24 (début de la partie.2)

4.6K 151 67
                                    

5 mois plus tard

Juin 2019 et je vais un peu mieux depuis ces 5 derniers mois plutôt mouvementés. La League se porte bien. Elle essaye de se remettre lentement de l'absence de Dabi et se prépare à sa potentielle mort. Il est un élément essentiel pour la League, et pour moi. Je connais Dabi depuis mes 16 ans, autrement dit depuis 3 ans et ce n'est qu'il y a 5 mois que nous avons décidé de nous mettre ensemble. Nous nous aimons à la folie et prenons soin l'un de l'autre.
Depuis qu'il n'est plus avec nous, je vais le voir 3 fois par semaine à l'hôpital, toujours allongé dans son lit, inerte, dans le coma. La League avait perdu espoir et pensait que Dabi allait mourir, mais moi non. Je ne peux envisager ma vie sans Dabi et pourtant, au fond de moi, j'ai cette petite pensée qui me dit de me préparer au pire.
J'ai toujours pensé que ce jour-là, j'aurais dû mourir. Il aurait jamais dû se sacrifier pour moi, je ne le méritais pas. J'avais été pitoyable pendant ce combat, j'avais mis à plusieurs reprises la League en danger à cause de mon opiniâtreté, ma stupidité et le manque de réflexion.
Chaque soir je m'endors dans une chambre vide, remplie de solitude et de frustration.
Quand j'ai appris que Dabi était dans le coma et qu'il y avait peu de chance qu'il s'en sorte, ce fut la descente en enfer. Je ne mangeais rien, ne buvait presque rien, ne dormait plus ou du moins très peu, je pleurais sans cesse du à la culpabilité qui me rongeait, la fatigue me gagnait de jour en jour et j'avais perdu 6 kilos. La League essayait de me remettre sur le droit chemin, en particulier Mr. Compress qui me considère comme sa petite sœur. Je savais que me voir dans un état si minable leur faisait du mal, mais chaque jour j'y repensais, et plus j'y pensais plus la culpabilité que j'avais grandissais, donc j'avais de moins en moins de chance de m'en sortir. Les mois passaient et je me rendais compte petit à petit que ce n'était pas de ma faute, que je n'aurais rien pu faire et que je ne dois pas me laisser mourir comme ça. De jour en jour je me remet à manger, à boire et je regagne les kilos que j'avais perdu. Je retrouve le sommeil et gagne en énergie.

Il est actuellement 15:40 et je me prépare à aller rendre visite à Dabi pour la troisième fois de la semaine. Je m'habille simplement et sort, seule.
Je marche, le soleil m'aveuglant.
J'entre dans l'hôpital et suit le chemin que j'ai tracé tant de fois.
J'entre dans la chambre et pose mes affaires, comme à mon habitude.
Je m'approche lentement du lit et regarde Dabi pendant de longs instants. Ses yeux bleus comme l'océan me manquaient. Ses câlins me manquaient, ses baisers me manquaient, en fait, tout me manquait.
Ça me fait mal de repenser à ce soir-là, où il m'avait exposé ses projets de vie avec moi, ce jour où j'ai pénétré dans ma chambre en marchant sur des pétales de roses, ou j'ai découvert une couronne de fleurs et ce fameux moment où j'ai vu que Dabi avait fait l'énorme effort de se plaquer les cheveux.
Je prend ses mains dans les miennes et versent quelques larmes. À chaque fois que j'étais à côté de lui je n'arrivais jamais à les retenir. Je les efface rapidement.
Tout à coup, je sens ses doigts bouger légèrement. Si légèrement que même à vu d'œil, on avait du mal à les voir bouger.
Époustouflée, je me lève et le regarde, les yeux écarquillés.
J'ai quand même pas rêvé ?
16:20, je décide de partir, hésitante. Dabi venait de bouger, c'est peut être un signe ?
J'embrasse Dabi sur le front puis sors de la chambre.

Sur le chemin du retour, je n'ai fait que penser à ça : à ce petit geste qu'il avait fait.
J'ouvre la porte brusquement et pose mon sac au sol. Tout le monde se retourne pour me regarder.

- Dabi a bougé ses doigts, annonçais-je.
- Quoi ? dit Mr. Compress, interloqué.
- C'est peut-être un hasard, répond Shigaraki.
- Je suis sure que non, quand quelqu'un est dans le coma, il ne bouge pas, expliquais-je. C'est forcément un signe, quelque chose qui annonce qu'il ne va pas...
- Shirô, coupe Shigaraki. N'espère pas trop sinon tu risques de redevenir comme tu l'étais il y a pas si longtemps. C'était peut-être juste une coïncidence.

Le temps te le dira (Dabi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant