Chapitre 14

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- Qui êtes-vous, demanda-t-il, brisant le silence qui commençait à devenir pesant d'une voix peu assurée.

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Personne ne lui répondit mais un sourire carnassier étira les lèvres du majordome blond et ses yeux se mirent à briller d'une lueur démoniaque. Des ombres grandissaient derrière lui tandis qu'il s'avançait lentement vers l'individu. Alors qu'il levait la main pour le tuer en un seul et unique coup avec le couteau qu'il tenait, il fut interrompu par la jeune duchesse qui serrait les poings. 

- Mickael que fais-tu, lui demanda-t-elle, les yeux cachés derrière ses cheveux de la couleur de la neige. 

Il reposa son regard sur elle, l'air interrogateur attendant qu'elle s'explique. 

- Il me semble que je ne t'ai pas donné d'ordres, répondit-elle à sa question muette. 

- C'est celui de qui vous vouliez vous venger, rétorqua Mickael, c'est pour cela que vous avez passé le pacte. 

- En effet et d'après celui-ci, tu me dois une obéissance absolue alors range cette arme immédiatement. 

Le démon s'exécuta ne cachant pas sa déception et s'écarta du grand lit dans lequel Robert le fixait sans montrer la moindre peur. Il n'avait pas bouger d'un pouce et ne semblait pas vraiment comprendre la situation. 

Sébastian qui avait examiné la pièce pendant ce temps, se rapprocha d'un petit secrétaire en bois verni sur lequel était posé une lettre écrite à l'encre noire et qui n'avait même pas été fermée par de la cire. Il la saisit et ,allumant une bougie posée à côté d'un claquement de doigt, commença à la lire à voix haute. 

- "Je suis navré mais, malgré le fait que vous soyez parvenus à trouver monsieur Robert, je crains qu'il ne soit d'une grande utilité pour votre enquête. Notre médecin a peut-être abusé sur les calmants. 

Bien à vous."

- Qui êtes-vous, répéta Robert. 

- Je suis Cassandra de Goldenblood, la fille de votre frère, répondit l'adolescente qui avait relevé la tête et qui le regardait dans les yeux. 

Il acquiesça en silence et se leva sur ses jambes tremblantes. Il fit un pas après l'autre en direction de sa nièce et, arrivé à sa hauteur, tomba à genoux devant elle. La petite duchesse esquissa un geste pour l'aider à se redresser mais il écarta promptement sa main tendue et accrocha son regard au sien. 

- Je suis désolé, pour tout, dit-il. 

L'adolescente n'en croyait pas ses oreilles, pourquoi cet assassin s'excusait-il ? Pourquoi devrait-elle le croire ? Comme en réponse à sa dernière question, elle décela dans les yeux de cet homme une lueur de sincérité qu'elle n'avait jamais vue dans le regard de qui que ce soit auparavant. Robert se releva, vacillant sur ses jambes affaiblies. Ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire, fendant son visage pâle, et il posa sa main sur la tête de la jeune fille comme l'aurait fait un père. Elle ne réagit pas, figée sur place, sans qu'un seul mot ne puisse sortir de sa bouche. L'homme en face d'elle eut un soubresaut avant de s'écrouler vers l'avant. Elle le rattrapa plus par réflexe que par envie et fit quelques pas en arrière emporté par le poids de son oncle. Elle se cogna sur son majordome qui s'était déplacé dans son dos. Il lui prit son fardeau. 

- Rentrons, murmura-t-elle. 

Mickael hocha le tête et sortit de la chambre à la suite des deux adolescents. Les yeux dans le vide, Cassandra remonta dans la calèche. Le démon blond la fixait comme si il essayait de disséquer son esprit et de connaitre la moindre réflexion qu'elle se faisait. Lorsque la jeune fille releva les yeux sur lui, il ne détourna pas le regard. 

- Qui a-t-il, lui demanda-t-elle. 

- Je me disais que vous aviez peut-être renoncer à votre vengeance ou que vous étiez trop faible, répondit-il. 

- Mickael, dois-je vraiment t'expliquer le fait que je ne trouve pas particulièrement intéressant de tuer quelqu'un par vengeance alors qu'il souffre encore plus de vivre, répliqua-t-elle. 

Ses yeux moqueurs attendaient patiemment sa réaction tandis qu'un sourire mesquin étirait ses lèvres. Le démon lui afficha un fin sourire avant de répondre. 

- Soit vous êtes moins gentille que je ne le pensais, soit vous êtes excellentes pour trouver des excuses. 

- Je me fiches de ce que tu penses du moment que tu continues à m'obéir aveuglément. 

- Yes, my lady.

Lorsque la voiture ralentit pour s'arrêter dans l'allée du manoir des Goldenblood, Cassandra vit avec étonnement que la demeure était éclairée alors qu'il était passé minuit, et, lorsqu'ils y entrèrent, des bruits de pas qui courent ainsi que les cris des domestiques leur parvinrent. Ciel arrêta une femme de chambre qui, ne les ayant pas remarqué, traversait le hall à toute vitesse. 

- Que se passe-t-il, demanda le jeune comte.

La jeune femme, essoufflée, s'interrompit dans sa course et les reconnaissant s'inclina plusieurs fois d'affilée, gênée de ne pas les avoir remarquer tout de suite. 

- Mademoiselle, monsieur, bon retour, commença-t-elle. 

Elle évita de croiser leur regard et regarda ses mains, les tordant frénétiquement. 

- Eh bien qui a-t-il, insista Ciel, parle !

- C'est mademoiselle Marguerite, elle a... elle a disparu, ça fait plusieurs heures qu'on la recherche dans tout le domaine mais il n'y a aucune trace d'elle, nulle part. 

La jeune duchesse la regarda quelques secondes hébétée avant de reposer son regard sur Ciel.  Ce dernier remarqua la détresse dans ses yeux gris aciers et, comprenant qu'elle était totalement dépassée par les événements, prit les choses en main. Il ordonna à son majordome d'interroger tous les domestiques tandis que Mickael aidait Robert qui oscillait entre la conscience et le pays des rêves à monter dans une chambre. 

- Je fais confiance à Sébastian, si c'est un des domestiques, il le démasquera, dit Ciel. 

Ils montèrent tout deux à l'étage et entrèrent dans le bureau de l'adolescente qui déposa sur le bois verni de sa table de travail, la boite en métal que Sébastian avait ramassée. Elle s'assit sur la chaise derrière tandis que le comte prenait place dans un des deux fauteuils disposés en face d'elle. Cassandra posa son menton sur ses doigts entrelacés et ferma les yeux. On toqua à la porte et les deux majordomes entrèrent l'un à la suite de l'autre. Mickael portait deux tasses de porcelaine avec une théière emplie de thé sur un plateau qu'il déposa avant de servir la boisson chaude. Pendant que Sébastian exposait ce qu'il avait appris. 

- Aucun des domestiques n'a vu le moindre petit détail qui pourrait être utile, la plupart se sont réveillés après avoir entendu un cri et lorsqu'ils ont été voir la chambre de mademoiselle, ils n'ont rien pu trouver, ni mademoiselle Marguerite, ni mademoiselle Sarah.

Le majordome aux cheveux noirs finit à peine sa phrase qu'un bruit, venant de l'extérieur, se fit entendre. Tous se retournèrent vers la fenêtre et virent un oiseau métallique couleur d'argent tapoter de son bec en fer la vitre. Mickael ouvrit la fenêtre et la créature mécanique se posa sur sa main gantée. Accroché à sa pate, il y avait un fin tube métallique dont le démon dévissa l'un des côtés, il en sortit un papier roulé et le tendit à sa jeune maitresse. 

- "Venez là où tout a commencé demain à 15 heure, vous pourrez récupérer votre petite protégée. Vicomte de Martres."


































The Goldenblood Duchess [fanfiction Black Butler]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant