LE BOUT DE CHEMIN DE MAME YOUNOUS

CHAMITRE 9

                         YOUNOUS
Je fus comme fou lorsque Masamba m'a annoncé cette mauvaise nouvelle.
Une crise cardiaque n'est jamais un bon signe. Papa Ousmane m'a tout donné quand je n'avais rien et ne connaissait rien, il m'a accueilli dans sa famille et a pris tellement soin de moi. J'étais si jeune, j'arrivais à peine à discerner le bien du mal, il a su remplir cet amour paternel et me façonner. Si je suis aujourd'hui une personne qu'on respecte et estime beaucoup, si je suis devenu le Younous dont mes parents ont toujours voulu c'est grâce à lui.
Je pouvais devenir un délinquant, être le plus irrespectueux au monde, un capricieux parce que je n'avais pas mes parents avec moi, mais lui et maman Astou m'ont vraiment aidé à avancer.
Nous prîmes le chemin vers l'hôpital Principal de Dakar où il fut évacué. Je vois mon frère toute paniqué, ce sentiment était partagé par tous. Arrivée à la salle des urgences, je vois maman Astou, Daouda le frère cadet de Masamba et sa femme Colette qui était en état de grossesse en salle d'attente. En voyant leurs visages. On ne pouvait qu'y décrire de la peur et c'était normal dans ses instants on pense à 97 % à la mort.

Qui de nous ne s'est-il pas résigné à perdre une proche parce que son état était critique ? Pour notre sécurité, notre cerveau à tendance à se faire une idée que telle ou telle personne rendra l'âme bientôt même si notre foi et notre amour continuent à s'y accrocher. Et l'instant qui suit nous le regrettons amèrement avec des astafriloulah sans fin.
MOI : yaay booye ! Ana papa ? Lou médecin bi wakh ? (Maman ! Où se trouve papa ? Les médecins disent quoi ? )
Je suis tellement en panique que je bombarde ma mère de question.
MAMAN : xaléyi deflene nank sen baay da sone rek wanté xamna dou dara. Niène folen nekone sakh ? (les enfants, calmez-vous ! Votre était sûrement trop fatigué, mais ce n'est rien de grave. Deplus, vous étiez où ?)
MASAMBA : d'accord maman ! Nous sommes allés rendre visite à quelqu'un. On t'expliquera après inchalah. Mais dites-nous ce que les médecins vous ont dit ?
MAMAN : les médecins n'ont rien dit pour le moment, ils ne font qu'entrer et sortir et il y a cinq minutes ils avaient fait appel au médecin chef.
MOI : attendons qu'ils en viennent aux nouvelles et prions que le SEIGNEUR lui vient en aide. Chacun priait de son côté et je vais vers Colette pour lui demander des nouvelles. Ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus avec le travail je n'avais plus de temps son mari vient lui tenir la main et pose un bisou sur son front. Ce genre de couple est vraiment rare de nos jours grâce à eux je cherche toujours à faire plaisir à ma femme ils sont un exemple, ce sont des complices des meilleurs amis, on dirait même frère et sœur tellement ils sont mignons.
En parlant de femme la mienne est sans nouvelle en ce moment et vu que sa meilleure amie est là, ce serait mieux qu'elle vienne la tenir compagnie alors je lui envoie un message et l'informe.
Quelques minutes plus tard le médecin vient vers nous et dit :
Docteur : Vous êtes de la famille ?
MAMAN: Oui Docteur. Est-ce qu'il va bien ?
L'air que le médecin a pris n'annonçait rien de bon.
Docteur : Je suis désolé, Madame ! Nous avons fait de notre possible pour l'aider mais c'était déjà trop tard. Soyez forte.
Nous disons en choeur " Allahou Akbar " qui l'aurait cru ? Pourquoi Dieu nous fait une telle chose ?
Oh non Seigneur ne me fait pas ça. Je ne voudrais pas perdre encore un papa, je vous en prie mon Dieu cette personne est mon tout ne me le prenez pas. Regardez sa famille, sa femme qui s'est évanouie son fils cadet incontrôlable, couché au sol, se roulant dessus ne nous faite pas ça je vous promet d'être davantage un bon musulman je ne ferai plus rien qui vous fâchera. Masamba lui ne faisait que regarder le plafond sans cligner les yeux de peur que lui échappe une larme, il était sous le choc.
Le même docteur revient d'un air désolé comme un enfant qui venait de commettre le plus grand des bêtises.
Docteur : excusez-moi Monsieur ! (tout le monde se calma et resta à l'écoute) vous êtes la famille de Ousmane Diagne ?
Nous répondîmes à chœur encore " oui " je suis encore vraiment désolé. Je vous avais confondu avec la famille de l'autre malade. Monsieur Diagne s'en est bien sortie vous pourrez la voir dans quelques minutes et le médecin chef viendra vous faire part des résultats du diagnostic.
" Al hamdoulilah " fut le seul mot qui a été prononcé la réaction de ces personnes à la première venue du docteur montre à quel point Papa compte vraiment pour nous et que son décès sèmera réellement le chaos dans nos vies.
Nous joignîmes tous, la chambre de Papa mais seul une ou deux personnes pouvaient y aller, car il devait se reposer alors maman et Daouda sont entrés en premier et le médecin leur a dit que la crise cardiaque de Papa est dû à un choc émotionnel et que pour son bien c'est mieux qu'on lui évite de telle chose. À la sortie de maman et mon frère cadet, elle nous dit qu'il voulait me voir seul, mais je ne pouvais rien cacher à Masamba, il connaît tout sur moi alors s'il y a une chose que papa doit me confesser, il fera devant lui, nous entrons dans la chambre.

MOI : hey le vieux !! Alors, c'est cela que tu appelles être forte ?
Il sourit comme il savait si bien le faire, mais avait du mal à répondre
PAPA: (il tousse) boy je suis toujours fort. Seulement parfois on connaît des moments de faiblesse.
MASAMBA : papa ! J'espère que tu vas mieux maintenant ? Il faut que tu reposes et ne te laisse pas dominer par tes émissions.
Il a raison papa pour renchérir ce que venait de dire Masamba.
PAPA : vous avez raison les enfants. Pas la peine de me donner une leçon de morale votre maman en a fait assez aujourd'hui.
Au fait, je voulais te parler Younous, mais je vois que si ton frère est là c'est parce qu'il mérite de savoir et c'est d'ailleurs pourquoi je tiens énormément à ce que vous restez proche peu importe les difficultés de la vie. Vous êtes frère et les meilleurs amis aussi, maintenant je suis vieux et comme aujourd'hui je peux mourir du jour au lendemain.
YOUNOUS : hey le vieux ne dit pas une telle chose. Tu es loin d'être en phase de mourir. De plus, qu'est-ce qu'il y a de si important ?
MASAMBA : oui papa ! Dis-nous qu'est-ce qui se passe ?
PAPA : les enfants, cela fait un peu longtemps que j'avais fait appel à un détective pour qu'il me renseigne sur Djibril ton oncle, car comme vous le savez il s'est accaparé des biens de ton papa qui avait tout fait pour que ça te revienne, mais il avait modifié le testament et tu t'es retrouvé sans rien. C'est pourquoi je t'ai pris sous mon aile parce que ton père ferait pareil avec ma famille si je n'étais pas là.
YOUNOUS ET MASAMBA : (en chœur) oui papa nous savons tout ça mais qu'est-ce le détective a trouvé de louche ?
PAPA : patience !! Après la mort de ton père, je suis allé à maintes reprises voir ton oncle pour qu'il revienne à la raison, car les biens ne méritent pas de tels sacrifices.
Le détective m'a fait savoir qu'il a investi toute la richesse de ton père dans beaucoup de domaines, il a ouvert des entreprises dans tout le pays et à l'étranger.
Mais si je suis dans cet état c'est de loin à cause de ça. Je n'arrive toujours pas à y croire ni comment vous le dire surtout toi Mame Younous.
YOUNOUS : papa lou khew ? Mba diam la ? Legui magoum dieum la té warna kham yene yii. (papa qui y at-il ? Est-ce que tout va bien ? Tu ne devrais rien me cacher je suis un adulte maintenant.)
PAPA : le détective a trouvé un enregistrement dans lequel une personne menaçait ton oncle de le dénoncer pour avoir commandité la mort de tes parents, c'est sûrement leur mécanicien à l'époque.
MASAMBA : Quoi ?
PAPA : oui mon fils. Les parents de Younous ont été assassinés. L'accident de tes parents n'était pas naturel.

                                                                À suivre ...

Bonne lecture ! Et n'oubliez pas de voter.
J'en profite pour souhaiter un heureux ménage à ma bestie YACINE DIOUF (YASMINE)  !! Yalna seuy bi barké andak ndiabote bou yiww nak