eyes of love - genji & ange

01- Angela ?

18 MARS 2078

« Le sujet « Genji Shimada » s'adapte doucement à son nouveau corps. Après avoir entendue d'innombrables cris de douleurs du a son adaptation, je suis soulagée de voir qu'il peut marcher, bouger les bras et son corps de façon naturelle. Sans douleur. Ou du moins sans la montrer. Il s'entraine très dur, peut-être même un peu trop mais il a beaucoup d'endurance et de motivation. Cependant, je peux sentir sa souffrance psychologique derrière tout cela. »

Comme tous les matins, j'étais la première à aller voir Genji. Cela faisait presque un an que l'on travaillait sur son nouveau corps, à 80 % robotisé. J'avais passé des nuits entières à imaginer comment nous pouvions lui procurer un nouveau corps tout en restant fidèle à l'éthique humaine. C'est-à-dire, à ne pas aller trop loin, et faire perdre l'humanité de Genji. Cependant, Overwatch avait décidé de s'en servir comme arme, ce qu'il avait accepté presque sans broncher. Sous mon regard désapprobateur. Genji avait peut être perdu la majorité de son corps humain, son âme était bien réelle et présente.

Genji n'était pas encore réveillé. Il s'entraînait bien trop violemment à mon goût en ce moment. Même si il voulait maîtriser son corps et ses nouvelles capacités le plus vite possible, il s'épuisait.

Je soupirai et je m'assis a coté de son lit, encore installé dans le laboratoire. Sa poitrine se soulevait doucement au grès de ses longues respirations. Endormi, il semblait apaisé mais les souvenirs des cris de douleurs, des pleurs, de crises de colères me revinrent en mémoire et mon cœur se sera. De toute ma carrière, je n'avais jamais était témoin de tout cela et surtout je n'avais jamais était aussi impliquée émotionnellement. J'étais humaine après tout. Genji aussi.

Je culpabilisais sans cesse. Avais-je eu raison de continuer à lui donner les soins et à le remonter comme une voiture cassée ? Continuer ? Etre complice ?

Pourquoi ?  Était-est ce a propos de mes prouesses en médecine ? Fallait-il que je teste où était mes limites ? Ou alors, avais-je juste envie de sauver une vie de plus ? Non, pas une vie, sa vie.

Je soupirai. Genji était dans un sommeil profond, les électrodes connectées à sa tête pouvaient en témoigner.

Les bras le long de son corps, je vis son pouce bouger nerveusement comme un spasme. De quoi pouvait-il bien rêver ?

Les cicatrices de son combat mortel contre son frère étaient restée intactes, elles le seront toujours. Tout était silencieux. Machinalement, sans réfléchir je pris sa main dans la mienne et une chaleur peu commune me monta au visage quand nos peaux entrèrent en contact. Sa main, beaucoup plus grande que la mienne était forte et fragile à la fois. Je n'osais imaginer la douleur qu'il avait ressenti depuis ce jour, quand il avait faillit mourir des mains de son frère.

Et je culpabilisais. Je devais reprendre mes esprits.

- Je suis désolée, lachais-je à peine audible.

Ma gorge se serra et je soupirai. J'avais pourtant encaissé des cris, des insultes, la douleur, la mort. Mais un an après tout cela mes nerfs lâchaient. Genji était en vie après tout, nous avions réussi à le maintenir en vie et lui offrir une nouvelle vie, dans un nouveau corps. Qu'il n'aimait pas.

Je ne pouvais pas me réjouir de tout cela, je ne pouvais que m'en vouloir d'avoir suivi ces idées idiotes d'arme humaine.

- Angela ?

Genji s'était réveillé en prononçant mon prénom d'une petite voix encore endormie. Ses yeux cernés ne mirent pas longtemps avant de voir nos mains serrées l'une contre l'autre. Je retirai ma main, honteuse et j'essuyais discrètement mes yeux un peu humides. Je fuyais honteusement son regard avant de lui dire bonjour et de quitter la pièce, silencieuse. Comme Genji.

Je m'asseyais sur le bureau central et j'écrivis.

« Le sommeil de Genji Shimada semble s'améliorer. Sa partie du corps encore humaine réagit à certains petits stimulis sûrement du a des rêves. Les cauchemars semblent s'être apaisés. Les battements de son cœur sont réguliers et normaux. Nous arrivons à la fin de son observation.»

- L'infirmière qui tombe amoureuse de son patient, un peu cliché non ?

- Jesse ? Déjà levé ? Dis-je en ignorant sa remarque.

Il venait souvent pour veiller sur Genji, même si il ne l'admettrait jamais.

- Il faut croire. Je te fais un thé ?

J'acceptai alors qu'il parti faire le thé ainsi que le café pour le reste de l'équipe. « L'infirmière qui tombe amoureuse de son patient. » Qu'avait-il vu au juste ? Un moment de faiblesse, comme tout être humain exposé à trop de pression. De là où j'étais je pouvais voir la silhouette de Genji, derrière les rideaux, il était entrain de se lever et mon cœur bondit dans ma poitrine.

Il sortit de sa chambre et je vis sa chevelure noire en bataille s'approcher de moi. Il s'assit en face de moi et je pouvais sentir son regard me fixer alors que j'essayais de me concentrer pour écrire dans mon carnet.

- Angela.

Il devait arrêter de prononcer mon prénom de manière si douce.

- Tout va bien ? Me demanda Genji d'un ton concerné.

La chaleur intérieure revint, comme un petit feu chaleureux dans ma poitrine. Genji n'engageait pas la conversation d'habitude. Ces temps-ci j'avais plutôt l'impression qu'il attendait que le fasse, ou qu'il ne voulait tout simplement pas m'adresser la parole.

- Oui, merci. Tu as faim ?

- Non.

- Tu as tord, tu devrais man-

- Vous ignorez ma question, docteur Ziegler.

Genji ne me vouvoyait que rarement également. Il le faisait lorsque la conversation était plutôt sérieuse. Il fallait répondre de la manière la plus distante possible.

- Je me dois de rester concentrée peut importe ce qu'il se passe.

Genji eu un rictus et je pu le voir sourire en coin. Pourquoi cette réaction ? Les pas de Jesse retentirent de plus en plus dans le laboratoire au fur et a mesure qu'il s'approchait de nous.

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