XII - Aucun contrôle

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Ryan

Je ne peux rien faire, non. Je suis perdu parce que Bonnie n'est plus ma petite amie. Elle peut faire tout ce qu'elle veut, et ça me terrifie. Finalement être en couple est aussi une façon de conclure le pacte de rester fidèle l'un envers l'autre. Sauf que j'ai brisé ce pacte. Voir Bonnie danser avec cet inconnu est sans doute une punition. J'aimerais lui demander ce qu'elle ressent pour ce type et pourquoi elle a dansé avec lui de façon si proche... Mais je ne peux pas.

Moi qui a toujours été un maître du contrôle. Un des pires maniaques de l'univers. Me voilà enfermé dans une cage où je n'ai ni droit et ni devoir sur la seule personne que je veux contrôler. Je suis qu'un putain de fou. Depuis Bonnie, j'ai eu la confirmation que pour moi aimer une personne était soit rien, soit toute ma vie. J'ai aimé deux femmes dans ma vie, une que je suis finalement ravi d'avoir perdu et une que je suis infiniment dévasté d'avoir gâché sa vie.

J'aime savoir qu'elle m'aime, j'aime savoir qu'elle n'ira pas voir ailleurs, j'aime savoir qu'elle sait que je l'aime, j'aime savoir qu'elle prend beaucoup de plaisir quand mes mains et ma bouche parcourent sa peau nue et j'aime savoir qu'un sourire brillant nait sur son visage quand je viens de la défier avec une de mes répliques lubriques. J'aime contrôler les choses que j'aime parce que je me sens moi...

Mais cette rupture brise tout. Notre relation rompue me fait souffrir d'un point inimaginable parce que je flippe, je deviens parano. C'est maintenant que notre histoire est finie que je deviens fou. Le pire est d'être obligé d'entendre, de penser ou de savoir que n'importe quel homme a le droit de la toucher ou même de la draguer et qu'elle peut, si elle le veut, accepter les avances d'un autre... Je suis l'objet de notre rupture alors j'ai encore moins le droit de lui ordonner ce que je veux.

Comment une personne qui aime une autre peut vouloir son bonheur avec une autre qu'elle-même ? Suis-je égoïste de ne l'a vouloir que pour moi ? Mais serais-je heureux si Bonnie finissait sa vie seule sans enfants, ni mari ? La réponse est non puisque je veux qu'elle la finisse avec moi... Je suis pathétique.

Je ne fait que penser à elle et c'est pire depuis ce soir-là. J'aurais aimé exploser comme elle l'a fait. J'aurais aimé lui dire que sa mort à elle aurait fait de moi une épave suicidaire. J'aurais aimé pleurer aussi. J'aurais aimé la serrer plus fortement contre moi et lui dire que je suis réellement content qu'elle ait refait surface et qu'elle se soit battue pour obtenir une nouvelle vie. Mais je ne l'ai pas fait, je n'ai pas son courage. Le courage de montrer ses faiblesses. Cette fille est extraordinaire. Je refuse qu'elle croit que pendant tous ces mois, j'ai arrêté de me soucier de sa personne. Mais c'est ce qu'elle soit penser... Alors que c'est le total inverse. Son prénom était sur le bout de ma langue et entre deux entrevues forgé dans mon cerveau. L'image de son sourire sur le sommet ou dans le reflet de chaque building. Le son de ses gémissements dans le plus profond de mes rêves. Ses yeux sombres et curieux dans le noir de ma vision. Et ses cheveux sur chaque millimètre de bout d'objet rouge.

Je n'ai pensé qu'à Bonnie, elle s'est fait une place dans ma tête et dans tout mon corps. Je crois même que passer plusieurs et longs mois sans la voir, sans jamais savoir si je la reverrais n'ont fait que renforcer mon amour pour elle et le rendre fou au point qu'à l'instant où elle a posé son regard sur moi j'ai cru revivre. Je n'avais jamais été aussi triste de toute ma vie. Et dire que je pensais que ma rupture avec Hannah m'avait détruit. Quel abruti j'étais ! À l'époque, je ne savais même pas ce que c'était l'amour. Le vrai. Ce que je ressens pour Bonnie aujourd'hui est loin d'être ce que je ressentais pour elle il y a quelques mois.

Je ne l'ai pas oublié. Ne plus prononcer son prénom, même en présence de personnes réelles comme Matt et Lisa n'a fait que de me le faire répéter à moi-même. Son prénom est même devenu un mot, une définition. Un tout. Il n'y a que Jenny qui a continué de la mentionner, à croire qu'elle est ma thérapeute en amour... Avec Gauthier, elle a été la seule à qui je me suis confié. Je lui ai tout raconté : mon coup de foudre, notre rencontre, ses tactiques pour me défier tout en me repoussant, sa personnalité, chacune de ses répliques dont je me rappelle et même son histoire d'avortement avec son ex. Tout. J'en avais besoin. Jenny était ma psychologue. En plus de Gauthier, ma sœur venait me voir au moins quatre fois par semaine. Pour la première fois de ma vie, elle m'a écouté sans me couper la parole ou me juger. Elle s'est même excusée mais le plus gros c'est qu'elle s'est confiée à moi aussi. Henri et sa femme qui nous ont élevé, elle m'a raconté ce que longtemps j'ai attendu de sa part. Nous sommes redevenues des frères et soeurs inséparables, même plus soudées qu'avant. On a eu un effet positif l'un comme sur l'autre.

L'Évidence de T'Aimer - Tome 2 [Is It Love ? Ryan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant