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PDV S.
J'enfonce mes écouteurs dans les oreilles, je pose ma tête contre la vitre du car et je pousse un long soupire lorsque le chauffeur reprend la route. Je n'ai pas dormi de la nuit, j'étais beaucoup trop occupée à pensé à ce qui c'était déroulé. J'aurai dû effacer le message après l'avoir lu et je me demande encore pourquoi je ne l'ai pas fais. Harry m'avait appelé ce matin, pour me dire qu'il avait conduit toute la nuit et qu'il était arrivé en Arizona. Je m'étais d'abord résignée à la rejoindre après ce qu'il m'avait fait, j'aurai pu prendre le prochain car qui m'aurait emmené jusqu'à New York, mais je ne peux pas le laisser seul pour sa Road Trip.
Un homme est assit à côté de moi, les jambes croisées, les mains dans les poches de sa veste marrons, la tête incliné vers l'arrière contre le siège bleu et blanc, ses lunettes de soleil sur le nez le cachant de la lumière du jour. Il me fait penser à Harry lorsqu'il dort. Il est calme, paisible comme lui en ce moment.
" Je ne vous dérange pas. "
Je sursaute lorsqu'il retire ses lunettes et qu'il me fixe de ses yeux verts. Il m'offre un sourire chaleureux suivit d'un clin d'oeil pendant que je retire mes écouteurs.
" Vous nêtes pas réellement discrète quand vous regarder des personnes.
- Je m'excuses vraiment, je ne voulais pas vous regarder seulement vous me faîtes penser à quelqu'un. "
Il forme un o avec sa bouche en hochant la tête. Il range sa paire de lunette dans un boitié qu'il balance dans son sac à dos. Il tourne sa bague en or dans ses doigts et il repose son regard sur moi.
" Vous n'êtes pas du coin je me trompes ? "
Je lui réponds négativement, je me redresse et je retire mon gilet blanc, que je dépose derrière mon dos puis j'amènes tous mes cheveux du même côté.
" Ca ce voit.
- Vraiment ?
- Oui, si vous étiez du coin, vous auriez un petit accent et vous n'aurez pas de gilet. Personne ne porte ce genre de gilet à Las Vegas. "
Je me cale correctement contre le siège, je penche ma tête sur le côté, levant quelques fois les sourcils. Je passe ma main sur mon front pour retirer la sueur qui commence à couler.
"Vous venez d'où ?
- New York, et vous ?
- Je viens de l'Australie. Je m'appelle Tom.
- Sarah. Et donc Tom que faites-vous dans un bus qui ce dirige vers l'Arizona ? "
Il regarde rapidement l'heure sur sa montre puis pose sa main sur son ventre en soupirant longuement. Il passe sa langue sur ses lèvres, prend une grande respiration et décroise ses jambes pour les poser sur le siège.
" C'est une très longue histoire, et vous ? Que faites-vous seule dans ce car ? Je ne pense pas que vous soyez aussi stupide pour voyager seule, donc j'imagine que vous allez rejoindre quelqu'un non ?
- C'est exact. Vous allez rejoindre quelqu'un vous aussi ? Votre femme, votre petite-amie ? "
Il rit face à mes questions et je fais de même.
" Non, je ne vais pas rejoindre ma fiancée ou je ne sais quoi d'autre. Je suis en voyage d'affaire.
- Vous voyager dans un bus ? "
Je ferme légèrement les yeux et je recule ma tête en levant un sourcil.
" Oui, je sais que ça peut paraître vraiment étrange mais oui. Mon chauffeur a eu un léger problème avec la limousine.
- Mais vous ne ressemblez pas un homme d'affaire, je veux dire que vous portez un jean, des bottes et un gilet.
- Ca aussi c'est une longue histoire.
- J'ai tout mon temps. "
PDV H.
Je suis allongé sur le lit de la chambre du motel. J'attend désespérement que Sarah arrive et j'ai l'impression qu'elle ne passera jamais le bas de la porte. Je frappe nerveusement le bout de mes doigts contre le drap et je pousse un long soupir. Je suis allé beaucoup trop loin la veille et je ne l'ai réalisé que ce matin, quand je me suis réveillé seul dans cette chambre. J'ai conduit toute la nuit et je me demande encore j'ai pu le faire. J'ai passé sept heures dans une voiture et je me suis endormi vers six heures pour me réveiller deux heures après. Lorsque j'ai appelé Sarah, elle semblait totalement perdue comme moi. Je sais que dès qu'elle va entrer dans la chambre, je vais m'en prendre plein la figure et je ne sais pas comment je vais faire pour gérer ma colère.
Je n'ai pas répondu aux messages que Nadine m'a envoyé hier soir. Elle semblait elle aussi inquiète. Elle m'avait même menacé d'appeler la police si je ne lui répondais pas, mais je n'ai rien fait. Je me suis simplement demandé pourquoi est-ce qu'elle m'avait trompé, et surtout avec mon meilleur ami. J'ai longtemps pensé que Nadine était une pour moi. Je me souviens encore de notre rencontre. Peter m'avait forcé à aller à une stupide fête organisé par l'un de ses amis. Il m'avait emmené de force là-bas alors que je lui avais dis que je voulais rester chez moi pour réviser mon examen. Je me dis aujourd'hui que s'il n'avait pas insisté, je ne l'aurai jamais rencontré et peut-être que dans un sens, ça aurait été mieux ainsi. La première fois que j'ai croisé son regard, c'était dans la cuisine de la maison. Elle était adossée au plan de travail, une bière à la main en train de parler avec Zayn, un de mes ami. Je me souviens que je n'ai pas réussi à la quitter des yeux, et je savais qu'elle me jettait des regards aussi, mais je n'ai pas pu lui parler. Pas à cette soirée. Je lui ai adressé la parole pour la première fois dans la piscine de la fac. Elle était assise sur le banc, seule, le regard dans le vide et c'est à ce moment que je me suis approché d'elle et que je me suis assis à ses côtés. Elle m'avait offert un grand sourire, je me souviens encore que j'étais gênée de la voir en face de moi. La première chose qui était sortie de ma bouche était de dire que l'eau était plutôt bonne. Elle avait ris, et tout est parti de là. Depuis je la connais, elle a toujours été proche de Peter, ils étaient devenus rapidement amis mais je n'aurai jamais pensé qu'elle puisse me faire un coup aussi tordu.
Je sors de mes pensées en entendant la porte de la chambre s'ouvrir. Sarah tire sa valise derrière elle, pose son portable et ses lunettes sur la commode avant de se tourner vers moi. Ses cheveux sont regroupés dans un chignon fait à la va-vite, son maquillage a coulé sous ses yeux, comme-ci elle avait pleuré et je sens une petite boule se former dans ma gorge. Elle me fixe de ses yeux bruns et finit par baisser la tête en croisant ses mains derrière son dos.
" Est-ce que tu pourrais dire quelque chose ?
- Dire quoi Harry ? Que tu m'as laissé comme une vieille merde dans le couloir de l'hôtel à Las Vegas, que je n'ai pas dormi de la nuit parce que je n'ai pas arrêté de penser à notre stupide dispute, que j'ai passé plus de dix heures dans un putain de car moisi assise à côté d'un garçon qui ne racontait que des conneries, ou tu veux que je te dises combien j'ai mal au pied puisque j'ai dû marcher de l'arrêt de bus à ce putain de motel miteux.
- Je suis désolé.
- Je le suis moi aussi Harry, je le suis aussi. "
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