Destiny

Chapitre 9

Law

Travailler a toujours été un moyen pour Law de cacher ses inquiétudes et de ne plus penser à rien. Il n'est pas du genre à avouer à qui que ce soit ce qui le tracasse. Il préfère agir comme si rien ne pouvait l'affecter. Ce n'est pas de l'indifférence, juste une forme de sécurité. Après tout, il a passé des années prisonnier de Doflamingo. Montrer une inquiétude quelconque, c'est reconnaitre une faiblesse, et il ne pouvait se permettre de donner à son ennemi des armes contre lui. Même s'il est en sécurité ici, au QG de l'armée Révolutionnaire, il n'a pas l'intention de changer cette habitude. Alors, depuis le départ de Kid pour Alabasta, Law a passé son temps à travailler.

Vexé de ne pas avoir pu partir, Luffy a maintenu les séances d'entraînements en commun. Le reste du temps, le médecin l'a partagé entre son entraînement personnel et des visites à l'infirmerie. Ils ne sont jamais contre de l'aide là-bas, et Law était satisfait de pouvoir laisser de côtés ses pensées en s'occupant des blessés. Depuis qu'il a commencé à se rendre utile là-bas, il a remarqué que Luffy avait tendance à y aller souvent, malgré qu'il soit en caoutchouc. Au début, Ace l'accompagnait, mais comme il engueulait Luffy très fort tout le long de la consultation, il fut remplacé par Zoro afin de maintenir un certain calme dans l'infirmerie. Un peu plus confiant en présence d'humains, Chopper avait pris l'habitude de l'accompagner, pour vérifier Vivi et pour apporter son aide également.

Mais pourquoi Law est-il si inquiet ?

Sans surprise, ça a un rapport avec Eustass Kid, ce qui ne l'enchante guère. Le roux s'est installé dans ses pensées comme un parasite, et aucun doute qu'il en profiterait s'il le savait. Il était en mission depuis un moment déjà, presque une semaine, et Law ne parvenait pas à se calmer depuis son départ. Il sait que partir sauver Alabasta est dangereux, mais Dragon a pris la décision de l'envoyer et Kid a accepté immédiatement. Qui est-il pour l'en empêcher ? Il a essayé de lui donner l'espace qu'il voulait pour réfléchir, mais au dernier moment il n'a pu se retenir d'aller lui dire au revoir. Mais c'était trop tard : quand il est arrivé, ils étaient déjà loin.

-Law, bredouille Chopper.

-Hn ?

-Pourquoi tu es en colère ?

-Je me posais la même question, gémit un patient.

Le brun se rendit compte qu'il tenait peut-être un peu trop fort le bras du type dont il s'occupait. Ce dernier n'osait clairement rien dire, mais il avait légèrement grimacé à cause de la douleur. Law s'excusa précipitamment, se reprochant de s'être perdu dans ses pensées. Il termina de soigner son patient, lui fit quelques recommandations et le laissa filer. L'homme le remercia et s'éloigna. Apparemment, il n'était pas spécialement rancunier. Chopper regarda l'homme quitter l'infirmerie, puis leva un regard inquiet vers Law.

-Tu es sûr que ça va ?

-Oui, juste un peu distrait...

-Tu veux faire une pause ?

En vérité, il ne voulait pas, mais ce serait sans doute pour le mieux. S'il est incapable de se concentrer, il risque de faire une bêtise. Alors qu'il se dirigeait vers la sortie, la porte s'ouvrit brusquement. Une jeune infirmière apparue, essoufflée comme si elle venait de courir un marathon. Toutes les têtes se tournèrent dans sa direction, la dévisageant avec stupeur. Elle peinait à reprendre son souffle, mais elle réussit à se reprendre. Elle se mit alors à crier des ordres.

-Tous les médecins qui ne sont pas sur des urgences doivent me suivre.

-Que se passe-t-il, demande quelqu'un.

-On a des dizaines de blessés qui arrivent ! On doit s'en occuper immédiatement.

Il ne fallut pas longtemps pour que tout le monde se prépare à gérer la situation. L'infirmerie était pleine de professionnel qui savent quoi faire. Immédiatement, chacun jugea de la gravité de son patient, et plus de la moitié des médecins se précipitèrent derrière l'infirmière pour rejoindre les ceux dehors. Quelques autres infirmières guidèrent les patients dans une salle d'attente, libérant un maximum de place pour les urgences. Chopper s'excusa auprès de Vivi, lui promettant de s'occuper d'elle après, et courut dehors.