Chapitre 3 : Confessions au clair de lune

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Il faisait n'importe quoi. En ce moment, quelque chose ne tournait pas rond dans sa tête. Tout semblait l'énerver au plus haut point et il se sentait proche de craquer. Voilà pourquoi on l'avait renvoyé à Poudlard, on voulait le détruire au plus profond de lui. Voir tous ces gens heureux le dégoûtait. Drago ne savait pas ce qu'était une enfance heureuse. Très tôt, il avait été perverti à la noirceur, son père s'en étant assuré. Il prenait petit à petit conscience qu'on lui avait volé son enfance.

Il avait dix-huit ans, un homme aux yeux de la loi, mais tellement de choses qu'enfant il n'avait pas pu découvrir...

Ses pas le menèrent à la tour d'astronomie et il se bloqua en plein milieu des marches.

_ Non...souffla-t-il.

Il n'était pas venu ici depuis qu'il avait désarmé Dumbledore. Depuis que Rogue l'avait tué. Il déglutit difficilement. Le bourdonnement du sang contre ses tempes ne lui avait pas permis d'entendre la douce mélodie aux premiers abords. Encore cette foutue musique ! Drago ferma les yeux et se concentra sur cette flûte plutôt que sur ses souvenirs noirs. Il était conscient de violer l'intimité de quelqu'un, mais cette musique l'apaisait plus qu'il n'aurait voulu se l'avouer. Il désirait monter les marches et voir par lui-même qui se cachait derrière ces notes mélodieuses, mais ne le put pas.

C'était au-dessus de ses forces, jamais il ne pourrait revenir à cet endroit. Une larme apparut aux coins de ses yeux, mais il se fit force pour ne pas pleurer de nouveau avant de se retourner. Il voulait partir loin. Et c'est ce qu'il désirait faire avant de s'emmêler les pieds encore une fois se traitant sous sa maladresse. Il s'injuria. La musique s'arrêta et son cœur aussi.

_ Il y a quelqu'un ?

Drago ne répondit pas ne sachant pas ce qu'il devait faire. Il entendit un froissement de vêtement et des chaussures claquer sur le granit.

_ Je sais que vous êtes là.

La voix bien qu'étouffée, était fluette, jolie, c'était une femme. Il souffla, si ça avait été un homme il ne savait pas comment il aurait réagi. Il entendit ses pas dans les escaliers et malgré lui retint son souffle. Et elle apparut, baguette en main fixée droit devant elle pour se protéger d'une quelconque agression. Dans d'autres circonstances, cela aurait pu le faire rire, mais il avait conscience de vivre dans un monde de fou depuis deux ans.

_ C'est toi ! s'exclama-t-elle surprise.

Drago passa de son visage à sa main droite tenant fermement sa baguette puis à sa main gauche agrippant une magnifique flûte de bois gravée. Il tiqua et fit le rapprochement. La personne qui jouait ces mélodies la nuit n'était autre qu'Astoria. Pour une surprise, s'en était une !

_ Je ne voulais pas t'espionner, commença-t-il par lui dire pour se défendre.

_ Je n'ai jamais prétendu le contraire répliqua-t- elle.

Drago haussa les sourcils, son ton était différent des autres fois où ils s'étaient parlé. Cela devait être à cause de son altercation avec Potter, elle avait assisté à la scène et devait avoir à présent une piètre opinion de lui.

_ Tu ne devrais pas être ici, dit –elle avec un air de reproche, le couvre- feu est passé.

_ Je sais, je...mais et toi ? Tu ne devrais pas être aux cachots aussi ?

_ Je suis préfète lui, dit –elle en haussant les épaules, j'use un peu de mon privilège, mais... J'aime venir ici.

_ Je ne savais pas que tu étais préfète.

Il plissa le front, il devait vraiment être ailleurs le jour de la répartition pour avoir loupé une chose pareille. Il avança une main vers elle et abaissa sa baguette qu'elle tenait toujours fermement devant elle.

Méfaits AccomplisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant