Right now 2 {réecriture}

Twenty-five ✔

Copyright jangwoo © 2015

" Don't talk, let me think is over
How we gonna fix this ?
How we gonna undo all the pain ?"

// Samedi 28 février 2015, Mandarin Oriental Tokyo, 04h11 //

Point de vue de Zayn Malik

Assis contre le mur du couloir, sans but précis, je faisais défiler les photos sur mon écran fissuré. Seule la lumière de mon téléphone m'éclairait, brûlant mes yeux. Le sourire resplendissant que Kelly affichait sur la majeure partie des photos était comme une couronne de ronces autour de mon cœur.

Je lâchai mon téléphone en me rappelant de sa voix étranglée de sanglots et soufflai lourdement en fixant un point imaginaire dans la pénombre.

Tout ce que je voulais était qu'elle soit heureuse, par n'importe quel procédé, avec ou sans moi. La médiatisation qu'elle vivait au quotidien était loin d'être bénéfique, c'était néfaste pour elle et le bébé qui vivait dans son organisme.

Une larme roula le long de ma joue, suivie d'une seconde et d'une troisième que je chassais immédiatement.

Je voulais juste qu'elle vive normalement, dans de bonnes conditions et sans médiatisation. La vie que je lui offrais était invivable : elle ne pouvait pas sortir sans être assaillie par une dizaine de journalistes, elle n'avait rien demandé... Quant à Sami, je ne voulais pas que sa vie soit retracée par tous les magazines, il avait le droit de vivre normalement, il n'était même pas encore né qu'il était déjà surmédiatisé. Qu'est-ce que ce serait plus tard ?

Je pouvais peut-être paraître pour quelqu'un d'égoïste mais je pensais d'abord à eux... En fin de journée, j'ai vu des images et des vidéos de Kelly s'évanouissant en plein cœur de Londres, entourée de journalistes. Était-ce normal ? Bien sûr que non, elle ne pouvait pas vivre comme ça, c'était un cauchemar.

C'est ce qui m'a influencé. Cette décision aussi difficile à prendre n'était pas prise sur un coup de tête, à la va-vite. C'était un acte réfléchi, à vrai dire j'y pensais depuis quelques jours et la voir s'évanouir m'a poussé à le faire, à rompre, à me séparer de ma moitié.

Pour qu'elle puisse passer à autre chose et donc... m'oublier, il fallait qu'elle me déteste. Détester pour mieux oublier, c'était ça mon but alors c'est pour ça que je lui ai dit que je pensais qu'elle avait couché avec Chris, elle en serait incapable mais j'ai poursuivis en disant que j'avais rencontré quelqu'un... Peut-être que sur le coup, elle m'a cru mais elle me connaissait si bien, elle ne tarderait pas à savoir la dure vérité ; je ne pouvais pas la remplacer. Même si je le voudrais réellement, je ne le pourrais pas puisque l'amour que je lui portais coulait dans mes veines. Je ne pouvais pas la remplacer. Je ne le pourrais jamais.

Je soufflai lourdement et fermai les yeux en passant mes mains sur mon visage collant, dû aux récentes larmes versées. Mes doigts descendirent sur la chaîne en argent accrochée à mon cou et je l'arrachais avec violence pour qu'elle se retrouve à quelques mètres devant moi.

C'était un autre de ses cadeaux, à notre premier séjour à Paris, pour la Saint-Valentin, c'était d'ailleurs à ce moment-là que je lui avais proposé qu'on emménage ensemble.

Je frictionnais mes doigts et sentis l'anneau en argent vissé sur mon annulaire gauche, il semblait lui aussi me brûler. Cette alliance était un symbole, tout un engagement que j'eus du mal à enlever. C'était terminé, c'était la dure réalité.

Je tenai mon alliance entre mon pouce et mon index, me rappelant du moment où elle l'avait glissée autour de mon doigt, à la mairie, avec deux beaux yeux pétillants d'amour et un sourire ému sur ses lèvres.