{Gold X Silver} Dancing with the devil and the art of starting over

Chapitre 3: Un trait, deux traits, trois traits

Un mois;
Cela faisait un mois depuis l'appel de Luth, un mois que je n'ai pas eu d'autres contacts humains qu'avec mon père, un mois que ce dernier essaye de me faire craquer, un mois que j'enchaine les blessures les unes après les autres. Bref, ça fait un mois que je vis l'enfer et tout ça à cause de mon géniteur, il essaye de me faire accepter un poste de manager dans son espèce de secte de mafieux et comme je fais de la résistance, il a lancé l'offensive et il y est allé fort, fort à un point où j'ai fini par péter un plonb, où j'ai passé la nuit à me taper contre mon armoire. Résultat ? J'ai des blessures pleins le visage et j'ai une flaque de sang à nettoyer. Faut aussi que je repeigne mon armoire car il y a des traces de sang dessus. Après deux bonnes heures de nettoyage et une heure à essayer de me soigner, je m'attaquai à refaire la peinture, ça me prit au moins trois heures et le résultat est moyen, on devine encore les traces rouges bordeaux à certains endroits. Comme j'ai perdu pas mal de sang j'ai du mal à rester debout sans y voir flou, je me déplace assis ou à 4 pattes dans la maison, je dois avoir l'air ridicule. Je me demande comment va réagir mon père en rentrant ce soir de son voyage d'affaire, soit il va mourir de rire en me voyant, soit il va m'hurler dessus pendant 3000 ans. En attendant, il faut que je me traine jusqu'à la cuisine pour pouvoir m'attraper à manger et ça, ça va être compliqué. Premier obstacle, les escaliers, je dois les descendre sur les fesses et tout doucement pour ne pas glisser. Deuxième obstacle, je dois ouvrir la porte de l'aile droite du manoir dont la poignée est au dessus de la porte donc faut que je me lève. Dernier obstacle, les placards de la cuisine/garde manger qui sont, bien évidemment en hauteur. Et au retour il me faut refaire le trajet dans l'autre sens, ce qui va être dur. Bon allez, je me motive et j'y vais, j'ai eu marché à 4 pattes en étant petit, alors, je devrais arriver à me débrouiller, non? Je me dirigeai donc vers les escaliers à quatre pattes et manquai de tomber plusieurs fois, c'est là que je commençai à douter de mes capacités à bouger et surtout, est-ce-que je vais pouvoir descendre sans rouler les escaliers ? Non. Au bout de 8 marches je perdis l'équilibre et dévalai le reste des marches sur le dos, me retrouvant étalé comme une merde au sol. Quand j'essayais de me relever, je sentais un douleur fulgurante me traverser le corps, comme si l'on me poignardait, et j'abandonnais toute résistance. Je suis coincé dans cette position jusqu'à ce que mon père rentre ou que je meurs. Je ne vais pas échapper à une engueulade monumentale car je suis couvert de cicatrices aux visages et que suivant ce qu'a mon dos, je vais finir à l'hôpital ou en clinique. Dans tous les cas, les médecins verront les bleus et les traces de coups sur mon corps et mon père aura des emmerdes avec les services sociaux et ça va, une fois de plus, me retomber dessus. Tss, j'ai juste envie de me laisser aller là, foutu pour foutu, j'ai bien le droit de pleurer non? Est-ce-que ça fait de moi un faible? Et puis merde, j'en n'ai plus rien à foutre, qu'on me laisse pleurer en paix, j'en ai envie de toute façon et comme personne n'est là, je fais ce que je veux!

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Quelques jours plus tard
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Grrr, ou suis-je? Je ne sens plus le sol sous moi, d'ailleurs, je ne sens plus rien à part un oreiller sous mon cou. Attendez deux minutes... Si je suis sur un oreiller, ça veut dire que je suis soit dans mon lit, sois sur un canapé. Mais ou? J'arrive pas à y voir clair et je suis incapable de me lever... Argh! Et puis zut! J'ai qu'à me rendormir et attendre de retrouver mes fonctions visuelles et musculaires. Mais quelque chose me pousse à vouloir me lever, j'entends des voix dans ce que je pense être la pièce d'à coté et ça m'intrigue car il me semble entendre la voix de mon père et que le sujet de conversation tourne autour de moi. Je me concentre alors à fond sur mes oreilles et je commence à percevoir des morceaux de la conversation.
-..... mais il faudrait envisager de l'emmener voir au moins une infirmière pour être sur que son avenir n'as pas été affecté par cette chute.
-Mais puisque que je te dis qu'il va très bien ! Il n'y a pas lieu de s'inquiéter ou de prendre des mesures pour qu'il ne soit pas seul. De toute façon, ce genre de chose doit bien arriver pour que mon plan se mène à bien. Il DOIT craquer! Sinon, qui prendra ma place s'il m'arrive quelque chose? Aucun de vous ne possède le talent qu'on a lui et moi à se rendre invisible et introuvable. Et puis, si d'ici une semaine il n'a toujours pas craqué, je passe à la vitesse supérieure...
-Bien monsieur, sur ce.
L'homme partit tandis que mon géniteur rentra dans la pièce ou je me trouve. Je le sentis s'assoir non loin de moi et approcher sa tête de la mienne.
-Je sais que tu m'entends, alors écoute moi bien, je veux que tu acceptes ma proposition, ou alors, le peu que ta mère t'a laissé disparaîtra. Tes cheveux en premiers, ce roux ne viens pas de moi. Ensuite je ferai disparaître toutes ces choses superflues, poil, peau et ce qu'il y a de féminin chez toi. Tu ne veux pas que ça arrive non? Alors tu sais ce qu'il te reste a faire.
Il repartit, me laissant bouche bée, ce con veut vraiment que je craque, mais là, j'ai pas d'autres choix que d'accepter. Rah, ça m'énerve! Il est intelligent ce con! Il sait comment me faire craquer et ça, CA BORDEL, qu'est ce que ça me bouffe de l'intérieur de savoir qu'il peut me faire faire ce qu'il veut...
J'ai une semaine pour me décider...
Une semaine...

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Quatre heures plus tard
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J'ai enfin réussi à me lever de ce canapé pour me rendre compte que je suis dans le salon adjacent à la bibliothèque du manoir. Après pas mal de galères, j'arrive à me diriger vers une des salles de bain et me rends compte que j'ai des cicatrices pleins le visage qui ont été soignées à l'arrache et que mon dos est pleins d'hématomes. Putain, je ne me suis pas loupé du tout, j'aurai mieux fait de rester dans mon lit, mais cette mésaventure m'aura permis de savoir ce que mon père manigance depuis un moment et de me rendre compte que je n'ai pas le contrôle de ce qui m'entoure. Ok, je capitule, j'ai compris, je n'aurai jamais le contrôle sur mon futur mais j'ai le contrôle sur mon corps au moins. Père, vous avez gagné, mais je compte bien vous faire mordre la poussière. Vous avez voulu m'empêcher de me faire du mal par le passé sauf que cette envie ne m'est jamais passée. Quoi de mieux pour faire chier quelqu'un qui vous veut intact et sain que de se faire du mal? Mon cher géniteur a gagné la bataille, mais il perdra la guerre. Il ne me reste plus qu'a trouver un rasoir et commencer les traits. Un trait, deux traits et enfin trois traits, bien visibles sur mon bras, pour que ce connard se rappelle du mal qu'il me fait...