La fausse dévote

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« Sœur Irène ce n'est qu'un mal entendu ! » Dit-elle rapidement mais elle ne répondit rien, elle ne la regardait même pas.
« J'ignore ce que Lady Elizabeth lui a raconté mais je ne suis rien de tout cela !
- Accusez-vous Madame de mentir ?
- Je vous dit la vérité, je ne suis qu'une victime dans toute cette histoire.
- Désolé Mademoiselle mais seul père Matthieu peut vous aidez. Je prierai pour votre âme. » Fit sœur Irène avant de la laisser seule dans la chapelle, lui claquant la porte au nez. Elle se retourna exaspéré et extériorisa sa frustration silencieusement.
Pourquoi Lady Elizabeth n'aurait pu pas se taire pour une fois, n'avait-elle pas eu assez en la voyant dans cet état ? Edward lui avait donné la parfaite occasion pour se venger. Elle se trouvait maintenant dans une chapelle laide, peu aéré et de très mauvais goût. Elle avança le regard rempli de dégoût, les lieux saints lui étaient très désagréable, d'autant plus s'ils étaient si repoussants au simple regard. Elle avança lentement dans l'endroit et s'approcha du bénitier en tenant son bras bandé, cet endroit commençait déjà à la démanger profondément et elle n'avait fait que quelques pas. Elle ne marchait déjà plus très droit. Elle approcha sa main de l'eau sachant ce qu'elle devait faire, et la toucha du bout des doigts. À part lui provoquer une forte sensation de dégoût, celle-ci ne fit ne lui rien d'autre. Elle était simplement d'un froid très désagréable, et d'une odeur qui n'évoquait pas la propreté, il semblait bien qu'elle n'avait pas été changer depuis très longtemps. De manière très subtile, elle fit le signe de la croix sans toucher réellement sa peau. Elle ne voulait pas qu'une goutte de cette eau sale touche par malheurs sa peau si pure et sachant qu'elle était observée, il fallait surtout pas paraître suspecte, le curé l'avait vu entrée. Elle partit immédiatement se confesser, le plus vite elle le faisait, plus vite elle était sortie d'ici.

Elle ressortit de la chapelle contrariée, ce prêtre lui avait injustement rendu une dure pénitence. Ce n'était que quelques bijoux que personnes ne semblait vouloir et une bouteille qu'elle n'avait finalement pas pu garder. C'étaient des objets insignifiants comparé aux restes des possession que pouvait avoir un vieux rat anobli. Il ne méritait d'ailleurs aucun de ses biens, encore moins après ce qu'il lui a fait. C'était stupide et surtout une perte de temps, elle n'avait aucun remords, et ce n'était pas maintenant qu'elle allait écouter un vieux prêtre aigri.

Elle s'éloigna de cet endroit qu'elle répugnait tant et se perdit rapidement dans les longs couloirs du couvent. Cet endroit ne paraissait pas si grand de l'extérieur et pourtant il ne suffisait que d'un seul instant d'inattention pour ne plus savoir où elle se trouvait. Il n'y avait non plus personne à qui elle pouvait demander son chemin, personne n'avait croisé son chemin alors que le lieu semblait être rempli de vie à son arrivée. Il n'y avait plus une mouche, pas un bruit, juste elle, déambulant seule dans ce lieu très peu accueillant. C'était un endroit étrange, il était assez bien illuminé et gardez pourtant un aspect lugubre. La décoration composée de croix dénuée de charme et de quelques vieilles peintures religieuses aux compositions singulières rendaient l'endroit encore plus laid. C'était si déprimant, cela lui enlevé toute envie de loger ici mais bien sûr, on ne lui avait pas donné le choix. Tous ce qu'elle avait visité pour l'instant ne donnait qu'une envie, retourner dans le château d'Edward où tous étaient beau et confortable. Passer la journée allongée sur sa méridienne à lire, et à regarder par la fenêtre dans le calme et la sérénité était un plaisir qui lui paraissait si lointain. On l'avait déplacé du confort de ses appartements pour lui montrer que des endroits néfastes. Autour d'elle ne se trouvait que misère et désolation alors qu'il existait bien de merveille de la nature à visiter. Ça n'aidait pas son moral.

Elle continua à errer dans les couloirs pendant un certain temps avant de enfin tomber sur quelque chose digne de son attention. Une cour intérieure, une cour un peu sombre à première vue mais qui était bien plus intéressante que tous ce qu'elle avait vu. Elle s'assit sur un des bancs installés pour reposer ses jambes et attendit que quelque chose se passe ou que quelqu'un vienne la chercher. Elle commençait vraiment à s'ennuyer, elle n'avait plus rien à faire et personne de confiance à qui se plaindre, il ne lui restait que la prière, mais il y avait tant de raison pour lesquelles elle n'allait pas faire ça. Elle sortit tout de même son rosaire et le garda en main le temps de l'attente, qui sait, à tout moment une nonne pouvait venir la surprendre.

L'Ombre Du MalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant