Je me tenais devant la porte d'entrée de chez Wayne, incapable de frapper. Pourquoi étais-je venue ? j'aurai pu refuser . Ce n'est pas comme s'il m'avait obligé à venir. Je pris une grande bouffée d'air et toqua à la porte.
-Entre c'est ouvert !
Au moins il n'avait pas fait de décoration romantique ! constatai-je
-Bonsoir Emily !
Sa voix était plutôt suave, ce qui n'arrangeait en rien la situation. Il me précéda vers la table qu'il avait déjà dressé.
-Mons... Wayne. rectifiai-je. Au point où on en est je ne voyais pas l'utilité des formalités
-A la bonne heure ! j'ai cru que tu m'appellerai toute ta vie Monsieur Gelbero.
-Justement, c'est d'où ? votre nom n'est pas commun du tout. questionnai-je en prenant place à table
-Je suis canadien ! répondit-il en posant un bol de salade sur la table.
-Vraiment ? vous n'avez pas l'accent
-J'ai été principalement élevé en France et aux Etats-Unis
Il remplit nos verres de jus d'orange me semble-t-il
-Sérieusement ? du jus ? vous auriez pu faire un effort et sortir le vin.
-Pour que demain à ton réveil, tu m'accuses d'avoir profité de toi parce que tu étais ivre ?
-Les taxis existent !
-Et qui t'a dit que tu allais rentrer ce soir ? dit-il en portant son verre à ses lèvres
Je sentis mes joues s'empourprer. Si je survis jusqu'à la fin de ce diner je devrais recevoir une médaille. L'embrasser à en perdre haleine, voilà ce dont à quoi j'aspirais à l'instant.
Après avoir dégusté la salade, il posa devant moi un plat à priori des frites.
-C'est quoi ? interrogeai-je
-Ne me dis pas que tu n'as jamais mangé de la Poutine ?
-Je ne connais qu'un seul Poutine et c'est un humain ! plaisantai-je
-C'est un plat canadien mais il est très connu à l'international, goûtes tu vas adorer !
C'est vrai que c'était bon mais ce n'était pas non plus mon plat préféré. Après le repas, on s'installa sur le canapé devant la télé. Il y'avait un match de basketball qui passait.
-Fan de basket ? demandai-je
-Oui mais t'inquiètes pas, je suis tout à toi.
Il avait dit ça avec un sourire grand jusqu'aux oreilles ce qui ne fit que me mettre mal à l'aise.
-Merci pour le diner, c'était délicieux ! je pense que c'est l'heure pour moi de partir.
-Crois-tu que je plaisantais tout à l'heure ? tout en disant cela il s'était rapproché de moi.
-Je le crois oui !
Comme je me levai pour lui montrer que j'étais déterminée à partir, il me retint par la main me forçant à me retourner mais je perdis équilibre et tombai sur lui. Je tentai de me relever mais il me maintient serré contre lui.
-Je ne plaisantais vraiment pas Emily. Et là j'ai terriblement envie de t'embrasser.
Joignant le geste à la parole, ses lèvres s'étaient déjà emparé des miennes. Et même si je voulais prolonger ce baiser infiniment, je le repoussai de toutes mes forces et me relevai.
-A quoi joues-tu Wayne ?
-Je ne joue pas
-Tu veux dire que tu me considères vraiment comme ta copine ? me moquai-je, c'est la meilleure celle-là
-Crois-tu vraiment que si je ne le voulais pas j'aurais dit ça à ma nièce ? la vérité est que j'ai juste profité de l'occasion. J'aurai très bien pu dire à Sarah que c'était faux, que je n'avais pas de copine.
-Tu ne m'a jamais donné l'impression d'être plus qu'une étudiante
-Vraiment ? je n'embrasse pourtant pas toutes mes étudiantes
Comme je ne disais rien, il s'approcha de moi et me prit les mains dans les siennes
-Tu me rends fou Emily ! Depuis ce soir-là dans ce bar.
Il s'assit et me fit m'asseoir à ses côtés
-Je n'avais jamais pensé pouvoir te revoir et encore moins que tu sois mon étudiante. Je ne vais pas aller jusqu'à dire que je suis amoureux de toi juste pour pouvoir te mettre dans mon lit mais je t'assure que je te désire énormément.
-J'apprécie ton honnêteté. Mais je suis plutôt de celles qui rêvent du grand amour, pas juste d'histoire de quelques soirs. Désolée
-Ne le sois pas. Tu devrais rentrer, il est tard.
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LE GOÛT DE L'INTERDIT
RomanceJ'en ai lu des histoires sur les élèves qui tombent amoureuses de leur prof et j'ai toujours trouvé ça stupide de mettre en péril son travail ou ses études pour ces romances souvent passagères. Mais est-ce que le vivre peut te faire changer d'avis...