Chapitre 15

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Quand Ladybug arriva de l'autre côté de l'immense terrier temporel de Bunnyx, elle réalisa qu'elle avait quitté Paris pour arriver à Paris.

Un autre Paris.

« Home sweet home, si on peut dire ça comme ça. » fit Bunnyx en s'étirant.

Ladybug ôta le saladier que Bunnyx avait mis sur sa tête. Ses boucles d'oreilles avaient commencé à biper – mais pour la première fois, elle n'avait pas à s'affoler d'avoir à se détransformer devant quelqu'un.

Après tout, il n'y avait pas âme qui vive dans ce Paris futuriste.

Elle fit quelques pas en avant, et réalisa qu'ils avaient atterri au sommet de la tour Montparnasse, qui leur offrait une vue sur le panorama dévasté qu'offrait la ville.

De l'eau partout. La moitié des bâtiments submergés ; l'autre moitié des bâtiments détruits. Et puis, il y avait le silence. Pas une voiture, pas un cri de bébé.

Il n'y avait pas un chat.

« ...Chat ! » fit Ladybug en sursautant.

La vision de ce futur désastreux l'avait tant sonnée qu'elle en avait oublié pourquoi elle était venue. Elle avait laissé un Chat Noir agonisant sur la tour Eiffel de sa réalité pour suivre Chat Blanc ; qui l'avait entraînée dans le terrier de Bunnyx sans même lui laisser le temps de lui poser plus de questions. Bunnyx n'avait pas eu d'autres choix que de les suivre, et avait tout juste eu un instant pour poser un saladier sur la tête de Ladybug et lui éviter de découvrir malencontreusement tous ses prochains cadeaux d'anniversaire à venir – ou pire.

Chat Blanc, lui, semblait avoir disparu pendant le voyage.

« Cet endroit me file la chair de poule à chaque fois que j'y passe, fit Bunnyx en fronçant les sourcils.

-Tu y passais souvent ? »

Bunnyx fit un signe du menton vers un coin du toit de la tour, et Ladybug aperçut un amoncellement de petits bibelots : des paquets non-entamés de biscuits, des couvertures recouvertes de poussière, des parapluies qui étaient restés fermés, des brosses à dents et des vêtements intacts.

« Il n'a jamais touché à rien, révéla Bunnyx. Mais je... je ne pouvais pas le laisser. »

Ladybug ouvrit la bouche pour l'interroger mais l'héroïne avait déjà tourné les yeux, se murant dans un silence pensif.

Ladybug s'approcha du tas de biens accumulés dans un coin, les effleurant du bout des doigts, quand ses mains s'approchèrent d'un sac vide. Elle tiqua quand elle lut « Boulangerie Dupain-Cheng ».

Bunnyx persistait à regarder ailleurs, et soudain, elle se remémora cette fois où une jeune femme aux bras tatoués avait acheté l'équivalent d'un tombereau de cookies.

C'étaient les seules choses entamées du lot, et sous le masque, Marinette ne put s'empêcher d'être émue. Même après l'apocalypse, un peu d'amour continuait à subsister, comme une fleur sur un tas de débris.

...Une fleur ?

« Bon ! Qu'est-ce qu'on fait ? Il n'y a pas âme qui vive, dans ce trou, pas même un géranium sur un balcon ou...

-Je crois que tu t'es trompée sur ce coup-là, Bunnyx. » fit Ladybug.

Elle se baissa et ramassa un pétale rose, qui tranchait vivement par rapport à l'ambiance grisâtre qui les entourait.

« Là ! Un autre ! » s'exclama Bunnyx.

Elles faillirent se rentrer dedans quand il fallut ramasser le troisième pétale ; qui était suivi d'un quatrième, d'un cinquième, d'un sixième... et de centaines d'autres ; les premiers étaient alignés sur le toit de la tour, le reste dans l'eau, plusieurs mètres plus bas.

Blanc comme neige - Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant