Chapitre 10 : Comment ce fait-il qu'il soit si différent de Moi ?

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La route fut longue et j'espère être arrivé. Je ne vois pas encore la bâtisse dans laquelle ce Seigneur Vampire s'est réfugié mais je suis arrivé à l'endroit indiqué. Après quelques temps d'errance, je remarque que, fortement recouvert par la végétation, il y a des pierres éparpillées et discrètes, elles sont trop lisse pour ne pas avoir été taillées. Je me rend compte que je suis dans la ruine d'une ville ou d'un village, impossible de savoir, si l'on marche sur l'une des pierres sans y faire attention, cet endroit n'est que terre, verdure et bois. C'est un signe que je suis sur la bonne voie, je continue jusqu'à ce que je vois une couleur. Elle est loin, de l'autre côté de la colline nous séparant, donc suffisamment puissante pour la voir à cette distance, elle est d'une couleur jaune pale, immobile. Je traverse la colline pour m'en approcher, plus j'avance et plus je remarque quelque chose de particulier. La couleur est certes puissante mais faible ou affaibli... Je reste curieux mais prudent. Je sort de terre, de l'autre côté de la colline, entre les arbres je vois une petite maisonnette, en plutôt mauvais état, avec un trou dans le toit et les murs creusés par la végétation à certains endroits mais semble toutefois entretenu. Je comprends maintenant à quelle puissance je vais me frotter, même à cette distance j'ai l'impression d'être à côté de lui rien qu'en le regardant. J'analyse précisément les lieux pour un éventuel replis et j'avance vers cette chose que je ne peux comparer à quoique ce soit que j'ai pu rencontrer. Au pied de la bâtisse, je le vois assit, occupé à quelque chose, concentré.


Bien, le moment est venu de le déranger.


Je resserre les sangles de mes sacs sur moi et me dirige vers la porte. En face de celle-ci, je toque trois fois méthodiquement, je le vois avoir une réaction de surprise, si il n'a pas encore remarqué ma présence soit il est trop faible, soit trop occupé, soit il n'en a pas la capacité. Je réitère mon action de la même manière pour confirmer mon appel. Il se lève en fixant la porte et s'approche d'une démarche prudente vers la porte. Derrière elle, il tend sa main vers la poignée, je me tiens prêt à fuir en retenant ma terreur de la proximité entre lui et moi, une simple porte nous sépare, une porte de bois miteux, s'effritant à la lumière, mon simple souffle inexistant suffirait à la faire tomber. Les gonds grincent, la porte pivote, une créature grande et mince me regarde d'un air interrogatif de l'autre côté de l'encadrement de la porte. Quelque secondes passe, que j'utilise sciemment pour me concentrer et reprendre mes esprits, j'ouvre la conversation :

- Bien le bonjour, camarade froid.

Une surprise se lit sur son visage et réplique d'une voix hésitante :

-Qui..êtes..vous.?

- Je suis ce que je suis. Et vous, vous devez être un Seigneur Vampire nommé Igor, je me trompe ?

- C'est..C'est ça... C'est bien moi. Comment vous.. vous le savez ?

- Une Arachnée qui vivait ici, dans cette forêt, m'a fait part de chose qu'elle savait à propos de vous.

Il sort légèrement la tête de l'encadrement pour regarder les alentours et demande toujours en balbutiant :

- Et.. Où..où est-elle ?

- Elle est au temple de l'eau à Tifhobe.

-C'est..plutôt loin... Et qu'est que vous me voulez ?

- Je veux juste discuter, entre morts. J'espère ne pas vous interrompre dans quelque chose ?

- Oh non.. Non, non. Vous ne m'avez pas dérangé, rentrez.

Fini-t-il avec plus de sérénité en se décalant de l'entrée. Je rentre lentement observant l'endroit, un mix entre poussières, débarras et rangement. J'inspecte le plafond troué, on y discerne quelques arbres, une sortie de secours. Igor ferme la porte calmement après mon passage, maintenant que j'ai l'esprit plus tranquille, je peux l'analyser correctement. Il est grand et fin, il a des petites oreilles pointues et ses yeux, son nez et sa bouche sont harmonieusement proportionné sur son visage malgré sa peau grisâtre et son air fatigué. Il porte des habits classieux mélangeant l'ambre, le noir et le vert. Il se dirige vers une grande machine de bois, tenant ce qui semble être un corset incomplet tiré par une multitude de fil ayant des motifs de fleurs, de couleurs rouge pale et blanc. Je remarque que ce coin de la pièce est remplit de tissu, de fil et de vêtement plus ou moins complet. Il continue :

Moi, quand je me réincarne...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant