"Amour incompatible"

Chapitre 10

Point de vue de John

Je lui ai promis que j'allais lui dire. J'espère qu'elle va oublier...Et dire qu'on vient de faire un shooting photo. Ca va trop vite, elle va m'en vouloir, où alors se lasser, donc partir! Il faut que je sois plus distant, il faut que je me fasse désirer, sinon, je vais la perdre. J'ai envie de me faire désirer, que quelqu'un soit prêt à tout pour m'avoir. Je ne suis pas prétentieux, mais je penses que tout le monde au fond aime se faire désirer.

Alicia respire de plus en plus vite, en resserant ses bras autour de ma taille, encore. Je m'écarte, et la regarde dans les yeux. Elle est toute rouge.

-Qu'est-ce qu'il y a? Me dit-elle après quelques instants.

Je la fixe, en cherchant une réponse. Et si elle ne chercherait pas à me retenir? Si jamais elle me laisse partir? Je ne veux pas prendre le risque de la perd..."Heu, qu'est-ce que tu fous John ? Depuis quand tu te soucies de quelle fille tu auras dans ton lit maintenant?" Oui c'est vrai, habituellement, tant que la fille n'était pas trop laide, je la prend dans mon lit. C'est ignoble mais c'est comme ça. Jusqu'à...Karine. C'est elle, la femme qui s'est servi de moi comme une chemise qui, dès qu'elle est sale, la jette, et qui est partie comme ça, du jour au lendemain. Non, ça ne peut pas se reproduire. Mais pourtant...Je ne sais pas, les sensations sont extrêments bizarres. Car j'aimais Karine. Oh ça oui, j'en étais fou amoureux. C'était ma première relation sérieuse, et elle était parfaite. Comme Karine. "John, Alicia attend une réponse. Et puis de toute facon, Arrête de penser à Karine. Tu n'es qu'un minable à ses yeux, elle ne reviendra jamais." Ma conscience me fis taire, mais aussi me fis mal. Car oui, ça fait mal quand on se sens abandonné, comme je l'ai fais avec tant de filles auparavant.

Je regarde encore Alicia, qui semble attendre une réponse. Soudain, je fais ce qui me semble juste. Je me décroche d'un coup d'elle, en restant le plus neutre possible. Je ne dois pas craquer, ne pas lui avouer mes sentiments. Je ne me ferai plus avoir. Jamais. Alicia me regarde bizarrement. Elle attend des réponses, c'est sur. J'ai l'impression que son regard essaye de me dire tant de choses...Ces putains de sentiments. Pourquoi doivent-ils toujours arriver quand on n'y pense pas, où qu'on pense être sorti d'affaire? Ma mère me dit toujours que si un jour je trouves une fille "spéciale", "différente", et bien c'est qu'elle me plaît, et qu'il ne faut pas que je la lâche. Je ne sais pas si c'est réellement ça la vérité.

Un frottement me sors de mes pensées. Alicia a posé sa main sur ma joue, et sans comprendre ce qui m'a poussé à faire ça, je m'empresse de nicher ma tête dans sa petite main froide. Je pose la mienne au-dessus de celle-ci, et je ferme les yeux, imaginant que cette sensation, je pourrais la ressentir toute ma vie. Ce serait merveilleux. Cette sensation de bien-être...D'être aimé. Car oui, je me sens aimé. Pour de vrai, à nouveau. Je me surprends à sourire doucement. Lorsque je m'en aperçois, j'ouvre légèrement les yeux, et je constate qu'Alicia me regarde tendrement, un léger sourire aux lèvres elle aussi. Le regard le plus tendre après le regard maternel. Celui que l'on a pour quelqu'un, comme si l'autre n'avait pas assez d'amour propre, alors on lui en donne un peu du nôtre.

Je la regarde encore un peu, puis je rompts le silence.

-Tu as faim?

Cette phrase est nule, mais tant pis, je n'avais que ça à dire.

Elle hoche la tête pour me dire oui, et, s'apprêtant à se retourner, je l'attrape par la taille et dépose mes lèvres sur les siennes. Cette sensation est ennivrante. Ses lèvres sont si douces, si bien parfumées. Je fais aller ma bouche dans un mouvement lent et régulier qu'Alicia me rend à merveille. Après quelques instants, je demande à sa bouche la permission d'y mettre ma langue. J'ai envie de plus avec elle, j'ai envie de lui faire découvrir des choses qu'elle n'a jamais ressenti, des choses qu'elle n'a jamais vue. Sa bouche me répond en s'ouvrant un peu plus, et n'y tenant plus, je prends son visage dans mes mains et la plaque doucement contre la voiture. J'ai envie d'elle à un tel point que je ne savais pas que c'était possible d'éprouver ce sentiment aussi fort. D'habitude, je peux avoir tout ce que je demande rien qu'en claquant des doigts, filles y compris. Mais Alicia est différente. Je n'ai pas envie de claquer des doigts pour l'avoir. J'ai envie qu'elle me résiste, ainsi je pourrai voir jusqu'où je peux aller pour elle. Problème: je la veux tout de suite, maintenant. Roh je ne sais vraiment pas ce que je veux moi...Je verrai bien au fur et à mesure, avec le temps.