4.
PDV H.
La nuit est déjà tombé sur la Pennsylvanie, et ça doit faire dix minutes que je tourne en rond, essayant de trouver une stupide place de parking. Sarah n'arrête pas de se plaindre une nouvelle fois, déclarant qu'elle est fatiguée de la route alors que je n'ai pas cessé de conduire.
" Il y avait une place à droite.
- Tu n'aurais pas pu me le dire avant ? "
Je la vois hausser des épaules et elle colle sa tête contre la fenêtre. Elle réajuste son gilet et pousse un long soupire. La route est vraiment étroite, et je déteste ça.
" Gare-toi là ! "
Sarah me montre une place entre deux voitures. Je me faufile rapidement entre les deux.
" L'hôtel est de l'autre côté de la rue. "
Elle hoche la tête et s'empresse de sortir de la voiture. Elle grogne en s'étirant et je fais de même en fermant la portière. Je fais le tour de la voiture et j'ouvre le coffre. Je tend le sac de Sarah, qui se dépêche de le prendre en me soufflant un petit " merci " et j'attrape le mien.
PDV S.
Harry attrape les clés que la réceptionniste lui tend et s'en va en vitesse vers l'ascenseur. Je remercie gentiment la femme et je rejoins Harry.
" Tu aurais pu lui dire merci quand même. "
Il hausse les épaules et entre dans l'ascenseur. Je tourne la tête vers la glace et je retire mon bonnet. Mes cheveux partent dans tous les sens et j'ai beau les coiffés à l'aide de mes doigts, rien n'y fait. Je retire les quelques gouttes de mon maquillage qui a coulé puis je regarde l'heure sur ma montre et je remarque qu'il est vingt heures. On avait mis plus de temps pour arriver en Pennsylvanie que prévu à cause des embouteillages sur l'autoroute. Je jette un coup d'oeil vers Harry. Il a l'air tellement épuisé et je me sens fautive. Il a conduit pendant plus de six heures et je n'ai fais que chanter ou dormir pendant ce temps. J'aurai dû prendre le volant aussi.
" T'es fatigué ?
- Non, ça va. "
Il est encore froid. Je soupire face à sa réponse. Je déteste quand il est comme ça, j'aimerai bien qu'il redevienne comme avant, lorsque je lui avais parlé au nouvel an, il était joyeux, calme, amical. Aujourd'hui il est totalement distant, et je me demande si je ne suis pas la raison de son comportement.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur un couleur sombre. Harry appuie sur l'interrupteur et marche rapidement pour s'arrêter devant une porte. Je le suis sans faire de bruit, tenant fermement mon sac de mes deux mains. Lorsqu'il ouvre la porte, il se pousse sur le côté, me laissant entrer la première. Je tombe directement sur un lit placé au centre de la pièce et une télé accroché sur le mur blanc en face de ce dernier. La pièce est décorée de quelques cadres représentant la ville. Harry me pousse légèrement et pose son sac sur le lit. Il l'ouvre et en sort un pyjama. Il s'assoit sur le matelas, dépose ses affaires sur le côté.
" Si tu veux prendre une douche vas-y. "
Je secoue la tête et lui répond qu'il peut y aller en premier. Il me remercie et s'enferme rapidement dans la salle de bain.
PDV H.
" Je vais dormir par terre.
- C'est bon Sarah, tu peux dormir sur le lit aussi. "
Elle me regarde et penche sa tête sur le côté. Je dépose mes affaires salles dans un sac pendant que Sarah s'allonge.
" T'es sûr que ça ne te dérange pas ? "
Je lui répond négativement et je m'allonge à mon tour. Je passe mes mains derrière ma tête et Sarah passe la couverture sur elle. Elle éteint la lampe de son côté et me lance un petit " bonne nuit ". Je soupire et je fixe longuement le plafond. Je prend mon portable que j'ai posé sur la table de nuit, et je réponds aux quelques messages que Nadine m'a envoyé.
De Nadine :
J'espère que vous vous amusez bien sur la route. Je te dis pas le boulot que je dois faire dans ce stupide magasin. J'aurai voulu être avec vous... j'espère que tu traites pas Sarah comme une merde, je sais comment t'es. Je t'aime Harry. xoxo.
De Nadine :
Sarah me répond pas, j'espère que vous allez bien. xoxo.
De Nadine :
Harry, quand est-ce que tu comptes me répondre ?
De Nadine :
Je te jure que si tu fais du mal à Sarah, je te tue.
De Nadine :
REPOND !
De Nadine :
Sarah vient de m'envoyer un putain de message pour me dire que vous étiez dans des embouteillages. Putain Harry tu pouvais pas me prévenir ?
A Nadine :
On va bien Nadine, je vois pas pourquoi tu t'inquiètes sérieusement. Non, je ne maltraite pas ton amie, calme-toi. Je t'ai pas répondu parce que je conduisais. xoxo.
De Nadine :
J'espère bien. Je me suis vraiment inquiétée...
Je lève les yeux au ciel en découvrant son message. Je verrouille mon portable et je le repose à sa place. J'éteins la lampe et ferme les yeux.
