L'Évidence de T'Aimer - Tome 2 [Is It Love ? Ryan]

XXVI - Ryan et sa famille

Bonnie

-C'est vraiment bon ce que t'as préparé, me complimente Ryan à sa première bouchée de la viande et des légumes.

Tout en mastiquant ce que j'ai dans ma bouche, je lui souris.

-Mais j'avais oublié que tu ne pouvais te servir que d'un bras, j'aurais su je t'aurais pas laissé cuisiner, rétorque-t-il sur un ton neutre, mais qui sonne légèrement provoquant à mes oreilles face à son petit sourire en coin.

Dans ses yeux, je vois qu'il attend que je me plaigne comme quoi il s'inquiète trop pour moi. Il attend ma réponse pour balancer une de ses piques. Il me connaît trop bien, et c'est pareil pour moi. Pourtant, j'apprécie son caractère attentionné, Ryan est un homme qui analyse beaucoup et ne peut s'empêcher de se mettre à ma place. Il m'a toujours surpris, mais il devrait alléger sa conscience et accepter mon comportement indépendant, sauf que je sais aussi qu'il aime ce côté-là chez moi.

-Ça sera pareil quand on fera l'amour ? Tu ne voudras pas que je te touche parce que je le faisais avec mes deux mains ? je le défie d'une voix faussement détachée alors qu'au fond de moi je suis morte de rire.

Ce n'est pas parce que j'ai un bras paralysé que je dois changer des choses normales du quotidien. Je sais pratiquement tout faire, sauf l'extrême comme conduire une voiture...

Il fait rouler sa fourchette vers sa bouche en plissant les paupières sans cesser de me fixer. Il y a une sorte de feu dans ses pupilles. Quand il reprend une bouchée de son assiette, j'ai le plaisir de découvrir qu'un fin sourire coquin s'est dessiné sur ses lèvres.

-Sans doute. Tu me fais penser que ce sera plus facile pour moi de te commander, lance-t-il dans le plus grand des calmes pendant que je suis suspendue à ses lèvres, Je pourrais tenir ton poignet d'une main pendant que celle de libre part à la recherche de tes zones sensibles.

Mon bas-ventre se retourne et mon attention s'attarde machinalement sur ses doigts. Toujours aussi longs et beaux. Mais je me reprends et tente de soutenir ce regard dominant. Bonnie, montre-lui que tu refuses de le laisser te dominer. Pendant quelques secondes, je me laisse le droit de réfléchir à quoi lui répondre, mais je n'ai rien en réserve alors sans détourner le regard, je viens caresser sa cheville sous la table avec ma basket. Il réagit tout de suite et arque un de ses sourcils lentement.

-Si tu continues à faire ton dominant, je te jure d'attendre jusqu'au mariage, je siffle en reprenant mon pied vivement.

-Tu serais la première à vouloir te marier.

Moi ? J'avale mon sourire d'une mine vexée, mais au fond je sais qu'il a raison. Ryan peut se montrer patient. Prêt à tout pour sa fierté.

-Si tu veux, mon beau, je réponds en gloussant, fière du petit surnom que je lui ai donné. 

Je continue de manger pendant qu'il fronce ses sourcils.

-Ryan, tu peux me parler de ta famille, s'il te plaît ? je demande tout d'un coup pour occuper le silence. 

Un visage d'abord étonné, puis neutre me répond, bien que je remarque sa mâchoire se contracter. 

-Je n'ai que Jenny, voilà, me répond une voix ferme. 

Ma curiosité l'agace, mais il a assez de respect pour moi pour me répondre. C'est un sujet jamais abordé pour lui, et encore je ne lui ai jamais posé de questions puisque j'ai su sans creuser qu'il avait une sœur. Mais aujourd'hui, je meurs d'envie de savoir d'où il vient, quels genre de parents il avait, quelle enfance il a eu...

-Laisse-moi deviner : tu vas me dire que tu voulais plus d'informations ? devine-t-il d'un ton exaspéré, mais amusé.     

-Un peu, oui, en effet... je glousse.