Chapitre 17 : Possède- moi !

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Photo : Pinterest : dracomalfoytiktok


Drago ne cessait de ruminer depuis deux bonnes heures. En réalité, les paroles de Daphné ne quittaient pas son esprit. Il était hors de question que pour n'importe quelle raison que ce soit qu'il retourne à Azkaban. Il en frissonna une nouvelle fois. Cette prison n'était pas juste horrible, ceux qui y séjournaient n'étaient pas seulement dépourvus de leurs biens et de leur dignité. Leur âme leur était sauvagement arrachée et il ne restait plus qu'une coquille vide sans buts, n'ayant même pas conscience d'être vivant. Drago s'assit et posa lourdement sa tête entre ses mains tremblantes. Il avait vu déjà tellement d'horreur dans sa vie alors qu'il n'avait que dix-huit ans. Son enfance lui avait été volée, son adolescence arrachée et maintenant qu'il touchait l'âge adulte du bout des doigts il ne pouvait s'empêcher d'avoir peur et surtout une soudaine envie de vomir ses tripes.

Il fit un haut-le-cœur suivi d'un sanglot et n'eut aucune honte de laisser couler ses larmes sur son visage blême. Elles étaient salées et lui picotèrent les joues. Il ne se souvenait pas la dernière fois qu'il avait pleuré pour son père. Lucius ne lui manquait pas, loin de là et il méritait amplement son triste sort plus que quiconque, mais il restait son paternel, l'homme qui l'avait élevé. Il n'avait jamais été doux ou aimant, mais les valeurs qu'il lui avait inculquées lui servaient pour la plupart aujourd'hui. Il n'était pas faible et ne le serait jamais !

Non, s'il pleurait aujourd'hui c'est parce que son cœur avait mal. L'amour qu'il avait ressenti entre Astoria et ses parents est quelque chose qu'il n'avait jamais eu la chance de connaître de toute sa vie. Il n'aimait pas ressasser le passé, mais il devait admettre qu'il aurait apprécié recevoir de temps à autre un mot doux ou une caresse dans ses cheveux. Il aurait aimé jouer avec son père, s'endormir, bercé par la douce voix de sa mère lui récitant une poésie ou lui lisant une histoire... Mais tout ça n'était que des rêves d'enfant ridicules.

Astoria qui avait enfin fini de ranger ses affaires dans une pièce attenante fut extrêmement surprise de trouver son beau serpentard, assis en train de pleurer. Il lui semblait qu'il avait souvent le cœur lourd de peine et que malgré ses efforts rien ne semblait l'atténuer. Le cœur de la jeune fille se serra subitement et elle s'approcha doucement de lui. Elle ne savait pas quel était le motif de sa tristesse, mais elle la ressentait comme si c'était la sienne. Doucement, elle posa sa main et laissa ses doigts glisser entre ses mèches blondes. Il sursauta, mais se laissa faire. Il est vrai qu'elle l'avait déjà vu dans des états pires que cela et de plus, il lui faisait confiance. Elle laissa ses doigts jouer avec ses cheveux blonds et rapprocha son corps avant de le presser contre elle. Instinctivement, Drago entoura sa fine taille et cala son visage sur son ventre avant de humer son parfum suave et réconfortant.

Son cœur s'apaisa de lui-même et calma ses maux. Il jouait un jeu dangereux en plongeant dans son passé, mais Astoria était toujours là pour l'aider à revenir à la raison. Que ferait-il sans elle ?

_ Parfois, je me demande ce qu'aurait été ma vie si je n'avais pas porté le nom de Malefoy, murmura-t-il.

Elle resserra sa prise autour de lui en l'entourant à son tour de ses bras. Il lui semblait qu'il était glacé, ou peut-être bien était-ce de l'intérieur, elle ne le savait pas, mais une chose était sûre, elle était déterminée à lui communiquer de sa chaleur, de son amour. Il y avait un long, très long chemin avant que Drago n'apprenne à avoir confiance en lui, ainsi et uniquement à ce moment- là, il pourrait daigner faire confiance aux autres et vivre pleinement la vie qui lui revient de droit.

_ Tu ne peux changer ton passé Drago, mais seul toi es ton propre guide pour améliorer ton futur. Je suis là, jamais je ne te laisserai, sois-en sûr et...

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