Écris une histoire - Guide d'écriture, conseils de lectures et autres choses

🖋ON A CINQ SENS, pas un

Dimanche 25 avril 2021

Bonjour bonjour ! Aujourd'hui, on va parler des sens (veuillez m'excuser d'avoir crié dans le titre ahem). Bon, on est d'accord, tout le monde connaît les cinq sens, n'est-ce pas ?

Oui toi au fond de la classe qui lève la main ? Tu ne les connais pas ? EH BEH T'ES UN SACRÉ IDIO... euh, ce n'est pas grave. On va faire un petit recap.

+20 pts pour ceux qui ont lu « recap » avec l'accent anglais.

Bref, je m'égare.

Nous avons donc cinq sens. La vue, l'ouïe, l'odorat, le toucher, et le goût.

(Yeux, oreilles, nez, mains, et langue pour les plus petits).

Et, avez-vous remarqué qu'on a tendance à privilégier la vue au reste quand on écrit ? Que des fois, on zappe carrément les autres sens ?

C'est normal. Après tout, la plupart d'entre-nous avons la chance de bénéficier de la vue, et beaucoup d'informations passent par là.

Cependant, ce n'est pas une raison pour n'écrire que ce que l'on voit. On n'est pas au ciné.

(Beh non, ils sont fermés hahaha. Sur cette note d'humour noir, reprenons).

Lorsque l'on écrit, on a la chance de pouvoir utiliser les cinq sens. Et je vous conseille de faire bien attention à les employer, car ça donne du relief, de la sensation de réalité, à votre récit. Ne passez pas toujours par la vue.

Je pense pouvoir dire que vous utilisez systématiquement la vue lorsque vous décrivez quelque chose. C'est pour ça que c'est un peu plat (sans vous insulter, on n'est pas là pour ça).

Tiens, je vais vous donner un exemple. Je vais faire un texte où je n'utilise que la vue, puis un autre, le même, en ignorant complètement ce sens. Prêts ?

Texte avec vue:
« Le soleil brillait fort dans le ciel. Quelques oiseaux volaient bas, effleurant les feuilles des arbres. Au loin, on pouvait remarquer des touches de couleurs vives, grâce aux fleurs parsemées dans les champs. Bien que le tronc de l'arbre me semblait inconfortable, je m'y adossais, profitant de cette belle journée. »

Alors d'accord, là, on a bien une image en tête. On a tous un petit paradis dans notre esprit. Mais faisons mieux.

Texte sans vue:
« Ma peau chauffait au soleil. Les pépiements de quelques oiseaux retentissaient, tandis que le doux frottement des feuilles m'apaisait. Les fleurs dégageaient d'agréables odeurs, et je parvenais à reconnaître des roses, des iris, des lys. Je m'adossais à un arbre: son écorce rugueuse me dérangeais. Je n'y fis guère attention, profitant de cette belle journée. »

Là, vous la sentez la différence ? Pour la premier texte, on avait une image en tête, seulement une image. Dans le deuxième texte, on a l'impression d'y être, on se met à la place de cette personne qui profite de cette belle journée. Et pourtant, j'ai dis exactement la même chose.

Alors oui, c'est un travail fastidieux, et je reconnais moi-même que ça m'arrive de passer à côté de ça (heureusement que la réécriture existe les enfants). Mais ça en vaut tellement le coup, vous ne trouvez pas ?

Nous n'avons pas qu'un sens, nous en avons cinq. Ce n'est pas pour rien. À nous d'apprendre à les utiliser.

Convaincus ?

Vous voulez un dernier conseil ? Dans tous les cas, je vais vous le donner, car je fais ce que je veux ici. Essayez d'écrire du point de vue d'un personnage aveugle ou malvoyant (mon prochain objectif), ça serait un bon entraînement, et vous n'aurez pas le choix.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, j'espère que ça vous a plu !

Je vous souhaite une bonne journée,

Marie-E. Blue