Calme

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Aomine

La lumière brillait et m'aveuglait, me réveillant brutalement alors que mes yeux étaient encore fermés. Une voix criait au loin mon nom, m'assourdissant de plus belle. Rajoutez à cela ma gueule de bois, toute cette cacophonie dès le réveil était vraiment désagréable et me brisait la tête.

J'ouvris finalement les yeux, et regardais en direction de la personne qui m'appelait, croisant une paire de yeux vairons sur le visage énervé de mon ancien capitaine. Je restai quelques secondes, là, à l'observer sans comprendre, tout en cherchant mes repaires, avant de me rappeler que je n'étais pas chez moi mais dans un hôtel avec les autres membres de la Génération Miracle. Et j'étais dans la même chambre que Akashi et l'autre Bakagami, si je ne me trompais pas. L'homme aux yeux vairons soupira; il semblait à la fois désespéré et énervé, ce qui, chez lui, n'annoncait rien de bon. Il se détourna de moi en ne m'adressant qu'une petite phrase, qui résonna en boucle dans ma tête.

Ak- Ça servait vraiment à quelque chose de vous séparer hier soir, alors que vous essayiez de vous entretuer, si c'est pour finalement vous endormir dans le même lit...

Cela signifiait il que j'avais dormi dans le même lit que quelqu'un d'autre ? J'étais bourré mais quand même, j'ai des limites... Et puis... Qui pouvait donc être cette personne ? Je compris rapidement que Akashi n'avait pas menti, en sentant un poids derrière moi. Probablement le corps de la personne en question. Corps qui, au premier touché, semblait assez musclé. Mais qui... Non... C'était impossible... Je n'avais quand même pas fait ça ! C'est impossible, je ne pouvais pas m'être sciemment endormi à côté de lui, même bourré !

Je pris un temps pour me calmer, avant de me décider à me tourner pour voir quelle était la personne se tenant derrière moi, bien que j'en connaissais déjà la réponse. Dès que j'aperçus la tête endormie du rouge, je me relevai de son lit. S'était il passé d'autres choses dont je ne me souvenais pas de la veille...? C'était possible. Mais je n'y croyais pas, car que savais qu'Akashi me l'aurai dit. En revanche, pour ce qui était de mon comportement envers Kagami... Il me demandera probablement des excuses.

Je soupirai une nouvelle fois. Mon ancien capitaine avait finalement quitté la pièce. Je profitais que l'américain soit encore endormi pour me changer calmement. Pourtant, je sentis un regard calme, mais angoissant tandis que je m'habillais, et je n'eus pas à me retourner pour connaître la personne qui était derrière tout ça. Je m'apprêtais à lui demander de quitter la pièce, mais ce fut Kagami qui parla en premier.

Ka- Salut... Alors, enfin remis de ta petite crise d'hier...? T'étais complètement torché mon pauvre. Au point d'être persuader que mon lit était le tien.

-Bakagami, ta gueule. Et casse toi de là, que je puisse me changer tranquille. Avec toi qui rôde et qui m'observe, c'est carrément angoissant.

Ka-Oï du calme ! C'est bon j'ai compris... Mais c'est pas facile de détourner le regard tu sais ? Quand je te vois comme ça, je repense à ce qui s'est passé l'autre fois... Je me demande encore comment on en est arrivé là, puis je me dis que c'est pas grave. Puis j'me dis aussi qu'on s'entendait pas, et qu'à part le peu que tu m'ais raconté, je sais pas grand chose de toi... Je dois avouer que quand tu t'es couché à côté de moi hier soir, j'étais complètement déboussolé. Je savais que t'étais torché, mais je n'arrivais pas à savoir de quelle manière me comporter. Alors qu'au final, tu ne t'en serais probablement pas souvenu, peu importe ma réaction... Bah... Je suppose qu'il faut oublier ce qu'il s'est passé chez toi ce soir là...?

Je restai silencieux quelques instants. Ses mots étaient encore bloqués dans ma tête, stoppants tous mes mouvements, à tel point que j'en oubliais de m'habiller. Puis mon regard se tourna sur le rouge, toujours allongé dans son lit, qui me contemplait. Bien sûr que moi aussi, il m'arrivait de repenser à ce soir là, qui avait quelque peu chambouler notre vie quotidienne, annonçant un nouveau départ en vivant sous le même toit que cet idiot. Mais surtout, le soir de son arrivée, nous avions couché ensemble. C'était parti du fait qu'il m'avait dérangé pendant un rendez-vous et que j'étais énervé, mais les choses avaient fini par déraper. Je n'avais voulu que l'emmerder comme lui avait pu me saouler, et au final, nous avions franchi la ligne de non retour. Et ça m'avait plu. Son corps m'avait attiré. Mais pire que ça, son esprit de vainqueur qui ne relâche jamais ses efforts ou son attention, son envie de toujours persévérer, son caractère à la fois gentil et coquin, stimulant, m'avait touché. Je le savais. Mais je ne comptais pas l'avouer. Surtout que, comme Bakagami venait de le dire, lui comme moi ne savions strictement rien l'un de l'autre, si ce n'est quelques passages de notre histoire... Pourtant, une curiosité que je ne me connaissais pas me poussait à chercher plus loin que la haine que j'éprouvais pour lui, afin de mieux le comprendre, mieux le connaître.

Aokaga - Un Amour ProdigieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant