Chapitre 43

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Marco

Enfermé toute la journée dans la chambre d'Ace, le temps lui paraissait terriblement long. Il n'avait rien à faire. Il avait bien tenté de s'entraîner, mais après avoir détruit deux ou trois trucs et avoir manqué d'être repéré à cause du bruit qu'il faisait ; Ace lui avait ordonné d'arrêter. Marco avait de la chance d'avoir un petit-ami compréhensif qui lui avait apporté des livres et de quoi dessiner des cartes pour qu'il ne s'ennuie plus. Il venait le voir aussi souvent que possible sans que ça ne soit suspect, et lui apportait ses repas. Les jours passaient tranquillement, peut-être même trop tranquillement. Marco savait que ça ne pouvait pas durer, et il avait raison. Alors qu'il était allongé sur le lit, perdu dans ses pensées, Ace entra dans la pièce avec une expression inquiète. Le blond se releva immédiatement, s'approchant de lui pour lui prendre les mains.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Le chef te convoque dans son bureau immédiatement.

-Je vois.

Il savait que ça finirait par arriver, et le moment était venu. Dragon devait forcément se rendre compte du petit tour qu'ils lui avaient joué. Avec un peu de chance, ils avaient gagné assez de temps pour qu'il ne puisse plus agir. Quoi qu'il en soit, il allait se faire un passer un sacré savon. Il s'y était préparé. Il se pencha vers Ace, déposant un baiser sur sa joue pour le rassurer. Leur chef était en colère et s'était légitime. Il n'allait pas se défiler et l'affronter. Il ouvrit la porte pour sortir, mais une pression sur sa manche l'arrêta. Il se tourna vers Ace, lui jetant un coup d'œil curieux. Le brun avait une petite moue suppliante, déplaçant sa main pour prendre la sienne et la serrer doucement.

-Laisse-moi venir avec toi.

-Il ne fera que s'énerver. Il n'a pas besoin de passer ses nerfs sur toi. Il vaut mieux que j'y aille seul.

-S'il-te-plaît.

Il y avait plusieurs choses qu'Ace avait apprises depuis qu'il connaissait Marco. Premièrement, le blond était incapable de faire profil bas quand il se faisait engueuler. Deuxièmement, il était très protecteur et n'hésiterait pas à prendre tout le blâme pour lui. Troisièmement, il ne pouvait jamais lui dire non s'il lui disait s'il-te-plaît avec des petits yeux larmoyants et suppliants. Cette fois-ci ne fut pas une exception. Marco détourna le regard dans le vain espoir de ne pas craquer, mais Ace savait qu'il avait gagné en apercevant les petites rougeurs sur ses joues. Le blond lui fit signe de le suivre, enroulant un bras autour de sa taille. Ils quittèrent la chambre et se dirigèrent vers le bureau de Dragon. Les quelques personnes qu'ils croisèrent dans les couloirs le regardèrent avec interrogation, le pensant tous loin du quartier général pour quelques jours encore.

-Je ne savais pas que tu étais déjà de retour, s'exclama Ivankov avec un grand sourire.

-Ouais, c'est comme si je n'étais jamais parti, ricane Marco.

Ace leva les yeux au ciel. Comment le blond faisait-il pour plaisanter dans une situation pareille ?! Ivankov ne remarqua rien, poursuivant tranquillement son chemin. Sans doute pensait-il qu'ils allaient voir Dragon pour lui faire un rapport. Il était bien loin de la vérité. Le duo se retrouva bientôt devant le bureau du chef. Les prochaines minutes allaient être longues et difficiles. Avant que Marco n'ait pu toquer pour annoncer leur présence, la porte s'ouvrit et Dragon passa sa tête dehors, leur jetant un regard noir. Il les fixa quelques secondes avant de leur faire un signe de tête.

-Entrez.

Il leur tourna ensuite le dos pour retourner s'assoir. Marco et Ace échangèrent un regard avant de pénétrer à leur tour dans le bureau, le brun refermant doucement la porte derrière eux. Dragon avait l'air sur le point d'exploser de colère. Ace n'était pas certain que l'épaisseur des murs soit suffisante pour empêcher les autres de l'entendre crier. Marco et lui prirent place sur les chaises en face de son bureau, la main du blond sur la cuisse de son petit-ami. Un long silence s'installa entre eux alors que Dragon s'efforçait de garder un minimum de calme. Il prit une grande inspiration, puis leva les yeux vers Marco, lui adressant un regard de reproche.

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