IX. (Hors série)

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Jane est sortie du garage il y a une vingtaine de minutes. Elle avait l'air mal à l'aise après ce qu'il s'est passé. Je ne pensais pas que c'était possible qu'un humain puisse nous toucher, nous les fantômes. Elle doit avoir un truc spécial.

-Alex ! dis Reggie derrière moi. Tu sais où est Luke ? Je ne le trouve nulle part.

-Non je ne sais pas, probablement avec Julie non ? je lui demande.

-Je viens de lui demander et elle ne sait pas non plus, répond-il. Par contre, tu as entendu comment il a complimenté Jane ? Je pensais qu'il craquait pour Julie.

-C'est ce que je pensais aussi mais c'est vrai qu'il agissait bizarrement avec elle. Enfin, je veux dire, il n'est pas comme ça d'habitude, dis-je.

Soudain, Luke réapparaît et vient vers Reggie et moi.

-Où est-ce que tu étais ? Ça fait dix minutes qu'on te cherche ! dis Reggie à Luke.

-Je suis allée voir comment allait Jane, elle semblait bizarre quand elle est partie. Je voulais simplement m'assurer qu'elle allait bien et qu'elle était bien rentrée, dit Luke.

-Mouais, je ne suis pas certain que c'était juste pour ça Luke, dis-je en le regardant d'un air sceptique.

-Bah si ! C'est juste qu'elle m'intrigue, et puis c'est quand même fou qu'elle sache nous toucher, dit-il comme pour esquiver la remarque.

-Je croyais que Julie te plaisait, dis-je avec une légère inquiétude en pensant à l'état dans lequel serait probablement Julie s'il était effectivement attirée par Jane.

-Je ne sais pas trop, je suis toujours autant admiratif de Julie, mais Jane c'est autre chose, répond-il.

-Ça va mal se finir cette histoire, dit Reggie entre ses dents malgré sa discrétion des plus inexistantes.

-Mais bref passons. C'était quoi ces spasmes lumineux qui font super mal ? demande Luke.

-Je n'en sais rien mais ce n'est vraiment pas bon signe. Qu'est-ce qui aurait pu déclencher ça ? je demande aux garçons.

-Je ne sais pas, mais il va falloir le découvrir, dit Reggie.

Nous nous asseyons à différents endroits du garage pour réfléchir. Pendant de longues minutes, un silence de mort régnait dans la pièce.

Le lendemain, je décide d'aller voir Willie. On s'entend plutôt bien tous les deux mais je pense que j'ai un petit faible pour lui. Il est si beau et si gentil. Bref, il est parfait. Il m'a dit qu'il voulait aller à un endroit spécial donc je le rejoins sur la place où nous nous voyons d'habitude et il l'emmène avec lui jusqu'à ce fameux endroit.

-Un musée ? dis-je, étonné.

-Suis-moi, tu vas voir que tu vas bien t'amuser, me dit-il en me prenant la main.

Je rougis à ce rapprochement et acquiesce pour lui indiquer que je viens avec lui. Nous entrons en traversant la porte avant de croiser un garde.

-Pas de panique, il ne nous voit pas, me dit-il pour me rassurer au vu de mon visage inquiet.

Je lui souris et le suit dans une grande salle qui résonne énormément. Il y va sur son skateboard et je le regarde admirativement.

-Tu sais bouger ça pour que je puisse sauter au dessus en skate ? me demande-t-il en montrant de la tête une espèce de banc en pierre.

-Hum, a vrai dire, je ne sais bouger que de petites choses, et encore, lui dis-je, un peu gêné.

-Si tu te concentres ça devrait aller, on va essayer ensemble, dit-il en prenant le dos de ma main dans la paume de la sienne.

J'arrive à bouger le banc et il me sourit. Je lui souris en retour et détourne la tête quand je sens mon regard insister un peu trop sur ses lèvres. Il fait son saut et s'approche de moi. Je me suis assis sur le banc après qu'il soit passé.

-Tu as commencé à jouer de la batterie pour calmer ton anxiété ? me demande-t-il.

-En partie, ça permet de se défouler, je réponds.

-Tu sais quoi ? Je connais un autre truc qui défoule. Crier dans un musée, me dit-il avec un sourire.

Je le regarde sans trop comprendre avant qu'il ne se mette à crier. Il y met toute son énergie, c'est assez amusant. Il me demande ensuite de faire comme lui, mais je ne sors qu'un faible « ahhh ». Il m'attrape les épaules et crie de nouveau. Je le fais alors aussi fort que lui. C'est vrai que ça fait un bien fou. Mais nous voilà vraiment très proches. Je sens mes joues chauffer, ce qui signifie qu'il peut les voir devenir rouges. Je baisse alors la tête pour ne pas qu'il le comprenne. Il relève alors ma tête en mettant sa main sous mon menton avant de la faire aller vers le haut.

Je décide de prendre les devants, quitte a me faire rejeter. Je m'approche de lui, mets mes mains sur sa joue et sa nuque et pose délicatement mes lèvres contre les siennes. Il paraît surpris mais répond presque immédiatement à mon baiser. Il m'attrape par les hanches et les rapproche de lui afin de rendre l'échange plus intense. Je m'écarte légèrement le temps de reprendre mon souffle et je vois ses joues rosies par les émotions. Il sourit avant de reprendre de plus belle. Il avance, ce qui me fait reculer jusqu'à toucher un mur. Une fois mon dos collé, il descend ses lèvres dans mon cou, ce qui me fait frissonner. Je passe ma main sous son t-shirt et ensuite sur ses abdos, qui sont étonnamment bien formés. J'entends sa respiration qui se saccade au fur et à mesure de mes touchers. Il remonte alors ses lèvres sur les miennes et passe une main sous mon pull rose. Je me fige à ce contact qui fait réagir toutes les cellules de mon corps. Nous continuons comme ça pendant quelques minutes encore avant de reculer l'un de l'autre, la respiration haletante, les cheveux décoiffés a force que l'autre passe ses mains dedans. Après nous être remis de nos émotions, il me prend par la main et m'invite à sortir du musée avec lui. Maintenant, j'aime vraiment les musées étonnamment.

Trois phantoms et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant