie !

Seul mon pouls se fait entendre dans ce silence glacial, mais proche d'elle, je crois entendre une respiration haletante. Son visage se tourne lentement vers moi. Elle est en boule sur le sol mais semble paralysée. La bouche entrouverte, elle respire fort et dévoile un visage apeuré quand elle ouvre les yeux. Qu'est-ce qu'il lui arrive ?! Et ses éclats de verre ? Quelqu'un est venu et lui a fait du mal ?! Pourquoi et par quoi elle souffre ? Les mains tremblantes, je n'ose pas trop la toucher par peur de lui faire de mal. Automatiquement, je survole mon salon mais il n'y a rien d'alarmant bien qu'un calme qui me semble infernale.