« Samuel ! »
Ecrasant le calme dans lequel sa chambre était plongée durant son sommeil, Nathanael hurla, se redressant à une vitesse telle que son sang ne put le suivre. A peine fut il assit sur son lit que le jeune homme porta sa main vers son front, fermant les yeux dans l'attente que son malaise se dissipe.
Quelle idée de se lever aussi vite.
Nathanael avait encore en tête l'expérience de la veille. L'attente, le pinceau, l'arrivée de Samuel, leur discussion, son départ.
Son départ.
Pris d'un élan de panique, et ignorant son tournis, Nathanael s'échappa précipitamment de son lit, se dirigeant rapidement vers l'unique fenêtre de son studio avant de l'ouvrir. Il avait besoin de s'assurer que ce qui lui était arrivé la veille n'était qu'une hallucination, que rien de ce qu'il avait ressenti n'avait décrit la réalité. Voyant qu'aucun corps ni aucune trace de sang ne tachait le trottoir sous son logement, l'étudiant prit une profonde inspiration, refermant doucement la fenêtre avant de retourner s'asseoir sur son matelas, soulagé. Néanmoins, dès qu'il se posa, calmant son cœur et recouvrant de son vertige, une pensée résonna dans son esprit. Chaque fois que cette phrase apparaissait dans son esprit, le désir y étant associé s'amplifiait et, en quelques minutes à peine, ce qui était au départ un simple souhait était déjà devenu une obsession.
Il fallait recommencer.
Nathanael savait que l'interaction qu'il avait eu avec Samuel la veille n'avait rien de réel, mais son cœur refusait d'admettre cette dure vérité. Il n'avait pas eu la conversation qu'il souhaitait avec son âme jumelle. Haine, rancœur, violence, Nat se battait avec ces émotions depuis la mort de son ami. Il ne voulait pas avoir à les confronter à nouveau avec Sam. Ce qu'il voulait entendre, c'étaient des mots apaisants, doux, qui pourraient peut-être guérir son esprit affaibli.
Après avoir tourné autour de lui-même pendant quelques secondes, sondant le studio pour trouver son téléphone, le jeune homme se dirigea vers la chaise posée à côté de son bureau, sur laquelle était placée la veste que Nat avait utilisé la veille. Ce ne fut que lorsque l'appareil fut allumé et que l'application appel s'ouvrit que Nathanael réalisa sa bêtise.
Il n'avait pas le numéro de Nino.
Ne sachant pas comment obtenir l'information seul, Nathanael se résolu à appeler Léo. S'il avait invité l'homme aux yeux vairons à sa soirée, alors il devait sûrement avoir ses coordonnées.
Une sonnerie, puis une seconde. Nat, de nature impatiente, s'énervait déjà à l'idée de devoir attendre plus longtemps. Pour son plus grand bonheur, son meilleur ami décrocha avant que la troisième sonnerie ne retentisse.
« Nat ? Comment ça va ?» Demanda Léo d'une voix qui semblait fatiguée. Peut-être venait-il de se réveiller. Il n'était que 8h27, après tout.
« Oui, c'est moi. Tu peux me donner le numéro de Nino s'il te plaît ? C'est un gars qui était à ta soirée hier, il a les yeux vairons et est un peu plus petit que moi... » Répondit Nathanael, trop concentré sur sa requête pour daigner répondre à la question de son ami. Dans l'immédiat, rien ne comptait plus qu'obtenir cette substance, ce dernier lien entre Samuel et lui.
« Je vois de qui tu parles, pas besoin de me le décrire. Pourquoi veux-tu son numéro ? Et tu ne m'as répondu, ça va ? » Interrompit Léo, qui semblait à la fois surpris par l'objet de l'appel de son ami et inquiet pour ce dernier. Il n'aurait pas été capable de l'expliquer, mais Nathanael avait une voix étrange, comme si sa gorge le faisait souffrir. En plein mois de juin, il était peu probable que l'artiste soit tombé malade.
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La couleur des regrets
Teen FictionNathanael, Comme vous le savez déjà, aujourd'hui est un grand jour pour vous. Premièrement, car vous fêtez votre vingtième anniversaire, mais aussi et surtout car, aujourd'hui, le jour où vous pouvez enfin récupérer la bague qui vous est destinée es...