Prisonnière en Terre Sainte

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Sa vue se brouilla, et elle sentit une larme couler sur sa joue, Edward n'était pas encore revenu. Il n'était pas là. Moïse n'était même plus à ses côtés. Elle était complément seule, au beau milieu de la nuit. Elle trembla, elle ressentit un grand vide se former en elle. Elle eut froid. Tous ses espoirs venaient de se briser en mille morceaux devant ses yeux. C'était comme si le monde entier venez de lui tomber dessus, et elle n'avait plus la force d'un dieu pour le retenir. Elle voulait fuir mais elle n'y pouvait plus rien. Elle se sentait impuissante, écrasée, petite, perdue. Une douleur à la poitrine qu'elle n'avait jamais encore connue fit son apparition. Elle posa sa main sur son cœur inquiète, elle ne s'attendait pas que son absence lui fasse autant de mal, et c'était pourtant lui qui l'avait mise dans cette situation.

Elle se laissa glisser au sol pour continuer à pleurer en silence. Elle ne s'était jamais sentit aussi seule, si déçue. Elle se sentit trahie, une fois de plus. Elle ne savait plus quoi faire, ni où se poser. Elle voulait juste s'en aller, où voir directement disparaître, mais elle ne pouvait même plus faire cela, même se lever semblait être bien trop de travail.
Elle n'essaya pas de calmer sa respiration, ni de cesser ses pleurs. Elle se laissa être misérable un bon moment. Elle n'avait rien de mieux à faire.

Au plein milieu de sa mélancolie, elle entendit un bruit étrange provenir des bois. Elle se montra immédiatement plus attentive et distingua à nouveau le même bruit. Elle crut reconnaître le craquèlement de bouts de bois. Elle l'entendit une nouvelle fois, et se redressa légèrement. Elle essuya ses larmes, et regarda autour, mais il n'y avait rien, il n'y avait personne, cependant elle commença à se sentir observée. Elle n'aimait pas ça.
Elle aurait aimée continuer à se morfondre dehors, mais elle était exposée à tous les dangers. Elle chercha la force de se lever et avança lentement vers la porte d'entrée, mais celle-ci était malheureusement fermée. Elle essaya de la forcer mais elle n'y pouvait rien, quelque chose ne voulait pas qu'elle entre. Elle sentit soudainement les battements de son cœur s'accélérer. Elle entendit à nouveau ces bruits derrière elle et avait l'impression de sentir une odeur s'approcher. Le vent commença petit à petit à se lever, un léger vent froid ne semblant avoir rien de naturel. Elle eut la chair de poule.

Elle regarda vers où il provenait et sentit un choc traverser son corps. Elle vit quelqu'un la regarder depuis la forêt. La personne le remarqua et se cacha immédiatement derrière un arbre pour disparaître de sa vue. Elle était pétrifiée, il y avait bien quelqu'un qui l'a surveillée.
Elle ne quitta plus des yeux la forêt, cherchant du regard ce qu'elle venait de tout juste découvrir, dans l'espoir qu'il ait pour de bon disparu. Mais ses espoirs furent court. Elle revit le même visage la regarder discrètement, cette fois-ci de plus près. Il n'était plus derrière un arbre mais tout juste à l'autre bout du couvent. Son premier réflexe fut courir.

Elle partit le plus vite qu'elle put et chercha un endroit pour se cacher. Elle se précipita vers la bergerie et ferma la porte derrière elle, avant de partir se réfugier dans un coin. Elle réveilla une brebis par inadvertance, mais elle la tint fortement en bras pour éviter qu'elle bêle.

Elle entendait quelqu'un, quelque-chose s'approcher. Elle retint sa respiration, elle aurait aussi aimé cesser les battements de son cœur, cesser de les entendre, les sentir, ce qui l'angoissait davantage. Elle entendit des pas ralentir et vit une ombre passer derrière la porte. Elle tremblait, la brebis tremblait, elles avaient peur. Elle sentit un liquide froid couler de l'une de ses narines, tandis que l'animal qu'elle tenait cessa totalement de bouger. Elle avait mal à la tête.
Une odeur familière inonda l'endroit. Une odeur qu'elle n'appréciait plus autant qu'auparavant, ça puait la magie. L'ombre c'était arrêté devant la porte et elle ne sut plus quoi faire. Quelques chuchotements arrivèrent jusqu'à ses oreilles et elle crut vaguement reconnaître une voix de femme, en tout cas une voix humaine, ce n'était pas un de ses semblables. Elle resta cachée, silencieuse, tenant fortement cette pauvre brebis en recherchant un peu de réconfort. Les pas se mirent à avancer à nouveau, puis l'ombre disparut de sa vue. L'odeur se dissipa, et les chuchotements cessèrent, cependant elle ne se sentait toujours pas en sécurité.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 30 ⏰

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L'Ombre Du MalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant