*Manoir d'Hadès*
En me réveillant, je me rends compte que ma cicatrice ne me fait plus mal, et que je n'ai plus la tête qui tourne. C'est à ce moment-là que l'infirmière choisit de rentrer dans ma chambre.
- Louna, vous êtes réveillée ! s'émerveille-t-elle. Avez-vous mal quelque part ?
- Non, je vais bien, merci, lui dis-je.
- Votre maman ne devrait pas tarder à venir vous chercher.
Puis elle repart en direction de l'accueil, je présume.
Etant donné que je vais mieux, je remets mes chaussures et mon manteau, et attends ma mère dans le hall. Quelques minutes plus tard, elle débarque un peu en panique et se dirige directement vers moi.
- Ma chérie ! Ça va ? Tu vas bien ? me demande-t-elle en me regardant partout.
- Oui, maman. Calmes-toi, je vais bien. C'était juste un petit malaise. Tu peux aller signer l'autorisation de sortie à l'accueil pour qu'on puisse rentrer s'il te plaît ?
- Oui, on y va.
Après avoir discuté avec l'infirmière, on monte dans la voiture puis on rentre à la maison.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? me demande-t-elle, à peine installées.
- Rien, ma cicatrice me faisait mal. J'ai voulu me lever pour aller aux toilettes et mettre de la crème mais j'ai eu la tête qui tournait. Mais je vais mieux maman. Je pense que j'étais aussi un peu stressée à l'idée de reprendre les cours. Il ne faut pas t'inquiéter pour ça.
- Bien sûr que si je m'inquiète Louna. C'est le but d'une mère, de s'inquiéter pour son enfant. Avec ton père on se pose beaucoup de questions. Tu ne nous parles pas de l'accident de cet été. On voit bien que tu es entourée par tes amis, mais on aimerait que tu puisses nous en parler, nous aussi. On est là pour toi !
Je ne dis rien, parce que je ne sais pas quoi dire. Puis je me lance.
- Je ne vous en parle pas, parce que j'en parle à ma psy. Je ne ressens pas l'envie de vous en parlez c'est tout. J'ai pas envie de vous faire peur avec mes idées.
Elle ne dit rien car je pense qu'elle a compris que je ne parlerais pas aujourd'hui.
Arrivée à la maison, elle se gare devant le portail et me lance :
- Il faut que je retourne au travail. Tu m'appelles si tu as besoin de quoi que ce soit ?
- Oui, maman, je lui réponds.
Puis elle repart.
La première chose que je fais est d'envoyer un message à ma sœur pour qu'elle ne m'attende pas à la sortie des cours. Je préviens également ma professeure de gymnastique que je serais absente ce soir.
Vu que j'ai du temps libre, j'en profite pour descendre au sous-sol et travailler sur mes projets. En dehors du lycée, je suis en quelque sorte une ingénieure en mécanique et technologique. Mes parents ont créé une entreprise qui garantit des gadgets de qualité. Le but principal est d'avoir des choses à petit prix et qui durent longtemps. Ma mère est aussi chercheuse et mon père gère la communication. Du coup je travaille pour l'entreprise de mes parents, techniquement. Alex et moi, je veux dire. Parce qu'il travaillait avec moi. Depuis, qu'il n'est plus là, je n'arrive plus du tout à continuer le projet sur lequel on était : un générateur capable de subvenir aux besoins d'une ville entière, durable et 100% écologique. Mais ce projet est au point mort. Cependant, je suis sur un nouveau projet : des gadgets discrets pour se défendre si on se fait agresser dans la rue. Je travaille notamment sur un taser sous forme de pile plate qui se déclenche lorsqu'on le clipse sur quelqu'un. Ou encore intégrer dans un porte-clé.
La soirée se passe très vite et j'ai fini mon projet de pile plate. Je remonte ensuite mettre la table car il va bientôt être l'heure de manger.
Le lendemain, ma journée de cours se passe de façon très calme, et j'en suis soulagée. Mes amis me demandent si je vais mieux et je les rassure. Après mes cours, je peux de nouveau avancer sur mon projet de porte-clé-taser. Je me remets à mon établi et commence à travailler. Cependant, ma cicatrice commence à me brûler et j'ai mal à la tête. Je me lève mais suis à deux doigts de tomber et me rattrape difficilement à mon établi. J'essaye de rester éveillé mais ma tête et mon corps deviennent si lourds que je tombe.
Je me réveille de nouveau à l'intérieur de ce manoir, quoique je pense plutôt à une sorte de temple. Je suis de nouveau seule et décide donc de visiter ce lieu magnifique. Par contre, il y fait une chaleur monstre, comme la dernière fois ! La facture du chauffage doit être épicée ici. On dirait que je suis dans une sorte d'appartement. Il y a un canapé, des meubles et un îlot qui doit être la cuisine. Rien d'intéressant donc. Il y a une plante bizarre posée sur l'une des tables basses du salon. Je m'approche de celle-ci. Je n'ai jamais vu ce genre de plantes. J'approche ma main pour la toucher... mais l'enlève aussitôt car elle vient de me brûler le bout des doigts. Bizarre.
J'aperçois des escaliers et décide donc de descendre pour voir ce qu'il y a.
Dans le milieu des escaliers, j'entends des voix, incompréhensibles. Je décide donc de me rapprocher pour essayer d'entendre ce qu'elles disent et m'arrête juste sur l'avant-dernière marche :
- Tu l'as appelée au moins ?
- Oui, mais elle n'a pas répondu à mon appel. On dirait bien qu'il brouille mes communications avec la Terre.
- Comment as-tu fait pour la contacter la dernière fois ?
- Je suppose qu'il a des limites, comme tout Dieu. Et cela se pourrait qu'il ne nous surveille pas 24 heures sur 24. De plus, Louna a pu faire le saut toute seule, elle en est capable.
- Tu oublies que ce n'est par n'importe quel Dieu ! Il pourrait tous nous tuer s'il réussissait à monter sur l'Olympe !
- Seulement s'il met la main sur elle. Il n'est pas capable de faire le saut de lui-même. De plus, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour l'amener à comprendre sa mission ! Il faut qu'elle se souvienne d'où elle vient !
Je me rapproche davantage du palier pour essayer de voir qui parle. Du coin de l'œil, j'aperçois... le même homme que j'ai vu hier, dans mon rêve. Soudain, ce même homme s'interrompt puis se crispe. Il se tourne lentement vers moi. Je ne demande pas mon reste et m'enfuis vers le salon où j'ai atterri. Je me retourne pour voir si l'homme me suit, mais cogne soudainement dans un corps. Je vois alors, devant moi, ce même homme qui était derrière moi il y a un instant.
- Comment... ? commençai-je.
- Je suis chez moi ici. Je peux aller où je veux, quand je veux, me répond-il.
- Qui êtes-vous ? Où est-ce que je suis ?
Il semble contrarié, et amène ses doigts à son menton comme pour réfléchir.
- J'avais raison en supposant que ta mémoire est bloquée et qu'en te faisant venir ici la dernière fois, cela n'a pas déclenché tes souvenirs. Il va falloir que je fasse venir Mnémosyne.
- Hé oh ! Je suis là ! Répondez à mes questions ! dis-je d'un ton autoritaire.
Il rigole.
- Et bien on dirait que notre petite création a de la répartie.
- En même temps, quand je ne contrôle pas mes rêves et qu'un vieux cinglé vient me parler, oui je mords, répliquai-je d'un ton cinglant.
- Il faut que je te renvoie chez toi. Ça va faire trop longtemps que tu es ici. Je te ferai revenir pour raviver ta mémoire. En attendant, prends soin de toi, notre Inespérée.
- Attendez ! Vous...
Mais je n'ai pas le temps de lui poser mes questions. Je me sens aspirer, puis c'est de nouveau le trou noir.
Je me réveille à nouveau dans le sous-sol, par terre. Je fais vraiment des rêves étranges en ce moment. Je me relève en m'appuyant sur mes mains. Une douleur apparaît alors. J'observe mes mains et mon cœur rate un battement. Si ce n'était qu'un rêve... alors pourquoi est-ce que le bout de mes doigts est brûlé ?
VOUS LISEZ
La Fille Des Dieux
Paranormal- Comment suis-je censé faire mon deuil d'une personne avec qui j'avais une connexion spéciale ? Comment suis-je censé savoir respirer de nouveau ? Comment puis-je faire pour vivre sans lui ? Je n'y arrive pas. Ma vie est inconcevable sans lui ! Mai...