Chapitre 12

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Le garde du corps d'Adrien, plus affectueusement surnommé le Gorille, somnolait devant l'entrée de la chambre de Gabriel Agreste. Il était réputé pour avoir le sommeil lourd - aussi était-ce probablement pourquoi il ne sentit pas la main gantée de blanc s'approcher de son visage, avant d'hésiter à quelques centimètres de sa peau.

Si le Gorille ignorait tout cela, Chat Noir, grâce à sa vision nocturne, le vit très bien.

« Arrête. Laisse-le. » ordonna-t-il.

Chat Blanc releva la tête, inexpressif. Chat Noir avait sincèrement cru que son double avait voulu s'en prendre au Gorille ; mais à présent, il venait presque à en douter. Chat Blanc confirma rapidement son intuition :

« ...Je ne comptais pas lui faire de mal.

-Ah oui ? répliqua Chat Noir.

-Tu en doutes ? Je te rappelle que nous sommes la même personne.

-Je ne chercherai jamais à faire du mal à mon propre père !

-Si tu savais ce qu'il faisait, tu en aurais envie aussi. »

Chat Noir grimaça, sa main se resserrant plus fort autour de son bâton. Dans son autre main, un Cataclysme bullait paisiblement. Il ne fallait pas qu'il l'écoute, qu'il se laisse tenter. Il tentait de l'embarquer dans ses projets meurtriers mais...

« ...Je ne suis pas un monstre. Je ne suis pas toi. Pas encore.

-Et si j'arrive à mes fins, tu ne le deviendras jamais. Tu ne vois pas c'est ce que j'essaie de faire ? Pourquoi est-ce que personne ne veut comprendre Chat Blanc, à la fin ? Réponds-moi, Adrien ! »

Chat Noix sursauta. La voix de Chat Blanc s'était élevée sur ces derniers mots, et il se retourna brusquement, les yeux brillant de colère. Chat Noir esquiva son attaque, un guéridon se désintégrant à sa place au contact de Chat Blanc.

« ...Tu es complètement fou, gronda Chat Noir en essayant d'ignorer le fait que sa main venait de redevenir transparente.

-Je suis toi, haleta Chat Blanc avec un demi-sourire dément. Choisis mieux tes mots. Choisis bien qui tu défends. »

Chat Noir se crispa, regardant sa main qui refusait de réapparaître. Elle ferait mieux de le faire vite – où il ne pourrait pas esquiver la prochaine attaque de Chat Blanc. Heureusement, un grognement derrière eux leur fit détourner le regard à tous les deux. Le Gorille venait d'être réveillé par leur raffut.

Il les considéra, troublé par la vision de deux super-héros félins quasi identiques, puis sa conscience professionnelle le rattrapa et il bloqua de toute sa largeur la porte de la chambre du père d'Adrien.

Au même moment, son téléphone sonna, et ce fut la voix de Nathalie qui résonna dans le combiné :

« Nous avons un intrus dans la résidence. Mettez Adrien en sécurité et prévenez Monsieur Agreste. »

Le Gorille fronça les sourcils, et les oreilles félines de Chat Noir s'abaissèrent légèrement devant son air patibulaire. Il y avait visiblement plus d'un intrus aux yeux de son garde du corps, ce soir – et il se demanda brièvement pourquoi Nathalie, qui se trompait rarement, n'avait pas mentionné qu'il y en avait deux, et non un seul.

Un feulement agacé retentit, et Chat Blanc disparut tel un spectre dans l'obscurité, rapide et silencieux. Le Gorille fronça les sourcils, et Chat Noir n'eut d'autre choix que de l'imiter, passant son Cataclysme sur une fleur dans un vase. Si Adrien n'était pas dans sa chambre, il aurait tout un nouveau lot de problèmes à affronter.

Blanc comme neige - Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant