L'Ombre Du Mal

L'arrivée (1)

Le noir, le néant, le vide, le silence après la tempête, elle ne ressentait rien que cela. Elle n'entendait plus, elle ne voyait plus, comme plongée dans le plus profond gouffres des abysses, tout était si calme dans le plus profond des sommeils. Tout passait au ralenti, le temps, l'eau coulant sur ses mains ou la brise printanière vivant dans son esprit, mais tous cela n'était qu'une vile impression.
Soudainement un bruit insupportable brisa les tympans. Puis un léger picotement à l'abdomen se fit sentir. Au début ce n'était rien de dérangeant mais il devint plus fort et plus intense, pour ensuite se transformer en brûlure et enfin finir par devenir une douleur arrachante. Elle passa du calme à la souffrance si vite qu'elle pensa que quelqu'un essayait de lui arracher les tripes.
Elle sentait la mort s'approcher mais elle ouvrit les yeux.

Éblouie par la lumière, elle sentit son souffle se couper. Son corps l'implorait de crier mais sa gorge douloureuse ne pouvait que gémir de douleur.
Sa vue s'éclaircit, et cherchant à comprendre la raison de son agonie, elle sentit un liquide la toucher. Sa main parcouru son torse et toucha un objet froid planté au plus profond d'elle. Il lui brûla la peau l'obligeant à regarder.

Il y avait du sang, beaucoup de sang, partout, sur ses mains, sur sa robe, sur le sol et au-dessus du poignard planté en elle. Elle l'extirpa de son corps de la manière la plus rapide possible, et laissa un horrible cri de douleur sortir de sa bouche. Des larmes de douleurs coulèrent sur ses joues et elle balança exténuer l'arme hors de sa vue.

Elle se sentait mieux, même beaucoup mieux même si sa douleur n'avait pas du tout disparue. Elle se mit dans une meilleure position malgré les difficultés, et observa son entourage. Autour d'elle, il n'y avait que du sang, son sang, et sa belle robe de couleur émeraude était tachée par celui-ci. Elle regarda ses mains tachées de son sang et remarqua immédiatement l'absence de sa marque du Diable. Elle la chercha mais ne la trouva pas, Elle avait disparue, elle n'était plus là faisant revenir la panique et l'angoisse.
Elle se regarda dans le reflet de son sang et poussa un autre cri. Ses yeux était redevenu normal et sa bouche l'était aussi. Elle se mena les mains à la tête sous la panique, elle était redevenue comme avant, comme lors de sa jeunesse, comme quand Dieu l'avait à créer.
Ce fut un choc, tous étaient arrivé si vite, il lui avait tous prit et elle n'avait rien pu faire contre. Une grande colère l'envahit, si grande qu'elle en oublia un instant sa douleur. Ça n'avait pas de sens, rien n'avait de sens, il ne pouvait pas lui avoir fait ça, il ne pouvait pas être plus forte qu'elle, c'était impossible, ceci était impossible. Cette trahison ne pouvait pas être réel, cette tentative d'assassinat ne pouvait pas être réel, comment avait-il fait pour la battre si facilement ?
Il l'avait détrôné à l'aide de ce fichu poignard, et elle était maintenant impuissante.
Un seule mon résonnait dans son esprit, et c'était celui de "vengeance". Elle allait se venger, elle devait se venger, elle ne pouvait pas laisser ce crime impuni. Ils avaient défié leur Roi, leur Dieu, et le sort qu'elle leur réservait était bien pire que l'éternelle damnation. Toute sa colère aller tomber sur ses traîtres et aucun ne seraient épargné, car contrairement à son père, elle ne pardonnait les péchés.

Elle sentit quelque chose bouger à côté d'elle, et elle se s'empressa de déclencher sa haine sur la chose en faisant un grognement presque animal. Mais ce n'était qu'une brebis qui la regardait terrifiée.
Étonnement elle ne lui fit rien, elle ne fit rien à la pauvre bête, car un cri humain venait de prendre toute son attention.
Elle fixa l'homme qui l'avait découvert et constata que ce n'était qu'un simple villageois sous le choc. Elle lui sourit à pleine dents, elle sentait sa peur depuis ici, et elle sentait délicieusement bon. Il était pétrifié face à son regard félin menaçant et s'éclipsa dès qu'il entendit son grognement féroce. Il partit en courant, criant horrifiée tandis qu'un rire inhumain sortit de sa bouche.
Elle toussa avant de reprendre une expression plus douce, plus humaine, et se rendu enfin compte de son mal de gorge. Après tout, elle s'était quand même fait étrangler.
Elle reposa sa main sur sa blessure avant de regarder l'animal toujours à côté d'elle. Par tout hasard, en fuyant son assassin, elle avait fini dans le Monde des Hommes, cachée dans une grange. Elle regarda mieux, et vit plusieurs animaux la regardant tous silencieux, intrigué par cette inconnue assis près de leurs foins.