Le temps te le dira (Dabi x OC)

26

Il est 19:40 et même encore à cette heure-là, le discours de Hawks me trottait dans la tête. J'en avais marre, mais c'est comme si ce discours avait posé ses bagages dans ma tête pour s'y installer un moment. Même en essayant de penser à autre chose, le discours revenait.
Soudain, quelqu'un toque à ma porte.

- Oui ?
- Oui, c'est encore moi, dit Mr. Compress en ouvrant la porte, c'était pour te demander quelque chose.
- Je t'écoute, répondis-je, assise sur mon lit.
- Vu que notre sortie s'est pas totalement bien finie, je voulais savoir si tu voulais qu'on rattrape ça, me dit-il avec un air un peu gêné.
- Oui pourquoi pas ! Il est déjà 19:45 et on a pas encore mangé, tu veux qu'on aille dîner ? ai-je proposé.
- Avec plaisir, répond-il en souriant.

Il repart pour aller se préparer, tandis que je referme la porte pour faire de même. Je décide de m'habiller plutôt élégamment, discret mais beau. Je prend une robe noir manches longues, m'arrivant aux genoux, avec des talons noirs. J'attache mes cheveux en une haute queue de cheval, met un peu de parfum et prend une veste. Pendant que je réajustais ma queue de cheval, j'entends quelqu'un toquer puis entrer. Je me retourne et vois alors Mr. Compress, dans une jolie chemise noire et un jean blanc. Il avait aussi un sac à dos qu'il portait.
On se regarde et échangeons un sourire.

- Tu es très belle, me complimente-t-il.
- Merci beaucoup, répondis-je en rougissant légèrement.

Je m'approche de lui et nous sortons de ma chambre.
En refermant derrière moi, il me dit :

- J'ai pensé à un endroit qui pourrait te faire plaisir.

Je le regarde avec surprise. À quel genre d'endroit a-t-il pensé ?
Nous marchons pendant environ 10min et nous arrivons en face d'une grande colline. Je l'observe avec intérêt. Je retire donc mes talons et nous commençons à monter.

Arrivés en haut en peu de temps, je vois qu'il prend son sac, s'agenouille et sort une nappe à carreaux. Il l'a déploie et la déplie correctement sur l'herbe. Je décide de l'aider et découvre alors qu'il avait préparé pleins de petits ingrédients pour manger tel un pique-nique.
Au final, il avait apporté une bouteille d'eau, une bouteille de vin qu'il a certainement dû prendre dans nos réserves, deux verres, du pain, une pomme et des bananes, de la confiture et du beurre et des biscuits d'apéros. Encore maintenant je me demande comment tout ça a pu rentrer dans le sac.

Nous nous installons et il me sert un verre de vin. Nous trinquons à notre vie, à Dabi et à la League. Nous buvons, mangeons, rions, bref, nous passons un super bon moment.
22:30, nous admirons la pleine lune.

- La lune est magnifique, n'est-ce pas ? me dit Mr. Compress.
- C'est vrai, je la trouve splendide, répondis-je tout en fixant la lune.
- Oh, j'avais oublié.

Il prend une bille de sa poche et en libère une fleur de lys blanche.

- Oh, elle est incroyablement belle, merci beaucoup, dis-je en la prenant délicatement. Au fait, tout à l'heure, tu voulais me dire quelque chose, tu t'en rappelle ?
- Oui, mais laisse tomber, ce n'est rien d'important, répondit-il en esquivant le sujet. C'était débile.
- C'est pas grave, même si c'est débile, pour moi ça peut être important, et toi ça te libérera d'un poids, insistais-je. Tu es sûr ?

Il eut un moment d'hésitation.

*Avant cette sortie tous les deux* :

- Tu me trouves comment ? dit Mr. Compress.

Kurogiri ne dit rien.

- Je ne vais rien faire, tu le sais, je ne suis pas comme ça.
- Tu sais très bien que je suis contre cette sortie à deux, qui sait ce que fera Dabi s'il l'apprend après être sorti du coma, râle Kurogiri. Tu prends d'énormes risques et le pire c'est que tu en es conscient.
- Je sais, mais tu ne comprends pas, elle est malheureuse, tu ne vois pas ? conteste Mr. Compress.
- Et donc ? répond Kurogiri. Tu vas tout lui avouer alors qu'elle est déjà dans un ascenseur émotionnel ?
- Je veux simplement la faire sourire comme elle souriait avec Dabi, répond Mr. Compress.
- Fait comme tu veux, au moins j'aurais fait mon rôle d'ami et je t'aurais prévenu, conclue Kurogiri.

Mr. Compress ajuste son col de chemise et pars dans la chambre de Shirô.

*Retour sur la colline*

- En fait, c'est assez compliqué, commence-t-il. Disons que je t'apprécie beaucoup, et ce depuis toujours. Je prend d'énormes risques à dire tout ça, mais j'en est parfaitement conscience et...
- Tu m'aimes ? coupais-je.
- Pas vraiment, enfin, je sais pas, c'est compliqué, répond-il.

Mr. Compress ? Amoureux de moi ? Et Dabi dans tout ça ?

- J'ai parfaitement conscience que Dabi est l'homme de ta vie, mais ça me brise le cœur de te voir si triste quand il n'est pas là, pire encore depuis ces 5 derniers mois.

Un silence s'installe, il me regardait avec tellement de douceur.

- Je ne te demande pas de sortir avec moi, je voulais simplement me libérer de ce poids qui me bouffe depuis toujours, dit Mr. Compress.
- Ne t'en fais pas, je ne t'en veux pas, au contraire, tu es très courageux de me le dire en face, beaucoup n'ont pas ce courage, dis-je pour le rassurer.

Il sourit.

- Tu le sais déjà mais je ne peux pas accepter, je suis déjà avec Dabi et...

Mr. Compress pris ma nuque entre ses grandes mains. Il va m'embrasser ?
Pendant un cours instant, Mr. Compress plongea son regard dans le mien, sans s'en détacher. J'avais attrapé ses poignets pour l'empêcher de m'embrasser, mais il n'en avait pas l'intention.

- Je le fais car je sais que je ne pourrais jamais le faire si Dabi est la, me dit-il.

Je prend une petite respiration par la bouche, comme si j'avais été choquée, alors que pas tant que ça.
Je décide de retirer ses poignets et de le serrer dans mes bras. Je pose ma main sur sa tête, tandis qu'il pose sa tête sur mon épaule. Je sentais sa force s'intensifier, il me serrait de plus en plus fort, tout en faisant attention à ce que je puisse respirer.
Presque choquée, je sens quelque chose couler dans mon dos. Mr. Compress pleurait ? Sentant ses larmes couler, je le serre moi aussi plus fort. Il me faisait tellement de peine, il avait l'air presque détruit en entendant ma réponse, alors que j'avais fait tellement attention aux mots que j'avais dit.
Il fera durer ce moment aussi longtemps qu'il le peut, et si c'est pour l'apaiser, pour le consoler, alors qu'il en soit ainsi.

À suivre ...