Une faë (Stiles et la meute)

Chapitre 2

- Effectivement, c'est peu courant, approuva Deaton.

Tout le monde était là, et ça faisait beaucoup pour la petite chambre. Tous regardaient leur ami, qui avait les yeux violet, et brillants. Il ne bougeait pas, ne parlait pas. A vrai dire, même son état ne s'était pas amélioré, il avait juste ouvert des yeux d'une magnifique couleur en passant. Ne comprenant pas ce qu'il se passait, ils avaient appelé Deaton, mais lui aussi semblait dépassé. On aurait dit une nouvelle espèce inconnue. Seul Peter était silencieux, et en général, ce n'était pas bon signe. Avec Stiles, ils s'étaient énormément rapprochés, et quand les deux étaient ensembles, ils étaient insupportables. Le sarcasme volait de toute part, les gentilles menaces et autres.

L'oncle de Derek s'approcha du lit, songeur. Visiblement, il avait une idée derrière la tête, ou alors il savait ce qu'il se passait.

- De tels yeux, je n'en ai vu qu'une fois au cours de ma longue et ennuyeuse vie.

- Abrège, le coupa Jackson.

- Elle s'appelait Anna. Elle avait à peine dix ans, mais elle était puissante, si puissante...

- Génial ! s'exclama Allison. Alors, on retrouve cette Anna, et elle pourra aider Stiles.

- Elle est morte, répondit platement l'ancien psychopathe.

Il y eut un silence. Leur dernière piste s'envolait comme de la fumée. Scott se tourna vers Peter, qui observait distraitement l'adolescent sur le lit.

- Comment elle est morte la petite ? demanda-t-il.

- Il y avait des chasseurs. Il pleuvait beaucoup cette nuit-là, révéla Peter. Je me rappelle de son regard effrayé, de ses longs cheveux auburn plaqués dans son dos. Elle n'avait personne, elle vivait dans les bois comme une petite sauvageonne.

Peter était plongé dans ses souvenirs. Les autres étaient suspendus à ses lèvres, désirant connaitre la suite de l'histoire.

- J'étais avec elle quand ils l'ont attrapée. Ils n'ont pas été tendres avec elle, ce n'était qu'une enfant.

- Qu'est-ce que tu as fait ?

- J'ai fui. Je l'ai abandonnée. Avant de mourir, elle a dit une phrase, que je n'avais jamais comprise. « Un autre viendra. Un autre prendra ma place, et ce jour-là, vous regretterez. ».

- Tu as abandonné une fillette de dix ans ? répéta avec ahurissement Lydia.

- L'instinct de survie ma belle, tu connais ?

Stiles se mit à gigoter violemment, les interrompant. Derek fut le premier à remarquer que son corps était en train de changer. Sa peau devint plus lisse, ses cheveux poussèrent jusqu'à tomber en mèches folles sur son front, ses lèvres gercées et maltraitées rosirent et devinrent tentatrices. Ses mains étaient toutes douces. Puis, un tatouage commença à se former dans son cou. Une sorte de rose noire. Et enfin, les yeux de Stiles redevinrent marron, et il se redressa.

- J'ai loupé quoi ?

Les jours qui suivirent furent des moments d'euphorie. Stiles était réveillé, et tout le monde en était ravi. Après une semaine, il put sortir de l'hôpital, et son père fut heureux de le revoir à la maison. Etrangement, tout le monde se battit pour rester à ses côtés et le surveiller. C'était étrange pour le brun, qui n'avait pas l'habitude de tant d'effusion. Finalement, et au grand damne des autres, ce fut Isaac qui put rester avec lui. Son père n'y opposa aucune résistance, déclarant que son fils avait besoin de protection.

Stiles allait bien, et il s'évertua à le répéter toute la soirée à Isaac qui s'obstinait à le suivre partout comme un chien. Certes, c'était dérangeant d'avoir toujours quelqu'un derrière lui, mais le brun mentirait en disant que c'était déplaisant. Peter de son côté faisait des tonnes de recherches, aidé de la meute, pour comprendre ce qui arrivait à Stiles. Ils passaient de nombreux appels, épluchaient des dizaines de livres sans rien trouver de tangible. La petite fille n'était connue que de très peu de personnes, et les autres n'avaient pas connaissance d'un être aux yeux violets.

Stiles n'était pas au courant, les loups-garous avaient décidé qu'il méritait bien du repos et que ça ne devait pas l'inquiéter pour le moment. Isaac était vraiment gentil, et si au départ les deux avaient du mal à s'entendre, c'était problème résolu. Stiles prenait soin de lui, plus que l'autre ne le faisait : il sentait quand quelque chose tracassait son nouvel ami. Ils parlèrent beaucoup de sa relation avec Allison, de leurs sentiments. Stiles lui conseilla même des endroits romantiques pour l'emmener en rendez-vous.