L'Évidence de T'Aimer - Tome 2 [Is It Love ? Ryan]

XXII - La conséquence de mes actes

Bonnie

Je ne peux m'en prendre qu'à moi, cependant la méchanceté d'Edison avec laquelle il a étalé mon erreur était de trop. La réaction calme et sensible de Ryan prouve à quel point il est mâture. A sa place, j'aurais frappé Edison parce que là j'en ai envie.

-J'aime Ryan ! Pourquoi tu as dis un truc pareil ?

Même si je suis toute petite par rapport à son mètre 90, j'ose me mettre face à lui et le fusiller du regard. Mon sang bouillonne en moi, je sens des larmes chaudes piquer mes yeux. Des larmes de rage. Je me déteste. Ma colère m'empêche de penser aux paroles de Ryan. Il ne veut plus me voir, il me l'a bien fait comprendre. C'est bien parce que nous ne sommes pas en couple qu'il n'a pas insisté pour comprendre et qu'il a mis de côté son habituel culot. C'est vrai que je l'aurais mal vu frapper Edison.

-Excuse-moi, mais tu vois, au moins il a compris.

- « Il a compris » ? C'est toi qui n'a rien compris, Edi ! Ryan est tout pour moi !

- S'il était tout pour toi, jamais tu m'aurais invité à te toucher. Tu en as envie, Bonnie.

-Ce n'est pas pareil ! Je suis amoureuse de Ryan et j'ai eu envie de toi, seulement sexuellement.

Je ne lui dis pas, mais il y a quelque chose dans ce qu'il dit qui me fait mal parce que je me pose la même question. Pourquoi j'ai eu envie de lui alors que j'aime Ryan ? Quand on aime profondément quelqu'un, en couple ou pas, on ne devrait pas avoir envie de quelqu'un d'autre.

-Qu'est-ce qu'ils vous arrivent ?

Je reviens sur terre. Zachary et Matt nous regardent à tour de rôle avec stupéfaction.

-Rien, je répond sèchement.

Nerveusement, je coule un regard vers la sortie, à peine visible avec toutes ces personnes buvant ou dansants. Un bon contraste avec les émotions que je ressens. Je refuse de continuer ma soirée comme si de rien était ou de rentrer chez moi sans m'assurer que Ryan aille bien.

-Bonnie, tu vas où ? me demande mon frère après m'avoir touché l'épaule.

J'avais commencé à partir sans leur accorder grande attention. Je coule un regard vers Matt et puis Edison, qui appuyé contre une chaise haute m'accorde une lourde expression électrique.

-Je vais chez Ryan, j'ai peur qu'il fasse une connerie, je tranche d'une voix soupirante et peu assurée.

Si jamais il lui est arrivé quelque chose de grave, au moins Zach et Matt auront été prévenu. Je ne leur laisse pas le temps de poser plus de questions que je leur lance une excuse et m'éclipse. Je dois impérativement aller chez lui.

L'image de son visage brisé me revient pendant que je regarde les lampadaires et les fars des voitures défiler par la fenêtre du taxi. Simplement pour une stupide envie, je l'ai blessé. Dans ses yeux j'ai vu la peine que je lui ai fais : à lui dire que je l'aimais et avoir eu un contact sexuel avec Edison, que ce soit sexuel ou pas, c'est comme si je l'avais trompé. Ce que je redoutais s'est fait : j'ai joué sur deux tableaux. Edison qui commence à ressentir autre que l'amitié pour moi me prouve que je suis allée au-delà des limites. En couple ou pas, j'ai bravé l'interdit. Ryan s'est confié à moi comme jamais il ne l'a fait...

Pour la cinquième fois, j'espère entendre sa voix de l'autre côté du combiné. Décroche, Ryan. Je veux m'assurer qu'il aille bien, c'est ma priorité mais je n'ai aucune excuse à lui fournir ni quoi lui apporter qui pourrait recoller son cœur. Jamais, je ne penserais le faire souffrir, lui un homme aussi brillant, inaccessible et confiant. Après la tromperie qu'il m'a faite et cette balle sacrifiée, je me suis peut-être senti un peu trop poussée à lui en vouloir et l'effacer de ma vie. Enfin c'était plutôt s'échapper de la réalité, de lui pendant le moment où je passais mes journées dans le lit d'ami de chez Zach et Matt. Aujourd'hui, il est présent et au lieu de recoller les morceaux, je les éparpille encore plus en essayant d'aider Ryan, mais c'est tout l'effet inverse qui se produit. J'ai le sentiment que cette approche avec Edison était plus un jeu, une provocation comme pour voir jusqu'où je pourrais aller. Un échappatoire au passé, une satisfaction de plaire à un si bel homme et d'en rendre jaloux un second. Je suis vraiment trop conne !