Chapitre 3

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Adrien Agreste venait tout juste de s'endormir quand il fut réveillé par un bruit sourd.

« Plagg ?

-...gn... reblochon. » marmonna le Kwami assoupi sur l'oreiller à côté de lui, ses minuscules bras enroulés autour d'un bout de camembert entamé.

Alors qu'Adrien se demandait s'il n'avait pas rêvé, le bruit se répéta – bong – et Plagg s'éveilla en sursaut.

« Hein ? Quoi ? Qu'est-ce que c'est ? Ce n'est pas moi qui ai fait couler l'Atlantide, je vous le jure !

-Plagg ! Calme-toi ! » murmura Adrien.

Si son Kwami avait entendu le bruit, c'est qu'il ne s'agissait pas de son imagination. Le bruit se répéta une nouvelle fois et en se concentrant, Adrien put identifier sa source – hors de sa chambre.

Un cambrioleur ?

« Tu as entendu ? demanda Plagg, légèrement apeuré.

-Oui. Chut. Viens avec moi. »

Adrien s'empara du Kwami dans une main et de son téléphone de l'autre. Appuyant par mégarde sur un bouton, l'image de Ladybug lui servant de fond d'écran de verrouillage éclaira temporairement la chambre.

Il frissonna. Il était bien trop épris de cette fille – à présent, dès qu'elle lui parlait de cauchemars, il en faisait aussi. Mais les cauchemars ne faisaient pas de bruit.

Le son se répéta. La source du bruit se trouvait dans le couloir. Juste derrière la porte. C'était des bruits de pas, il en aurait parié son Miraculous.

Rassemblant tout son courage, l'adolescent pénétra discrètement dans le couloir. Une silhouette à peine perceptible y avançait d'un pas tranquille. Elle ne ressemblait ni à la silhouette massive de son garde du corps, affectueusement surnommé le Gorille, ni à la silhouette fine et féminine de Nathalie. Elle était trop petite pour être celle de son père.

Adrien se dissimula derrière une armoire, prêt à murmurer :

« Plagg, transfo...

-Bonsoir, Adrien Agreste. »

Dans sa cachette, Adrien se figea. Tout à coup, deux immenses yeux bleus apparurent dans l'obscurité, à quelques centimètres de son visage.

« Qu'est-ce que... Qui êtes-vous ? tenta-t-il de demander d'un ton ferme.

-Tu ne me reconnais pas ? »

Une main se posa à côté de sa tête, à la surface de l'armoire où Plagg avait filé se cacher. Les yeux d'Adrien s'écarquillèrent quand il entendit un bruit de bois qui se consume. On aurait dit un bruit de... un bruit de...

Un bruit de cataclysme.

Impossible. Il fallait qu'il voie à qui il avait affaire. D'un geste rapide, il releva son téléphone dont il avait allumé la lampe-torche vers l'assaillant. Ce dernier broncha à peine – ses pupilles rondes devinrent simplement fendues, comme celles d'un chat.

Et pour cause. Adrien faisait face à un sosie de lui-même.

« Qu'est-ce que...

-Je sais que tu as toujours préféré le noir, mais crois-moi, le blanc nous va beaucoup mieux à tous les deux. »

Nous ?

Beaucoup trop d'informations se bousculaient dans la tête du garçon, chose qui semblait logique lorsqu'on faisait face à un sosie de soi-même. La lumière du téléphone, éclairant le couloir, dévoilait le parfait jumeau de Chat Noir ; si on oubliait la couleur du costume, de ses cheveux, et de ses yeux. Blanc, blancs, bleus.

Blanc comme neige - Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant