Blanc comme neige - Miraculous Ladybug

Chapitre 7

Plusieurs jours passèrent.

La neige tombait plus dru que jamais, et Adrien se surprenait à prendre du plaisir à endosser le costume de Chat Noir tous les soirs pour aller veiller sur Marinette. Il avait d'abord décidé de rester dehors et de monter la garde sur sa terrasse, pour éviter un embarras similaire à sa première visite chez elle – mais l'adolescente avait pris pitié de lui, et désormais, il se glissait chaque soir dans sa chambre lui tenir compagnie jusqu'à ce qu'elle le fiche dehors lorsqu'elle allait se coucher.

Il faisait bien plus chaud chez Marinette que chez lui, songeait-il à chaque fois qu'il pénétrait par la trappe menant à sa chambre. Il ne savait pas si c'était simplement le chauffage, ou autre chose – comme le chocolat chaud qu'elle avait fini par lui proposer au bout de sa troisième visite, ou les jeux de société qu'elle avait fini par sortir au bout de la cinquième. Si Marinette s'était montrée un peu distante au début – après tout, avait supposé Chat Noir, elle était face à un super-héros, un super-héros archi canon comme lui de surcroît -, elle s'était finalement détendue. Ils passaient désormais la plupart des soirs à bavarder de tout et de rien, à jouer à des jeux vidéo, ou même à regarder de vieux films.

C'était étrange de découvrir que Marinette Dupain-Cheng était capable d'aligner plus de trois mots dans une seule phrase – alors qu'Adrien la pensait un peu bègue sur les bords -, mais c'était agréable. Elle était de bonne compagnie.

Bon, elle était toujours un peu étrange. Elle lui avait demandé s'il n'avait pas des vêtements à lui prêter à cause d'un accident de garde-robe impliquant de l'alcool à flamber utilisé à la boulangerie, sans donner plus de précisions sur comment l'alcool susnommé avait pu finir de la cuisine à sa chambre. Mais malgré tout, sa présence réchauffait l'atmosphère bien plus que le chauffage au sol, la climatisation réversible et la cheminée de sa chambre combinés – et Chat Noir avait fini par lui ramener des vieux sweats et t-shirts.

Oui, la neige tombait sur Paris plus fort que jamais ; les super-vilains étaient plutôt calmes ; et Marinette, un peu libérée de ses lourdes tâches de super-héroïne, se surprenait à attendre la venue de Chat Noir tous les soirs. Ce n'était pas grand-chose, songeait-elle. Après tout, elle savait d'expérience qu'il ne lâcherait pas l'affaire, et en arrivant, il aurait peut-être froid – alors elle préparait un plaid. Peut-être qu'il aurait aussi un petit creux ; alors elle amenait aussi des cookies. Et puis, ils n'allaient pas rester à se regarder dans le blanc des yeux, pas vrai ? Alors elle choisissait aussi un film, ou un jeu. Et de fil en aiguille, elle finissait par se recoiffer rapidement quand il arrivait – au cas où, même si cela impliquait également de cacher les livres qu'Alya dégotait à la bibliothèque au sujet de Chat Blanc, que Marinette devait cacher dans son placard, à son grand regret.

En même temps, elle n'était pas certaine que Chat Noir ait compris grand-chose à ces livres. Alya, égale à elle-même, avait trouvé un mystère qu'elle ne parvenait pas à résoudre, encore plus mystérieux que la véritable identité de Ladybug, et elle s'était fait une mission de comprendre d'où pouvait venir Chat Blanc. Malheureusement pour Marinette, cela se traduisait par de nombreuses heures dans les bibliothèques parisiennes, où l'adolescente s'était retrouvée à traîner dans des rayons dont elle ignorait l'existence. Physique quantique, réalités alternatives, magie noire – aucun domaine un peu obscur n'échappait aux théories farfelues d'Alya, qui lisait tout ce qu'elle pouvait trouver.

« Le voyage temporel ? Mais ça n'existe pas ! soupira Marinette.

-Les sosies de Chat Noir akumatisés non plus, mais regarde où nous en sommes. » rétorqua Alya en désignant du menton la silhouette encapuchonnée qui rôdait en silence près de la vidéothèque.