Noir [[TERMINÉE]]

9] Paul

Je la regarde, allongée sur mon lit.

Son doux visage tourné vers mon plafond.

Ses lèvres rosées qui...

PAUL ! STOP !

À quoi je pense putain ?!

Je m'assoie sur le lit et me prends la tête.

STOP ! ARRÊTE ÇA TOUT DE SUITE !

Ma conscience me hurle dans le crâne. Ça me donne mal à la tête.

TU SAIS BIEN QUE TU NE POURRAS L'EMBRASSER ! ELLE TE FAIT CONFIANCE ! NE LA TRAHIS PAS ! TU SAIS BIEN QUE TU N'ES QU'UN AMI POUR ELLE !

J'essaie de me concentrer.

Ce n'est qu'une amie, je ressens juste le besoin de l'aider.

Je n'ai pas de sentiments.

- Ça va ?

Sa voix douce me sors de mes pensées.

Merde ! Oui, la tête dans mes mains, elle doit penser que je ne vais pas bien.

Je me lève précipitamment.

- Oui ça va super !

Non je n'ai pas de sentiments.

Je me tourne vers elle.

Ses yeux émeraudes me fixent, me troublent. Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer. Son corps allongé là me donne envie d'elle. Je veux la prendre dans mes bras, la serrer et...

Non. Paul, arrête. Tu sais bien que c'est impossible.

Je m'allonge sur le lit. Nous sommes l'un à côté de l'autre. Je sens ma température augmenter.

Oui, pas de sentiments, et mon cul c'est du poulet !

- Pourquoi tu voulais venir chez moi ? je balbutie.

- Je ne sais pas pourquoi, mais mon instinct me dicte des choses. Comme toi je crois, alors je tente de le suivre.

- Oui je...

- Embrasse moi.

Mes yeux s'écarquillent.

- Quoi ?

- S'il te plaît, Paul. Tu veux m'aider, c'est mon instinct. Je veux ma libération. S'il te plaît.

Elle, violée, détruite, me demande de l'embrasser.

Cela ressemble plus à une histoire débile qu'un auteur aurait écrit à la hâte, un beau matin.

Mais non.

C'est bien réel.

Alors, sans une once d'hésitation, je pose mes lèvres sur les siennes.

Son odeur si enivrante me parvient soudain.

Nos bouches se mêlent, s'ouvrent, nos langues se caressent.

J'encercle son visage de mes mains, et elle m'agrippe les cheveux.

Elle enlève mon tee-shirt, mais je me stoppe.

- Talia...

Ses yeux se rouvrent et me regardent.

- Tu as été dévastée et...

- Je sais. Mais s'il te plaît, ça me fera... du bien...

- Tu es sûre que tu veux le faire ? je lui demande, inquiet.

Bien que j'en ai extrêmement envie. Envie d'elle, de la sentir entière, de la sentir dans mes bras et de sentir son corps entier contre le mien.

- Rien que le fait que tu me le demande me confirme que j'ai fait le bon choix.

Elle m'embrasse alors, et je réponds avec ardeur.