🖋Le langage

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Dimanche 24 janvier 2021

Bonjour bonjour ! Aujourd'hui, nous nous retrouvons pour un nouveau conseil d'écriture (j'ai remarqué que j'en avais pas mal en stock aaaah) ! Et donc, dans cet article, il sera question du langage.

Quand je dis langage, je veux dire: « le langage, la façon de parler de vos personnages ». Oui, parce que c'est quelque chose de très important, une chose à laquelle je n'avais jamais pensé avant de me lancer dans la réécriture de mon manuscrit.

Je vais d'abord aborder ce sujet dans un sens général, donc cela devrait vous intéresser (enfin je l'espère) qu'importe le genre que vous écrivez. Puis, j'en parlerai dans un sens plus fantastique/fantasy, et vous comprendrez pourquoi.

Mon Dieu, j'ai l'impression d'avoir fait le plan d'une dissert. Merci l'école.

Bon ! Passons au vif du sujet !

Le langage chez les personnages, aspect général

Avez-vous déjà écouté les gens que vous connaissez parler ? Si oui, vous avez dû remarquer que nous avions tous une façon différente de discourir. Rien que les expressions que nous utilisons sont différentes.

Et c'est logique. D'une certaine façon, notre façon de parler reflète l'endroit d'où nous venons. Sans tomber dans les clichés — et c'est pour cela que je vais illustrer mon exemple — une personne issue d'une famille « noble » a tendance à s'exprimer avec un langage plus soutenu qu'une personne lambda. Donc, mon exemple: je connaissais une fille issue de ce genre de bonne famille, qui donnait du « vous » à sa mère, et qui avait bien plus de vocabulaire qu'une personne comme moi, qui, même si j'écris dans un français correct, m'exprime très mal à l'orale (ex: « i' sait pas que j'suis pas du genre à m'laisser faire »).

Donc c'est pareil pour vos personnages.

Ensuite, l'âge de votre personnage joue aussi sur sa façon de parler. Sincèrement, vous pensez vraiment qu'un gosse de quatre ans aura le même français qu'une grand-mère de quatre-vingt-huit ans ? Pas du tout.

Et je pense qu'en conséquence, lorsque l'on écrit des dialogues, on a le droit de massacrer (un petit peu) la langue française. Ça fait bien plus réel.

Un enfant de quatre ans ne dira pas « Que se passe-t-il ici ? », il aura plus tendance à dire « Vous faites quoi ? » ou « C'est quoi ? ».

Vous pouvez faire aussi sauter une ou deux négations, de temps en temps. Sincèrement, la dernière fois où j'ai dis « Je ne sais pas » remonte à longtemps: je dis plus « Je sais pas » (même si c'est très mal, je le sais pour le coup). Pareil pour les on/nous. Quelqu'un qui s'exprime très bien dira « nous sommes heureux de te recevoir » tandis qu'une autre personne dira « on est content que tu sois là ».

Le langage chez les personnages de fantasy/fantastique

Ce que j'aime avec ces genres, c'est que nous avons pas mal de libertés, même à ce niveau là. Et aussi, la diversité des milieux est pas mal représentée généralement, surtout dans la fantasy moyenâgeuse.

Prenez un paysan: généralement, il est illettré, et s'exprime très mal. Alors, massacrez ses dialogues. Vous pouvez y aller, sincèrement. Même si ça fait mal aux yeux, « J'sais point où i' s'trouve, m'seigneur » fait bien plus réaliste que « Je ne sais pas où vous pouvez retrouver cet individu, mon seigneur ». Je caricature, mais c'est la réalité.

Pour un seigneur: c'est le moment idéal de trouver et de placer des mots compliqués. Certes, ça peut alourdir le dialogue, mais ça fait bien plus vrai.

Vous pouvez faire des fautes d'accords, également. Moi, j'aime bien faire des fautes de temps avec un de mes personnages, qui a trois ans au début de mon histoire. Au lieux d'écrire « Il a disparu ! Il va avoir peur sans moi ! », j'écris « Il disparaît ! Il a peur sans moi ! ».

Mais vous savez ce que j'adore le plus ? L'argot. Dans le fantasy, on peut créer son propre argot, et je trouve que ça donne tellement un plus à l'histoire ! Et je trouve ça plus simple, aussi. Pour les personnages vulgaires, par exemple: je suis incapable d'écrire des mots vulgaires dans un dialogue, par contre, je peux très bien placer une insulte de mon cru, qui ne signifie rien pour nous, mais beaucoup de choses pour un personnage.

Bien sûr, cela signifie créer un lexique pour que vos lecteurs ne se perdent pas, mais je trouve que ça en vaut le coup (même si parfois, on risque de réutiliser nos propres expressions pour discuter, c'est vraiment terrible, parole de Marie).

Une dernière chose: vos personnages évoluent, et peuvent très bien changer de façon de parler. Mais attention, ça ne doit pas se faire en un chapitre ! Imaginez: un noble fuit de chez lui, et se retrouve à devoir vivre et travailler aux côtés de paysans. Son langage va forcément changer. Remplacez des « nous » par des « on », simplifiez des mots au fur et à mesure, etc... Ça ne fait que donner plus de profondeur à votre récit.

Bon, c'est tout pour aujourd'hui ! J'espère que cet article vous a plu et va vous aider ! Bonne journée,

Marie-E. Blue

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