Quand il se réveilla quelques heures plus tard, Kholm ne savait pas ce qui était le plus désagréable : le fait que son corps n'était qu'une immense courbature, ou l'odeur qu'il n'arrivait pas à identifier ?
Il ouvrit péniblement les yeux et s'assit sur son lit. Il se sentait comme cette fois où il avait bu un peu trop de pétivigne en cachette avec ses cousins au mariage de sa tante Lorena. Il avait mal partout et n'arrivait pas à se rappeler ce qu'il avait fait la veille. Puis, la vision de sa carte de Voleur professionnel le lui rappela, lui faisant revivre toute la journée de la veille en une série de flashs.
Il se rappela la joie d'avoir réussi sa mission. Et aussi d'où venait son odeur. Il s'était endormi tout habillé la veille et, malgré ses précautions, ses habits s'étaient imprégnés de l'odeur des écuries qui était... Comment dire... Intéressante ? Sa mère avait été d'une infinie délicatesse de ne pas lui en avoir fait la remarque à son retour.
Le meilleur remède à ses deux problèmes était une bonne douche. L'eau chaude détendit ses muscles et le savon enleva l'odeur persistante. Il descendit ensuite dans le salon/cuisine/pièce de vie. Sa mère n'était pas là, mais des croissants au beurre, du pain frais et de la confiture de bobelles l'attendaient sur le plan de travail de la cuisine. Elfir avait du passer à la boulangerie pendant sa pause de midi. Kholm se dit comme souvent qu'il avait une mère fantastique. Il mordit à pleines dents dans un croissant qu'il avait préalablement tartiné de confiture, tout en te préparant un café bien corsé. Dans lequel il rajouta cinq bonnes cuillères de sucre. Selon ses collègues, puristes du café noir, il irait un jour en enfer pour ça...
Une fois son petit déjeuner avalé, il alla chercher son uniforme pour le laver. En faisant cela, il retrouva le cylindre, les disques et la « liseuse » qu'il avait volés la veille. Depuis près d'un siècle, les artefacts et machines permettant soi-disant de lire avaient attiré les convoitises de nombreux voleurs. Bien entendu, c'étaient tous des canulars. Mais tous les Voleurs rêvaient de tomber sur ce genre d'objet, leur promettant gloire et fortune.
Bien qu'il ne fût pas autorisé à utiliser ces objets de par son contrat, Kholm était quand même bien tenté de le faire. Après tout, son travail consistait également à donner des renseignements. Si cet objet était un attrape-nigaud, comme tous les autres, il se devait de le dire à son client. Et puis, il devait se l'avouer, il était sacrément curieux. Il observa le petit appareil métallique. Il semblait y avoir un minuscule haut-parleur sur son dos bombé, et une sorte de lentille de verre sur l'autre surface plate. Le reste n'était que métal froid et miroitant.
Il décida alors de regarder les disques de métal qui accompagnaient la liseuse. Les deux premiers étaient marqués d'un microscope, le signe de la recherche scientifique et technique. Ce devaient être une sorte de journal de bord décrivant étape après étape les expériences de Wilterson pour fabriquer la liseuse. Pas très intéressant. Le troisième disque arborait les signes de la finance et de la communication, respectivement une pièce et un porte-voix. Il devait s'agir du plan de financement et de publicité autour de l'invention. Tout aussi ennuyeux que les premiers...
Le dernier disque, en revanche, était plus prometteur. Sur sa pochette blanche, on avait dessiné rapidement à la main une clé à molette. C'était un mode d'emploi.
Un instant, Kholm hésita entre la tentation d'essayer la liseuse et sa conscience professionnelle qui lui dictait de respecter son contrat. La tentation fût la plus forte. Après tout, comment pourrait-on savoir s'il l'avait utilisé ou pas ?
Il dévala l'escalier, emportant avec lui le disque, la liseuse et le cylindre, dont le carton couverts de symboles étranges l'intriguait. Il mit en place le disque sur son gramophone et aussitôt après avoir tourné la manivelle, la voix d'un homme, sûrement celle de Willow Wilerson lui-même, grésilla à travers le pavillon de cuivre :
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La Bibliothèque d'Isodia
FantasyKholm ne sait ni lire, ni écrire. Comme tous les citoyens des cinq royaumes. Depuis le Grand Effacement, il n'existe plus aucune trace écrite de quelque nature que ce soit, et les habitants de ce monde ont oublié ce précieux savoir. Pourtant l...