« Je suis désolé de te l'avoir caché aussi longtemps, j'avais juste peur de ta réaction . J'espère que tu es content pour moi. Pour nous. »
Tony Stark était rarement égoïste.
Ok, peut-être qu'il avait été égoïste en négligeant sa relation avec Pepper l'année dernière.
Peut-être qu'il n'aurait pas du coucher avec Natasha au lycée alors que Barton ET Banner étaient tout les deux fous amoureux d'elle.
Peut-être que faire sauter le labo du collège pour énerver Howard n'était pas une idée brillante non plus.
D'ailleurs, peut-être que commencer la coke pour attirer son attention n'était pas mieux.
Peut-être qu'il devrait remercier Steve de toujours nettoyer l'appartement à sa place. Remercier Bruce de lui apporter ses cours universitaires quand il n'a pas la force de se lever. Remercier Rhodey de le supporter depuis quasi vingt ans. Remercier Natasha de veiller sur lui.
Peut-être. Mais il n'était pas si égoïste que ça. C'était du passé. Un passé révolu. Analysé de toute pièce, démonté, remonté, encore et encore, avant d'être jeté.
Désormais, Tony était un homme changé. Le genre d'homme qui aime (encore plus) se regarder dans le miroir. Celui auquel on ne trouve pas de défaut. Et il ne plaisantait pas. Vraiment! Le matin, il se levait presque à des heures raisonnables. La fin du semestre arrivait à grand pas et il allait de nouveau en cours, bon, il ne révisait toujours pas, bien sûr. Fallait pas pousser la redemption trop loin.
Puis la coke et lui, c'était finit. Adieu le grand amour! Un sale breakup, pas beau à voir, mais pas son premier. Il espérait juste que celui-ci soit définitif. Tony n'avait jamais aimé se battre avec ses ex, après tout. Surtout celles qui avait le malheur de s'accrocher à lui comme de véritables sangsues.
Bon, l'alcool c'était une autre histoire, mais on y avançait à grand pas.
Enfin bref, Tony ne pouvait pas prétendre être parfait (il le pensait, en revanche). Mais, ce qu'il ne comprenait pas, vraiment pas, c'était ce sentiment désagréable qui lui rongeait la poitrine.
Donc, admettons, que votre meilleur ami, votre frère de coeur, BFF, bestie pour la vie et toutes ces conneries, ait, après trois ans de séparation, enfin la chance de retrouver son ami d'enfance. Ami d'enfance en question plutôt sympa malgré une coupe de cheveux questionable. Admettons que les deux soient si heureux qu'ils décident d'emménager ensemble sur le campus universitaire.
Vous devriez vous sentir heureux à votre tour, pas vrai? Genre, votre meilleur pote rayonne de bonheur. Donc vous aussi. Logique. Puisque vous êtes sensés être des frères de cœurs, BFF, bestie forever et toutes ces conneries.
Alors pourquoi Tony ne pouvait pas être putain de content pour Steve?!
Sérieux ! Le type souriait tellement que Tony avait des crampes pour lui.Mais il n'y arrivait pas.
Steve partait. Pour de bon. Pas à l'autre bout du monde. Non. Juste dans un quartier différent du campus. En face du sien. A vingt minutes à pieds. Cinq en vélo.
C'était purement ridicule ; ils ne vivaient même pas ensemble! Ok, Steve passait souvent à la maison, pour s'assurer que son ami soit encore vivant. Pour lui faire à manger. Laver ses fringues. Lui tenir les cheveux quand il vomissait. Regarder les pires films de sciences-fictions inimaginables lorsqu'il n'arrivait pas à dormir. Mais ils ne vivaient pas ensemble. Pas officiellement. Tony n'avait aucune raison valable de craindre le pseudo départ de son meilleur ami. A part d'admettre que sa présence le rassurait.